POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

samedi 22 septembre 2007

La Dictature des Syndicats, d’après Bernard Zimmern

Un livre utile et politiquement incorrect
Bernard Zimmern est le Président-fondateur, en 1985, d’un institut spécialisé dans la recherche sur les administrations, l’iFRAP, l’Institut pour la recherche sur les administrations publiques. Cet ancien élève de l’ENA et de Polytechnique a publié en 2001 un best-seller, « Les profiteurs de l'État » (Plon).

Il s’agit ici de son ouvrage intitulé La Dictature des Syndicats’
. Plon, son éditeur, en faisait cette présentation :
Qui dirige Bercy ? Matignon ? Le ministre ? Non : le SNI, le syndicat maison.
Et la rue de Grenelle ? Le SNES et la FSU. On pourrait continuer la liste.
Ce livre est un réquisitoire mais un réquisitoire argumenté, nourri par un travail de recherches de plusieurs années. Dans ce livre l’auteur dénonce l’imposture de syndicats qui passent leur temps à protester alors qu’ils se sont emparés de État depuis des années.
Car ils font la loi. Ils sont en grève quasi permanente comme à la SNCF - un tiers des journées non travaillées en France en 2001- ou dans l’éducation nationale. Ailleurs ils refusent tout changement et cassent les ministres qui essaient de promouvoir quelques timides réformes. Nulle part ailleurs la politique fiscale ou les avancements au sein de l’administration ne sont décidés par des représentants syndicaux ; nulle part ailleurs un gouvernement démocratiquement élu n’est forcé de s’incliner devant leur dictat. Et pourtant ils sont numériquement les plus faibles de toute l’Europe. C’est l’explication de ce paradoxe qui est au cœur de cet essai.
Quels intérêts défendent ces lobbies qui derrière la préservation des avantages acquis bloque la France et la tire vers le bas ? D’où vient leur argent ? Sont-ils la seule institution exemptée par la loi de tenir des comptes et donc d’en rendre ? Sont-ils honnêtes ou désinforment-ils et avec quels mensonges ?
Disparus du secteur privé, ils se sont réfugiés dans les administrations d’où ils narguent le reste de la Nation parce que État ne contrôle plus grand chose. Que peuvent faire les citoyens et les entreprises victimes de cette dictature pour s’en défendre ?
Autant de questions auxquelles ce livre apporte des réponses précises et claires, appuyées sur des faits dont les médias ne parlent guère. Un essai sur ces nouveaux maîtres de la France qui veulent nous dicter notre destin.

Le dimanche 09 novembre 2003, Dumait Alain commettait cette critique dont nous vous proposons la lecture :
" La dictature des syndicats ", qui vient de paraître [2003] aux Éditions Albin Michel, de décrire, par le menu, l’emprise des syndicats sur le fonctionnement interne de l’administration particulièrement de ses services les plus stratégiques.
L’auteur prend le cas de l’administration des impôts, avec l’incontournable Syndicat national unifié des impôts qui, sur 80 000 employés de cette administration, annonce fièrement 22 000 adhérents. Ce syndicat s’est, efficacement, opposé à toute réforme sérieuse de la Direction générale des impôts (DGI), ce qui, d’un point de vue syndical, peut encore se concevoir, mais en outre, prétend aussi inspirer la politique fiscale du gouvernement, quel qu’il soit, allant jusqu’à utiliser des données confidentielles pour démontrer que l’impôt n’est pas si lourd que ça, que les riches n’en paient jamais assez, que le trop d’impôts n’est qu’une fiction…
L’article 20 de la Constitution française stipule que le gouvernement détermine la politique de la nation, qu’il dispose de l’administration, qu’il est responsable devant le Parlement. Mais en vérité, comme on l’a vu ces dernières années, à différentes reprises, le gouvernement ne commande pas vraiment son administration, celle-ci obéit plutôt au lobby des syndicats.
Bien sûr, on aurait aimé en savoir davantage sur les finances des syndicats. Mais c’est un secret bien gardé, le législateur ayant lui-même organisé non pas la transparence financière à laquelle est désormais soumise la moindre association faisant appel à la générosité publique, mais au contraire une opacité telle qu’il est impossible de répondre à la question simple " d’où vient l’argent ? ". On sait simplement que toutes sortes de circuits, la plupart occultes, voire frauduleux, sont utilisés par les syndicats pour assurer leur train de vie.
Seule à publier ses comptes, la CFDT
annonçait en 2002, quelque 220 millions de francs de ressources dont 104 de cotisations. Pourtant, sur la base d’un peu plus de 3 000 permanents dont disposerait cette confédération, c’est plutôt d’un budget de l’ordre d’un milliard de francs qu’elle devrait être créditée. Extrapolée à l’ensemble des centrales syndicales, une telle reconstitution, sur la base des personnels permanents dont elles disposent, aboutirait sans doute à un budget de l’ordre d’un milliard d’euros, c'est-à-dire environ dix fois plus que les ressources dont dispose l’ensemble des partis politiques.
Bernard Zimmern termine son ouvrage en posant la bonne question : " que faire ? ". Attendre que l’administration se réforme d’elle-même et mette un frein à la toute puissance syndicale ? Autant rêver… La piste proposée par l’auteur est de rendre au Parlement les pouvoirs de contrôle qu’il a, de fait, perdus avec la Constitution de 1958, car c’est lui qui vote le budget dont vivent les fonctionnaires. C’est à lui d’assumer ses responsabilités. C’est à lui non seulement de voter la dépense mais aussi de demander des comptes sur l’exécution de chaque budget. Pour pouvoir sanctionner (s’il le voulait vraiment) une administration inefficace, encore faudrait-il qu’il se dote d’un corps de contrôle extérieur à l’administration, évidemment distinct de la Cour des Comptes, faisant appel à des experts compétents et indépendants. C’est la proposition concrète par laquelle Bernard Zimmern achève cette enquête qui, à notre connaissance, est la première du genre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):