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jeudi 5 mars 2020

Contre le 49-3, la députée LREM Albane Gaillot a voté la motion de censure

L'armée LREM de godillots du président commence à se débander

L'examen des votes de rejet des motions de censure du gouvernement confirme un malaise interne

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La députée LREM Albane Gaillot n'a pas hésité à voter la motion de censure contre le 49-3 : un coup de semonce dans un scrutin acquis d'avance.   
Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 mars, l’Assemblée nationale a certes rejeté les motions de censure de droite comme de gauche opposées à Édouard Philippe et son recours au 49-3 pour faire passer la réforme des retraites, mais le parti présidentiel enregistre son premier geste officiel d'opposition interne sur un vote emblématique. Le réforme est néanmoins adoptée de facto en première lecture, mais cette néo-députée a tenu tête à Gilles Le Gendre et résisté aux pressions de l'Elysée.

La motion des Républicains a recueilli 148 voix - pour 104 députés inscrits - et celle des trois groupes de gauche (PCF, PS et LFI) seulement 91 voix, loin de la majorité absolue de 289 suffrages nécessaires pour faire tomber un gouvernement. 
Mais parmi les votants du texte défendu entre autres par Jean-Luc Mélenchon, Valérie Rabault et André Chassaigne on retrouve, plus singulièrement... la députée encore apparentée LREM Albane Gaillot, une ex-centre-gauche et écologiste.

En juin dernier, deux des six députés LREM du Val-de-Marne, Albane Gaillot et Jean-François Mbaye, avaient déjà décidé de rejoindre le collectif Social Démocrate lancé par vingt-deux députés du mouvement présidentiel.
Déclaration politique du nouveau collectif qui se défend d'être des 'frondeurs':
«Les élections du Président Emmanuel Macron puis de sa majorité ont révélé le besoin du renouveau politique et d’une nouvelle façon de gouverner notre pays.Au fil des élections, deux tendances s’affirment au sein de l’électorat : l’une s’oriente vers les extrêmes, l’autre vers le centre droit ou le centre gauche.Ce nouveau clivage entre progressistes et conservateurs ou cette nouvelle polarisation n’abolit pas la distinction de la gauche et de la droite. D’un côté ou de l’autre de l’hémicycle, il y a des conservateurs de droite ou de gauche, des progressistes libéraux et des progressistes sociaux.Nous, députés de la majorité, avons été élus pour mettre en œuvre le projet de transformation du pays porté par le Président de la République auquel nous réaffirmons notre loyauté.Nous soutenons l’action du gouvernement dès lors qu’elle a pour but d’appliquer le programme présidentiel pour lequel nos concitoyens, et particulièrement nos électeurs du premier tour, nous ont soutenus. La fidélité à ce pacte fondateur est essentielle au sens de la démocratie et à la réussite du quinquennat.Le projet présidentiel est porté par une majorité large composée de différentes sensibilités. Celles-ci font la richesse de notre mouvement, l’assise et la pérennité de notre action.Nous, députés de la majorité, considérons que la diversité des opinions, des profils et des convictions du groupe majoritaire est une force pour la démocratie représentative. La contradiction n’est pas une opposition quand elle sert la qualité du travail de la majorité et fait vivre la diversité en son sein.Nous, députés de la majorité parlementaire, revendiquons la liberté et le devoir de faire vivre cette diversité. « Tout mandat impératif est nul » dispose l’alinéa 1er de l’article 27 de la Constitution.Sociaux-démocrates, nous devons promouvoir notre sensibilité sociale afin de contribuer à l’unité de la majorité et à consolider son action.Emmanuel Macron a raison : nous ne sommes pas « ni de droite, ni de gauche », nous sommes « et de droite et de gauche ».L’équilibre entre les sensibilités sociales et libérales de notre mouvement est gage de sa réussite. Notre victoire n’est pas celle du nivellement ou de l’effacement de nos identités, mais celle d’une équipe caractérisée par une diversité constructive et complémentaire. Ainsi au sein de notre majorité, nous défendons une conception de la justice sociale qui fait de la réduction des inégalités sociales et territoriales, une priorité.Par le travail du Collectif Social-Démocrate, nous voulons nourrir et infléchir l’élaboration du cadre législatif et réglementaire pour contribuer à la bonne mise en œuvre des politiques publiques et au meilleur contrôle de l’action de l’exécutif.Nous croyons à la primauté de la réduction des inégalités sociales et territoriales. Seules la défense des libertés publiques, la garantie de l’égalité des chances, la poursuite du progrès économique au service du progrès social permettront de bâtir une société durable et inclusive. La représentation nationale doit porter de manière plus visible et explicite la protection des plus fragiles et la poursuite des progrès sociaux et sociétaux. Nous réfutons la vision dépassée d’une opposition stérile entre l’économie, le social et l’environnement. Le progrès économique doit se faire au nom du progrès social pour bâtir une société durable. Le progrès social est – et doit être – le ciment du progrès économique. Notre philosophie politique est le progressisme social, économique, culturel et européen. La transition écologique et la numérisation de la société seront des réalités à condition d’être des leviers de réduction des inégalités sociales et territoriales.Nous ne croyons pas à la théorie du ruissellement. Nous pensons à l’inverse que la réduction de toutes les inégalités profite à tous. Pour nous, la protection des plus vulnérables est une condition indispensable à l’élévation de chacun dans la société. Les destins du premier et du dernier de cordée sont nécessairement liés.Si nous approuvons le pragmatisme de l’action gouvernementale qui consiste à libérer les énergies et protéger les individus, nous considérons que l’impératif de justice sociale et l’effectivité de la philosophie du « en même temps » exigent de consolider les dispositifs de protections avant de libérer les potentiels.Les pesanteurs sociales sont une réalité. Il faut s’y atteler avant de compter sur les libertés pour émanciper.Personne n’est à l’abri des accidents de la vie, de la maladie, du handicap ou de la précarité des réussites économiques. La noblesse de la politique consiste à garantir à chacun une deuxième chance pour être fidèle à l’avenir.Ainsi, nous proposons d’autres chemins pour atteindre la même destination. N’eut-il pas fallu réformer la formation professionnelle, ficeler le plan pauvreté et développer les Territoires Zéro Chômeur avant de diminuer le nombre de contrats aidés ?N’eut-il pas fallu redessiner la politique du logement et construire davantage pour que les prix diminuent avant de raboter les APL?N’eut-il pas fallu entendre une partie de la majorité demandant une progressivité de la CSG sur les petites retraites avant de l’acter finalement sous la pression du mouvement des Gilets Jaunes ?Aussi faisons nôtre ce précepte « macronien » selon lequel : « l’uniformité n’est plus nécessairement un facteur d’égalité ».L’effectivité de l’égalité des chances exige parfois la mise en œuvre différenciée de politiques publiques adaptées au réel et notamment à la diversité des territoires.Ce droit à la différenciation et à la spécialisation, nous le revendiquons y compris au sein de notre majorité.L’unité et la réussite de notre majorité sont les seuls horizons de notre implication.La force de nos institutions permet l’expression de nos diversités sans remettre en cause ni la continuité ni l’efficacité de l’action gouvernementale.Dans une démocratie moderne, la considération et la valorisation des différentes sensibilités est la condition du progrès comme de l’unité de la société.Il ne s’agit pas de surjouer des divergences mais simplement d’acter la richesse de nos différences.La complexité du monde l’impose, la réussite de notre majorité l’exige !»

Climat tendu et supplice chinois du compte-gouttes des départs

“Mon vote n’est pas un vote de censure ou de sanction du gouvernement, il est un vote contre le 49-3”, a précisé l’élue du Val-de-Marne dans un communiqué. 

Elle a ensuite définitivement quitté le groupe de la majorité
, selon plus journalistes parlementaires. 
Elle est ainsi le troisième député à claquer la porte du parti majoritaire, après les députés Hubert Julien-Laferrière (Rhône) et Delphine Bagarry (Alpes-de-Haute-Provence) qui ont fait leur annonce de départ la semaine dernière, à la suite de la décision du gouvernement de recourir au 49-3Ils s'ajoutent à la liste d'une bonne douzaine de députés qui ont quitté le groupe de leur plein gré, s'en sont éloignés, ou en ont été exclus.  

Le 49.3 , "un échec collectif", note la députée LREM Stella Dupont.
Cette comptable de 46 ans et ex-conseillère régionale socialiste des Pays de la Loire est rapporteure du budget Solidarité à l'Assemblée et trésorière du parti du président.

Après son vote de la motion de censure de gauche, Albane Gaillot quitte définitivement le groupe LREM et apparentés. De 
310 députés (dont 3, puis 10 apparentés, parmi lesquels Chapelier Annie, Chouat Francis, Fontenel-Personne Pascale, Kuric Aina, Morlighem Florence ou Petit Valérie) à l'origine, le mouvement du président tombe à 297 députés

Albane Gaillot ne prend personne par surprise : elle avait prévenu -avec plusieurs de ses collègues de la majorité- de son opposition à l’emploi de “l’arme atomique” législative par le premier ministre, à la demande du président.

“Nous ne voulons pas de 49-3 car nous voulons étudier le texte en profondeur, certains signataires pensent aussi que l’étude de ce texte requiert davantage de temps et qu’il est donc nécessaire d’en reporter l’examen”, plaidait la députée qui s’était mise en retrait du groupe LREM à l’Assemblée -tout en restant apparentée- en septembre 2019.

Une tribune publiée le 21 février à l’époque par les “marcheurs” Delphine Bagarry, Jean-Francois Cesarini, Stéphane Claireaux et Sonia Krimi, les deux apparentées Albane Gaillot et Annie Chapelier ou encore les ex-LREM Matthieu Orphelin (Libertés et Territoires) ou Paula Forteza (non inscrite).

La possible émergence d’un nouveau groupe à l’Assemblée nationale - issu de la scission des députés de l’aile gauche - se précise.

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