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jeudi 15 novembre 2018

17 novembre : les "gilets jaunes" fédèrent la droite et la gauche, en dépit des partis et syndicats

La macronie assure que les manifestants divisent la population rassemblée contre Macron

Des manifestations et blocages sont prévus samedi 17 novembre contre la hausse des taxes sur les carburants.

Ouh, la méchante !
Pour discréditer le mouvement, 'Courrier international' (groupe Le Monde) publie la photo AFP d'une vilaine manifestante en 'gilet jaune' -  assimilée à une 'black bloc'? - évacuée par les forces de l’ordre lors d’un déplacement de Macron dans le Nord de la France, le 9 novembre 2018.

"Récupéré surtout par l’extrême droite", selon Courrier international', ce mouvement inquiète l’Elysée qui n'a pas de prise sur ce mouvement populaire indépendant des partis et des syndicats, ses interlocuteurs traditionnels. Et le journal croit donc y déceler une menace de fracture entre les territoires français. Et sur la planète, une dérive des continents ?

Samedi 17 novembre, un mouvement "hétéroclite" (sic) né sur les réseaux sociaux menace de "bloquer" 1.000 sites en France, afin de protester contre la hausse des taxes sur les carburants, qu'ils soient polluants ou non. Rassemblés sous la bannière du “gilet jaune” affiché à l'avant des voitures, les mécontents protestent désormais contre les mesures de l’exécutif dans leur ensemble, notamment depuis que Macron a dit "entendre" la colère, tout en prouvant qu'il ne comprend pas ses concitoyens, puisqu'il assure qu'il ne cédera pas aux revendications.
Le gouvernement français a été pris de court par le mécontentement qui a circulé sur les réseaux sociaux contre la gestion de M. Macron”, écrit The Times, qui souligne que “sa tournée de commémorations de l’armistice de la Première Guerre mondiale a été entravée par les protestations”.

L’exécutif ne cède pas sur le fond

Résultat, “c’est le branle-bas de combat dans l’exécutif” qui a ouvert involontairement un "débat participatif" et citoyen dont il s'est exclu. Le journal belge Le Soir  y voit “le signe d’une fébrilité certaine devant cette colère sociale atypique née de la hausse du prix des carburants”.

Le Premier ministre Edouard Philippe a été poussé sur le devant de la scène pour annoncer une série de mesures - des mesurettes - pour entamer la détermination du mouvement, comme la défiscalisation d’indemnités kilométriques - limitée à un nombre infime de bénéficiaires -, l’extension des “chèques énergie- sous certaines conditions très restrictives - ou la prime à la conversion (prime à la casse) pour acheter un véhicule moins polluant - et donc au-dessus de leurs moyens
Les LREM les plus stupides ou "cyniques" considèrent que les Français peuvent parfaitement se déplacer dans des véhicules 4CV... Ils approuvent que “l’exécutif n’a rien cédé sur l’essentiel, à savoir la% taxation des carburants, motivée par la transition écologique”, constate le quotidien de Bruxelles. Et il ne précise pas que les 30% de taxes gouvernementales ne lui sont affectés en totalité: la traçabilité de cet impôt indirect est plus que floue.

Le groupe belge Le Soir qui diffuse dans le Nord de la France est la boussole de Courrier international
“Le feu s’est d’autant plus propagé que le terrain était inflammable, analyse Le Soir, repris par le journal du co-fondateur du site Rue89. Le pouvoir d’achat stagne, mais pas seulement.

Macron a suscité un certain nombre de colères "disparates" qui se sont agrégées et cristallisées sur les automobilistes, explique un anonyme de l’Elysée. Il y a la hausse du prix des carburants, mais aussi la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les départementales.” Et il oublie la CSG, notamment.

Ce mouvement serait aussi, selon le journal belge, le signe des divisions françaises, bien que créées par le "président des riches" désireux de se fabriquer une image plus sociale, après avoir pointé les "illettrés" et les "fainéants" ou "les gens qui ne sont rien" : “Au malaise social se greffe une dimension territoriale. L’impression prévaut qu’Emmanuel Macron est aussi ‘le président des villes’ et néglige la France périphérique.” Et rurale.
“Le mouvement a divisé la France à mesure que la colère monte dans les zones rurales et les petites villes, où la plupart des gens prennent la voiture pour aller au travail”, rapporte The Times, classe au centre gauche.

Une certaine presse diabolise le mouvement

Le Soir croit pouvoir affirmer que “l’extrême droite attise le feu, même si "sa chef de file ne prendra pas elle-même part aux manifestations,” reconnaît-il pourtant. Que dirait Le Soir si elle manifestait ?

Le journal britannique The Times a l'impression d'une récupération politique très rapide de cette colère, notamment par l’extrême droite, “et à un degré moindre par les républicains de Laurent Wauquiez”. Un amalgame incomplet...

Car la démonstration de Courrier international, Le Soir et The Times occulte la prise de position de l'extrême gauche.

Mélenchon, chef de file trotskiste de LFI,  a évoqué le sujet du 17 novembre lors d'un meeting la semaine dernière à  Pau. "Le 17 novembre, qu'est-ce que vous faites, vous regardez en commentant? Non, le 17 novembre est une auto-organisation populaire dont je souhaite le succès. [...] Il faut souhaiter son succès", a déclaré le député . "On me dit 'il y a des fachos là-dedans'. Oui, oui, il y en a partout. Et il y a aussi beaucoup de fâchés qui ne sont pas fachos, et ceux-là ils ont raison d'être fâchés [...] Cette colère est juste, elle porte sur quelque chose qui a un sens", a-t-il poursuivi. "Cette affaire d'augmentation des carburants détrousse les braves gens qui vivent de leur travail. Parce que quand on est à 20 kilomètres de son boulot, cette affaire coûte 200 euros", affirme-t-il.

Alors que la CGT refuse de se mêler à la droite, le PCF ne manifeste aucune "défiance" envers la manifestation du 17 novembre. "Nous sommes favorables à toutes les initiatives qui permettent de faire monter la problématique du racket fiscal. C'est pas en faisant les poches des gens qu'on va favoriser la transition énergétique", affirme Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.
Sébastien Jumel, député PCF de Seine-Maritime, qualifie d'ailleurs de "miettes" les annonces de Philippe.

Le candidat du PS à la présidentielle, l'ex-socialiste Benoît Hamon avait pour objectif de faire "sortir la France du diesel à l’horizon 2025". L'ancien ministre voulait "mettre fin à l’avantage fiscal accordé au diesel". Il n'était déjà pas en phase avec la population, notamment les plus démunis qu'il croit représenter. Il est maintenant désavoué par les gilets jaune et sa présence dans la rue est incertaine...

Au PS, son patron Olivier Faure est lui aussi favorable aux gilets jaunes. "Nous soutenons les Français qui se mobilisent (...) Nous serons à leur côté pour défendre leur pouvoir d'achat", a indiqué son entourage.
Le bureau national du PS a adopté une résolution dénonçant "l'arnaque" d'une fiscalité écologique qui ne profitera qu'à hauteur de 20% aux politiques environnementales.

Tous des fachos sont passés à gauche ?

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