Castaner appelle la presse à "ne pas chercher à affaiblir" Pénicaud
Un porte-parole stalinien pour le président jupitérien
L'affaire Business France est susceptible d'affaiblir la ministre de Macron.
Le porte-parole du gouvernement a dû se faire l'avocat de Muriel Pénicaud en défendant la ministre sur le fond du dossier. Il a fait valoir que lorsqu'elle avait constaté des "irrégularités" sur des frais engagés par Business France, agence qu'elle dirigeait, pour une visite d'Emmanuel Macron à Las Vegas, elle aurait demandé d'abord un audit, puis saisi l'inspection générale.
Sous le coup d’une enquête préliminaire pour violation présumée des règles de mise en concurrence, la ministre est plongée dans l'embarras, confirme Castaner.
Elle va en effet devoir défendre le projet de loi d'habilitation à réformer le droit du travail par ordonnances, principale réforme voulue par Emmanuel Macron.
Mais Libération maintient que la ministre a "validé" certaines dépenses relatives à l'organisation à Las Vegas d'un événement mettant en valeur Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie. Il en avait profité pour rencontrer des dirigeants de start-up françaises, de potentiels sponsors de sa campagne, un "contournement des règles" - pour le moins - de l'agence publique chargée de faire la promotion de la France auprès des investisseurs étrangers.
Le quotidien assure que Pénicaud aurait ensuite tenté d'étouffer l'affaire.
"Il y a eu une erreur de procédure", a reconnu Mme Pénicaud mercredi sur RTL, avant de prétendre qu'elle a "immédiatement déclenché un audit, interne et externe". Sauf qu'aucune preuve et pièce ne vient étayer son assertion.
"Il y a eu ensuite une inspection générale qui a confirmé qu'effectivement il y avait eu erreur et que d'autre part j'avais pris les bonnes mesures", a-t-elle conclu, réfutant tout tentative d'étouffer l'affaire, bien que cet avis de l'inspection générale n'ait pas transpiré...
Selon Le Canard enchaîné, le coût de l'opération réalisée par Havas pour Business France aurait été de 381.759 euros, dont 100.000 euros pour frais d'hôtel, sans appel d'offres.
Or, Business France a le statut d'établissement public qui gère une activité de service public. Il est placé sous la tutelle du ministère de l'Économie et des Finances, du ministère des Affaires étrangères et du Développement international et du ministère de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire et donc financé sur des fonds publics.
Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte notamment pour favoritisme, les sièges de Business France et d'Havas ont été perquisitionnés le 20 juin.
Muriel Pénicaud, ambassadrice déléguée aux investissements internationaux, fut la première directrice générale de Business France, en janvier 2015. Ex-secrétaire d'État chargée des Collectivités territoriales dans le gouvernement Valls II, puis confirmée dans le gouvernement Cazeneuve, Estelle Grelier, alors députée PS de Seine-Maritime, a été nommée le 17 août 2015 au poste de présidente du conseil d'administration de l'établissement laissé par Pénicaud. Le 12 mai 2016, la députée PS de Paris Seybah Dagoma l'a remplacée, mais elle a perdu son siège élections législatives de 2017, au profit de Benjamin Griveaux, candidat de En Marche, lequel a été nommé 29e et dernier membre du gouvernement Philippe, au poste de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, le juppéiste Bruno Le Maire ainsi placé sous surveillance.Trois nominations en 2 ans et six mois : un 'turn over' effarant, tous les dix mois, pour une plus grande efficacité... sur un poste réservé aux femmes.
Le cabinet d’Emmanuel Macron a été impliqué dans l’organisation de cette soirée litigieuse, affirme Libération dans un article publié ce mercredi 28 juin.
"Nous comprenons que la définition exacte des besoins a pu être en partie déterminée par des personnes extérieures à Business France, en particulier le cabinet du ministre de l’Économie", pointe notamment le rapport cité par Libération, un audit réalisé par le cabinet d’audit EY (ex-Ernst & Young).
Lorsque l’affaire avait éclaté, Macron avait écarté la responsabilité de son entourage, affirmant que son "ministère a toujours respecté les règles des appels d’offres et des marchés publics ". Circulez, il n'y a rien à voir...
Le successeur de Macron au ministère de l’Économie, Michel Sapin, avait lui-même dédouané son ancien collègue, affirmant que la saisine de l’Inspection générale des finances (IGF) dans cette affaire "ne concerne en aucun cas Emmanuel Macron".
La presse est donc missionner pour nous rebattre les oreilles avec un élément de langage qui ne passe déjà plus, à savoir un soi-disant "sans faute" jusqu'ici d'Emmanuel Macron.
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