Les agitateurs font manifester des centaines de militants en soutien aux migrants du nord-est de Paris
Mercredi 2, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur soutien aux clandestins
Ils squattent les trottoirs du nord-est de la capitale d'où ils doivent être chassés cette semaine, dans la foulée du démantèlement de la "Jungle" de Calais.
Scandant "So-, so-, solidarité", "Police, no!", illégaux, manifestants et représentants d'associations internationalistes ont réclamé le respect des "droits" des migrants. Ils ont défilé le long de l'avenue de Flandres en brandissant un tract signé "des demandeurs d'asile de Paris, quartier de Stalingrad".
Exploitant l'amalgame migrants en situation irrégulière et demandeurs d'asile éligibles au statut, ils exigeaient notamment "un logement pérenne", "la continuité de la procédure" de demande d'asile, ou encore "la non-expulsion des migrants".
"Nous vivons là; c'est très difficile; il fait très froid", dit Mahmoud, Afghan de 24 ans, répétant un texte appris qui laisse croire qu'il parle français couramment: "Nous demandons au gouvernement de donner des logements et de faire avancer les demandes d'asile" .
Le cortège, composé notamment d'Afghans, de Somaliens et de Soudanais, communautés à couteaux tirés, comptait essentiellement des hommes.
"Il n'y a pas grand monde qui vient nous aider. La police enlève les tentes. Avant, j'étais deux ans à Calais; j'ai eu beaucoup d'incidents avec la police. Je pensais que la police en France était bien", récite Hussein, Somalien, depuis trois mois dans la capitale, et clairement manipulé par l'extrême gauche hostile aux forces de l'ordre.
Peu avant 21h00, les manifestants se dispersaient au signal, "dans le calme", selon la préfecture de police.
Lundi, une nouvelle opération policière pour contrôler les migrants et nettoyer le site a eu lieu
L'opération de police visait ce campement du quartier de Jaurès-Stalingrad, où quelque 2.000 personnes occupent l'espace public, selon les autorités.
L'opération de police visait ce campement du quartier de Jaurès-Stalingrad, où quelque 2.000 personnes occupent l'espace public, selon les autorités.
"C'est un éternel recommencement: la police enlève tout, les migrants reviennent et se remettent au même endroit", dit Yasmine, une parisienne venue mercredi soir distribuer de la nourriture aux squatteurs.
Déjà évacué à deux reprises en juillet et septembre, ce campement situé dans un quartier populaire s'est à chaque reformé et a grossi. Entretenant le flou dans un communiqué, la préfecture d'Ile-de-France et l'Agence régionale de santé (ARS) ont évoqué mercredi "plusieurs milliers de personnes" sur le campement, où "une cinquantaine de cas suspects de varicelle ont été signalés".
De tuberculose, il n'est pas officiellement question.
De tuberculose, il n'est pas officiellement question.
Selon plusieurs associations, le campement a notamment pris de l'ampleur en raison de flux venant de Calais où la "Jungle" a été démantelée la semaine dernière, mais que les clandestins ont fui à l'annonce des rafles et de déportation par cars en régions.
Samedi, le premier ministre Manuel Valls a promis la "mise à l'abri" des occupants du campement
Samedi, le premier ministre Manuel Valls a promis la "mise à l'abri" des occupants du campement
Julien Bayou, à "Nuit debout",
téléphone rouge au poing
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"Il faut organiser l'accueil et répartir l'effort au niveau européen. Ce n'est pas en démantelant qu'on règle le problème, les rafles ne font qu'accentuer la misère", a estimé Julien Bayou, porte-parole d'Europe Écologie Les Verts, qui a participé à la manifestation mercredi.
Pour empêcher la reconstitution à répétition des campements, la maire de Paris a décidé d'ouvrir prochainement un "centre d'accueil humanitaire" doté de 400 lits au départ. Il s'agit de prendre en charge les migrants avant de les répartir dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) en régions, similaires à ceux qui ont accueilli les migrants de Calais.
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