Fort de ses 15,6 points d’avance sur son adversaire, François Fillon rassemble la vraie droite.
Arrivé en tête du premier tour de la primaire de la droite, dimanche 20 novembre, le député de Paris enregistre de nombreux ralliements. Toute la journée de lundi, le député Les Républicains (LR) de Paris a accueilli à bras ouverts les nombreux ralliements. Les proches de l’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, se sont rapprochés du champion.
Le maire de Troyes, François Baroin, celui de Tourcoing (Nord), Gérald Darmanin, le président du groupe LR à l’Assemblée, du chiraquien Christian Jacob, les députées européennes, Rachida Dati et Nadine Morano, l’ancien premier ministre Edouard Balladur (avec Juppé, ci-contre à droite) de Jacques Chirac ou encore Brice Hortefeux lui ont apporté leur soutien.
L’ancien premier ministre a aussi pu se féliciter du choix de proches de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, Eric Ciotti ou Eric Woerth contre le maire de Bordeaux.
"L’électorat s’est mobilisé en masse, a exprimé une volonté de changement. Et celui qui incarne cette volonté de rupture très forte, c’est François Fillon", confie Ch. Jacob approuvé par G. Darmanin : "Les gens n’ont pas refusé l’héritage de Nicolas Sarkozy, mais l’émetteur était abîmé. François Fillon reprend cette idée d’alternance forte."
L'ancien premier ministre reprend le flambeau du sarkozysme
A l'unisson de la presse et des sondeurs méprisants de F. Fillon lorsqu’il stagnait dans les sondages, plus commerciaux et politiques que scientifiques, certains sarkozystes sont prêts à faire de l’ancien premier ministre l’héritier du sarkozysme.
Un rapprochement que salue l’entourage son ancien collaborateur, Fillon, qui n'a pas manqué d’appeler N. Sarkozy, dès dimanche soir, pour le remercier d’avoir affiché sans ambiguïtés qu’il votera pour lui. Une façon pour Fillon d'assumer une partie du bilan du quinquennat 2007-2012.
Alain Juppé a d’ailleurs très vite senti venir son isolement et a donc activé l’idée de la "reconstitution d’une équipe", lors du 20 heures de France 2, ou d’un "tandem", dans un entretien au Figaro. Mais qui reste à définir.
Les ralliements débordent la sphère sarkozyste
La dynamique pro-Fillon ne se limite pas aux sarkozystes. Après avoir longtemps hésité entre Fillon et Juppé, Xavier Bertrand a voté pour le député de Paris dès le premier tour, selon La Voix du Nord.
Bruno Le Maire s’est également mis au service du nouveau favori qui a rencontré François Fillon lundi matin: l'ancien ministre de l'Agriculture des gouvernements Fillon pendant près de trois ans a annoncé qu’il votera pour lui au second tour. Le député de l’Eure parlera au meeting de l’ancien premier ministre du président Sarkozy, mardi soir, à Lyon.
L'ancien membre de l'équipe du secrétaire général de la présidence de la République de Jacques Chirac, s’y rendra avec deux de ses proches, Damien Abad, porte-parole de sa campagne, et Sébastien Lecornu, son conseiller politique, qui, lundi après-midi, a rencontré Patrick Stefanini, directeur de la campagne de F. Fillon et ancien directeur adjoint du cabinet du premier ministre Alain Juppé.
B. Le Maire partagera également la scène avec un des rivaux de sa génération, le sarkozyste Laurent Wauquiez. "Bruno lui a juste dit qu’il se mettait à son service et qu’il ferait ce dont il a besoin. De toute façon, nous ne sommes pas en état de négocier, il faut rester humble", promet un des proches du député de l'Eure qui a recueilli 2,4 % des voix dimanche 20.
La dynamique pro-Fillon ne se limite pas aux sarkozystes. Après avoir longtemps hésité entre Fillon et Juppé, Xavier Bertrand a voté pour le député de Paris dès le premier tour, selon La Voix du Nord.
Bruno Le Maire s’est également mis au service du nouveau favori qui a rencontré François Fillon lundi matin: l'ancien ministre de l'Agriculture des gouvernements Fillon pendant près de trois ans a annoncé qu’il votera pour lui au second tour. Le député de l’Eure parlera au meeting de l’ancien premier ministre du président Sarkozy, mardi soir, à Lyon.
L'ancien membre de l'équipe du secrétaire général de la présidence de la République de Jacques Chirac, s’y rendra avec deux de ses proches, Damien Abad, porte-parole de sa campagne, et Sébastien Lecornu, son conseiller politique, qui, lundi après-midi, a rencontré Patrick Stefanini, directeur de la campagne de F. Fillon et ancien directeur adjoint du cabinet du premier ministre Alain Juppé.
B. Le Maire partagera également la scène avec un des rivaux de sa génération, le sarkozyste Laurent Wauquiez. "Bruno lui a juste dit qu’il se mettait à son service et qu’il ferait ce dont il a besoin. De toute façon, nous ne sommes pas en état de négocier, il faut rester humble", promet un des proches du député de l'Eure qui a recueilli 2,4 % des voix dimanche 20.
L’entourage de F. Fillon explique ces ralliements par les différences de d'amplitude entre les deux projets. "François Fillon a tiré le constat qu’il fallait des solutions de rupture. Juppé estime que la société est trop fragile pour lui imposer cela. D’une certaine façon, le premier tour a déjà tranché entre ces différentes approches", estime Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, qui assure qu’ "aucune ligne du programme ne sera modifiée" entre les deux tours.
L'excellent score de F. Fillon au premier tour (44,1 % parmi sept candidats) a rallié beaucoup de partisans de la rupture. Une force d’attraction que peine à contrer Juppé (28,5 %) qui doit aussi retenir la débandade de ses troupes.
Un des alliés de Fillon, Guillaume Delbar, maire de Roubaix, a écrit sur Twitter, lundi : "A-t-on besoin d’un second tour après une telle mobilisation ?" Mais le maire de Bordeaux refuse de lâcher l'affaire et s'entête à "continuer le combat", comme il l’a proclamé, dans la soirée de dimanche.
Juppé est reparti bille en tête, au risque de déloyauté
Lundi 21 novembre, il n’a pas pris le temps de digérer sa dégringolade. Juppé a ouvert les hostilités par un caillassage de François Fillon: bien qu'ancien ministre d'État (2007-2012) de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Écologie, puis ministre de la Défense et enfin ministre des Affaires étrangères et européennes dans le gouvernement Fillon III, Juppé a renvoyé son ex-chef de gouvernement à son passé d’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy. "Quand on reste pendant cinq ans premier ministre d’un président de la République, c’est qu’on est totalement comptable de ce qui a été fait", a déclaré, au 20 heures de France 2, le ministre d'Etat de Sarkozy, pendant toute la durée du même quinquennat.
Lundi 21 novembre, il n’a pas pris le temps de digérer sa dégringolade. Juppé a ouvert les hostilités par un caillassage de François Fillon: bien qu'ancien ministre d'État (2007-2012) de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Écologie, puis ministre de la Défense et enfin ministre des Affaires étrangères et européennes dans le gouvernement Fillon III, Juppé a renvoyé son ex-chef de gouvernement à son passé d’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy. "Quand on reste pendant cinq ans premier ministre d’un président de la République, c’est qu’on est totalement comptable de ce qui a été fait", a déclaré, au 20 heures de France 2, le ministre d'Etat de Sarkozy, pendant toute la durée du même quinquennat.
En début de soirée, devant ses soutiens réunis à son QG, il avait déjà qualifié d' "extrêmement traditionaliste, pour ne pas dire rétrograde" la vision de son rival, ne répugnant toutefois pas à envoyer un signal à l’électorat catholique fortement mobilisé pour ce scrutin : "Moi, je suis plus proche de la parole du pape François que de La Manif pour tous."
Invité du JT de 20 heures sur TF1, François Fillon a rendu les coups. "On est manifestement dans une caricature. (…) Je défends la famille, je défends l’autorité de l’Etat et l’amour de mon pays. Peut-être que ça paraît ringard sur un plateau télé mais dans le cœur des Français, ce n’est pas ringard du tout", a-t-il expliqué avant de se placer, lui aussi, dans la droite ligne de l'Eglise : "Le pape François dit la même chose que moi."
Les boulets de Juppé: Copé, NKM et Bayrou
Alain Juppé a reçu le soutien de candidats qui ont peu pesé dans les urnes,
Invité du JT de 20 heures sur TF1, François Fillon a rendu les coups. "On est manifestement dans une caricature. (…) Je défends la famille, je défends l’autorité de l’Etat et l’amour de mon pays. Peut-être que ça paraît ringard sur un plateau télé mais dans le cœur des Français, ce n’est pas ringard du tout", a-t-il expliqué avant de se placer, lui aussi, dans la droite ligne de l'Eglise : "Le pape François dit la même chose que moi."
Les boulets de Juppé: Copé, NKM et Bayrou
Alain Juppé a reçu le soutien de candidats qui ont peu pesé dans les urnes,
moins de 3%. Lundi matin, Nathalie Kosciusko-Morizet, ci-contre (2,6 % des voix), est venue s’entretenir avec lui à son QG. Et dans la soirée, Jean-François Copé (0,3 %, ci-dessous), l’a rejoint pour "ses convictions". Ils seront tous les deux présents au meeting de l’ancien premier ministre, mardi 22 novembre, à Toulouse. Pleins de rancoeur, ils vont déverser leur fiel au bal des aigris.
Juppé rêverait qu'un autre allié puisse peser. Mais c'est en cas d'échec du maire de Bordeaux que, dans un article du Figaro, le président du MoDem, François Bayrou, laissait entrevoir sa candidature à la présidentielle. Or, si Fillon est élu, Juppé aura déjà été renvoyé à Bordeaux.
L'hypothèse Bayrou, si fantasque soit-elle,
permettrait éventuellement à Juppé de retrouver, au mieux, Matignon. Une donnée qui pourrait affaiblir encore le candidat LR arrivé second et donc inquiéter certains électeurs de droite, dimanche 27 novembre, au moment de choisir le candidat le plus sûr pour 2017.
D'ailleurs, Bayrou, combien de divisions ?
Candidat à la présidentielle 2012, avec 9,1% des suffrages exprimés et arrivant 5e, le Béarnais se retrouva symboliquement avec, derrière lui, la moitié seulement de ceux qui l’avaient, en 2007. En 2016, depuis le départ en mars d'un proche de Bayrou, Jean Lassalle (opposé à une nouvelle candidature présidentielle de F. Bayrou, critique de son idée de se retirer en cas de désignation d'Alain Juppé comme candidat de la droite, il avait laisse entendre le 3 mars 2016 qu'il envisageait une candidature à l'élection présidentielle de 2017), l'unique député MoDem (Thierry Robert, député de La Réunion) doit siéger avec le groupe RRDP (constitué de radicaux et de divers gauche). Le MoDem dispose de sept eurodéputés, grâce à une coalition électorale avec Jean-Louis Borloo, mais d'aucun sénateur.
Pourquoi le maire de Pau irait-il s'asseoir sur la branche que Juppé a commencé de scier ?
Juppé rêverait qu'un autre allié puisse peser. Mais c'est en cas d'échec du maire de Bordeaux que, dans un article du Figaro, le président du MoDem, François Bayrou, laissait entrevoir sa candidature à la présidentielle. Or, si Fillon est élu, Juppé aura déjà été renvoyé à Bordeaux.
L'hypothèse Bayrou, si fantasque soit-elle,
permettrait éventuellement à Juppé de retrouver, au mieux, Matignon. Une donnée qui pourrait affaiblir encore le candidat LR arrivé second et donc inquiéter certains électeurs de droite, dimanche 27 novembre, au moment de choisir le candidat le plus sûr pour 2017.
D'ailleurs, Bayrou, combien de divisions ?
Candidat à la présidentielle 2012, avec 9,1% des suffrages exprimés et arrivant 5e, le Béarnais se retrouva symboliquement avec, derrière lui, la moitié seulement de ceux qui l’avaient, en 2007. En 2016, depuis le départ en mars d'un proche de Bayrou, Jean Lassalle (opposé à une nouvelle candidature présidentielle de F. Bayrou, critique de son idée de se retirer en cas de désignation d'Alain Juppé comme candidat de la droite, il avait laisse entendre le 3 mars 2016 qu'il envisageait une candidature à l'élection présidentielle de 2017), l'unique député MoDem (Thierry Robert, député de La Réunion) doit siéger avec le groupe RRDP (constitué de radicaux et de divers gauche). Le MoDem dispose de sept eurodéputés, grâce à une coalition électorale avec Jean-Louis Borloo, mais d'aucun sénateur.
Pourquoi le maire de Pau irait-il s'asseoir sur la branche que Juppé a commencé de scier ?
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