Manifestation contre la baisse des dotations de l'Etat: une récupération politique? 
L'Express ignore la souffrance des communes et parle de... récupération
Quand -fait exceptionnel qui devrait interpeller - des centaines de maires descendent dans la rue, comme ce samedi partout en France, une certaine presse jette le discrédit sur l'intention des maires frappés par la baisse des dotations de l'Etat aux mairies. Sans doute des millions d'euros en moins pour les communes sont quantités négligeables vu de Paris, car la droite est accusée d'instrumentaliser l'événement pour contester la politique du gouvernement ! Pour dénoncer la baisse des dotations de l'Etat, le président de l'AMF (Association des Maires de France, Francois Baroin, était tout naturellement aux côtés de 300 maires à Troyes (que le journaliste Ludwig Gallet écrit... 'trois' !) et cela suffit pour dénigrer les élus, leurs difficultés budgétaires provoquées par une réforme dont le gouvernement socialiste se décharge sur les collectivités territoriales faute d'avoir les moyens du financement de sa politique, et la manifestation de leurs difficultés, comme l'austérité qui s'abat ainsi sur leurs communes et administrés.
La gauche socialiste en perdition salit les succès des autres
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Maires manifestant à Tours |
Une pétition lancée en ligne par l'AMF a déjà récolté plus de 36.500 signatures. Malgré le "danger sans précédent" qui menace le tissu communal, avec une disparition ou une réduction drastique des services publics, dans un post Facebook publié vendredi par l'ancien ministre PS du Travail de retour à Dijon, François Rebsamen explique les raisons pour lesquelles il n'a pas manifesté ce samedi.
Le ministre déserteur du gouvernement qui ne parvient pas à enrayer la destruction des emplois se permet de fustiger ses collègues maires en les accusant de faire de la récupération politique: le maire de Dijon, commune riche, refuse d'être solidaire des maires ded communes pauvres.
Frère Rebsamen refuse d'entendre le cri d'alarme des maires.
A Colmar, septembre 2015 |
Rebsamen est de ces socialistes qui nient les faits de désengagement de l'Etat
La baisse est pourtant substantielle. Sur les 50 milliards d'euros d'économies décidés par le gouvernement, la baisse des dotations s'élève à 15,8 milliards d'euros. Avec le président de l'association des Maires de France, l'ensemble des élus municipaux estime que l'effort demandé aux municipalités est bien trop élevé, étalés sur trois ans. "L'Etat ne prend pas la mesure des difficultés pour les communes qui vont se retrouver très vite au ralenti, notamment pour la commande publique, sans compter l'impact sur les PME et TPE", a-t-il tenté de faire comprendre à L'Express et ses lecteurs. L'hebdomadaire accuse les maires d'avoir "une vision quelque peu apocalyptique des conséquences du plan d'économies du gouvernement", formule tordue qui renvoie chacune des parties dans son coin. Au final, la presse de l'entrepreneur franco-israélien Patrick Drahi, propriétaire de L’Express et L’Expansion, ainsi que du quotidien Libération (éhontément socialiste), outre SFR-Numéricable, admet plus qu'implicitement que la réforme territoriale du gouvernement précipite les communes dans l'austérité.
L'Express repart à la charge contre les sacrifiés, épargnant les décideurs irresponsables.
Selon l'hebdomadaire de Drahi - à qui Arnaud Montebourg a demandé des comptes sur sa situation fiscale, notamment sa résidence fiscale exacte - l'AMF est dramatiserait la situation de pénurie. "Plus d'eau pour [la] douche, plus d'équipements pour faire du sport, d'écoles, de crèches et de cantines", souligne la pétition.
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Maires ruraux protestataires contre la loi NOTRe
devant l'Assemblée Nationale , le 24 juin 2015
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Des maires de gauche contredisent les accusations de Rebsamen, escorté de L'Express
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250 élus dans les rues de Gap pour
sauver "la République au quotidien"
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Des maires socialistes, partageant les craintes de l'opposition, ont participé à la mobilisation: tous ne sont pas des godillots inquiets de leurs futures ré-investitures. Des maires de tous horizons ont exprimé leurs craintes.
Mais L'Express n'a pas jugé utile de donner la parole aux élus de gauche, Front de gauche socialistes: leur témoignages pourraient démontrer que le danger est grand et que la grogne des maires n'est pas politicienne.
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