'Out' le débat sur les punitions corporelles: pour les associations, il n'y a que l'émotion politique qui vaille
Horreur: le bourreau est le père qui "ne se souvient de rien du tout"
On se lève pour Ayran et Danette
Des fleurs ont été déposées devant le domicile du petit Bastien, le 28 novembre 2011 à Germigny-l'Evêque, en Seine-et-Marne, région Ile-de-France. Ce tout-petit de trois ans et 17 kg a été retrouvé mort dans une machine à laver, sur le mode essorage, comme l’a confirmé le médecin légiste à la cour. L’enfant est mort par asphyxie, suite au saignement des poumons.
Son père est accusé et jugé pour meurtre devant la Cour d'Assises de Melun depuis mardi. Et la mère pour complicité de meurtre. Vêtue de noire, Charlène Cotte, 29 ans, comparaît libre après une période de détention provisoire. Elle a gardé la tête baissée toute la journée. "Sans pleurer", précise la presse, toujours prête à verser dans l'émotion. Dans le box des accusés, son ex-compagnon, Christophe Champenois, 36 ans, qui est détenu, a somnolé tout l’après-midi. Au premier jour de leur procès, les parents de Bastien n’ont pas exprimé la moindre émotion. Quand la présidente de la Cour, Catherine Katz, demande à l’accusée d’évoquer son fils, elle décrit un "enfant agité, hyperactif. Il attirait l’attention à la maison en faisant de petites bêtises."
Le géniteur a affirmé ce mardi ne pas avoir de souvenir du déroulé des faits.
L’enfant était frappé par son père presque chaque jour, enfermé dans le placard, les mains attachées avec du ruban adhésif, son biberon et son pot à côté de lui. La mère ne s’interposait pas toujours.
Le père se décrit comme "nerveux. Je m’énerve vite dès que j’ai une frustration. Je me calmais dans l’alcool et le cannabis mais je prenais aussi de l’ecstasy, de la cocaïne, des amphétamines." Chez lui, il était dans sa "bulle, devant l’ordinateur, avec de l’alcool, des joints et de la musique. Personne d’autre ne comptait plus. Par contre, dehors, je m’occupais de Bastien. Les vacances d’été, juste avant, je le prenais sur mon vélo, on jouait au ballon, je le lavais."
Le père a du mal à parler, tombe même du banc des accusés. Il souffre d’une tumeur au cerveau et quand "l’œdème gonfle, je dois me faire opérer. Ma dernière opération date de 2009". Son avocat, Me Jean-Christophe Ramadier, indique qu’il devait être opéré en 2011 et à nouveau l’été dernier, en prison, mais cela n’a pas été fait.
Charlène avait 15 ans quand elle est sortie avec Christophe qui en avait 23. C’était un ami de la famille de son père. "Je l’ai connu quand j’avais 5 ans. J’étais petite et c’était lui le grand. C’était mon premier et unique amour, lui et pas un autre." Mais les rapports de couple se dégradent à la naissance de Bastien, enfant non désiré. Champenois fréquente des clubs échangistes seul, couche avec sa maîtresse sur la mezzanine de l’appartement, au-dessus de Charlène qui encaisse l’humiliation.
Le 25 novembre, quand le médecin du SMUR annonce la mort de Bastien au père, il est frappé par son absence de réaction : "Il était apathique, sans aucune émotion." L’infirmier du Smur ajoute : "En général, on a du mal à séparer les parents de l’enfant mort. Ce jour-là, j’ai été surpris qu’à aucun moment, les parents n’aient souhaité voir le petit dans le camion des pompiers." Tous deux ont raconté aux secours, aux gendarmes, à la famille, que Bastien était tombé dans l’escalier avant que son père le mette dans une baignoire de bébé, remplie d’eau… dans laquelle il se serait noyé.
Mais c’est Maud, 5 ans, la sœur aînée de Bastien, qui lâche la vérité la première. D’abord aux voisins du dessous, puis aux urgentistes. "Elle mangeait un pain au chocolat, raconte le médecin du Smur. Elle m’a regardé en disant 'Papa a mis Bastien dans la machine à laver pour le punir, parce qu’il a fait des bêtises à l’école. Et il l’avait déjà fait…' "
Un enfant scolarisé qui n'a jamais été signalé pour maltraitance ?
"Cette famille, en grande difficulté sociale, psychologique, était suivie depuis 2006 par les services sociaux par rapport aux difficultés de vie qu'elle pouvait rencontrer, à ses conditions de logement insalubre", a expliqué Christine Boubet, directrice générale adjointe chargée de la solidarité au Conseil général de Seine-et-Marne.
Il y avait une "relation de confiance" entre les parents et les services sociaux. "Nous n'intervenons que lorsque les familles sont dans le rejet de l'éducation, là ce n'était pas le cas, ils n'avaient jamais manqué un rendez-vous", a expliqué Mme Boubet. "C'est un passage à l'acte qu'aucun des professionnels qui intervenaient dans cette famille n'imaginait possible", a-t-elle souligné.
Tous étaient au courant. Personne n'est intervenu.
Les enfants - la victime de 3 ans et sa soeur âgée de 5 ans - étaient "suivis régulièrement", "étaient en bonne santé" et "aucun signalement de maltraitance, aucun mauvais traitement, n'ont été signalés par les services sociaux", a-t-elle insisté.
Depuis les vacances de la Toussaint 2011, l'école, les parents et sa soeur avaient noté "un changement de comportement" du petit Bastien, alors que la rentrée scolaire en septembre "s'était bien passée". Il était "turbulent, se mettait en danger et mettait en difficulté ses parents".
Les parents avaient appelé à l'aide. Le matin du drame, les parents "ont appelé la puéricultrice et l'assistante sociale afin de savoir comment il fallait ajuster leur comportement éducatif vis-à-vis de Bastien qui avait fait une bêtise à l'école". "La puéricultrice a proposé un rendez-vous le jour même, qui a été repoussé à la semaine suivante à la demande des parents qui ne le jugeaient pas urgent", a-t-elle poursuivi. L'institution scolaire qui avait à se plaindre de problèmes comportementaux n'a pris aucune mesure préventive.
Médecins du Monde intervient en Syrie. Qui, en France?
Et la mère? Et les institutions de protection de l'enfance? Et les associations ?
En juillet dernier, "la voisine de la famille avait appelé le 119, Allô Enfance Maltraitée (www.allo119.gouv.fr) -numéro gratuit ouvert 24h/24 qui (sur le papier) a pour but de faciliter le dépistage des situations de maltraitance des enfants et de protection de mineurs en danger-, expliquant que Bastien était sur le toit de l'immeuble après être passé par le Velux de son appartement", a raconté la responsable. Le père de famille était "reconnu comme travailleur handicapé" et "ne travaillait pas". La mère, âgée de 25 ans, "bénéficiaire du RSA", était à la recherche d'un emploi, selon Christine Boubet.
'Enfance et Partage' se bat depuis 35 ans pour protéger, défendre, prévenir les enfants contre toutes formes de maltraitance, dit sa littérature. Après coup(s), la Voix De l'Enfant, fédération d'associations, fait savoir qu'elle est "très investie pendant toute... la procédure." Comme l'association 'L'Enfant bleu' pour le soutien psychologique et juridique gratuite aux victimes de maltraitance (physique, sexuelle ou psychologique et de négligences), avant la mort.
Chaque département dispose d'une "cellule de recueil, de traitement et d'évaluation des informations préoccupantes" pour les mineurs, en l'occurrence.
La protection de l'enfance est placée sous la tutelle du ministère des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine et Xavier Bertrand, avant elle.
Le procès d'une maltraitance invisible, affirme-t-on... "Pour le moment je ne me souviens de rien du tout", a-t-il répondu à la présidente de la cour, Catherine Katz, qui lui demandait de préciser son "positionnement" par rapport à ce crime. Car le principal accusé a beaucoup varié dans ses dépositions au cours de l'enquête, affirmant d'abord que son fils était tombé dans l'escalier, puis accusant sa compagne de l'avoir mis dans la machine à laver avant d'admettre qu'il était "possible" qu'il l'ait fait et de plaider enfin la "surdose" médicamenteuse. C'est un homme affaibli qui a du mal à donner des réponses précises sur sa relation à Bastien. Quant à la mère, elle soutient pendant sa garde à vue avoir vu son compagnon placer le petit dans la machine - une 5-6 kg dont le chargement se faisait par le haut - puis avoir mis la machine en route, d'abord en mode essorage, puis en mode lavage. Pendant ce temps, tandis que Christophe Champenois surfait sur internet, elle avait fait un puzzle avec sa fille, avait-elle raconté aux enquêteurs, ajoutant qu'elle avait entendu Bastien crier pendant 5 minutes jusqu'à ce que son compagnon le sorte de la machine et déclare, en constatant qu'il ne respirait plus: "Comme ça il ne nous emmerdera plus".
"Je suis là pour défendre quelqu'un qui passe pour avoir commis un acte monstrueux mais qui n'est pas un monstre, qui est une personne qui appartient à notre communauté à tous", a affirmé son avocat Me Jean-Christophe Ramadier avant l'ouverture du procès, dont le verdict est attendu vendredi.
C'est "un dossier qui relève selon l'expression consacrée du 'quart monde' ", a-t-il ajouté.
Et la communauté qui en question, c'est l'institution de la République Les associations qu'elle subventionne et l'école qui sait mais se tait ne sont pas poursuivies: le quart monde, ce n'est pas en Syrie, c'est chez nous.
c'est ainsi depuis un bon moment déjà...................question de couleur...........politique?
RépondreSupprimerIl y a des victimes plus méritantes plus que d'autres la compassion !
Et bien moi aussi, désormais, j'applique la même méthode, ...................C'est ballot pour toutes les assos, la croix rouge, les resto, les pleurnichards etc.............rien, nada, que dalle............C'est bon ça va comme, nous sommes de la m...de des racistes donc je vais faire ce q'il faut pour être au niveau de ma réputation de sale française de confession catholique !...
Que dire après ce type de récit insoutenable qui vous soulève le cœur, de l'écœurement envers ces institutions de l'état qui ont démontré une inefficacité inacceptable conduisant cet enfant vers la mort assurée. Du jour de sa conception à ce drame, son destin était tracé du fait qu'il n'a pas été protégé et retiré de cet environnement nauséabonde. On va harcelé des parents pour suspicions d maltraitance pour enfin se rendre compte que ce n'est pas le cas, et, là, nous avons un enfant plus que maltraité, ignoré, seul contre tous, dont la maltraitance a été dénoncée par les grands les grands parents, voisins et autres pour le laisser souffrir au quotidien par des parents démoniaques et meurtriers. Pour ma part, la mère est aussi coupable que le père, car une mère que chérit ses enfants n'aurait jamais laissé son enfant subir de telles horreurs dans l'indifférence la plus totale. N'oublions pas surtout les institutions tout aussi responsables de ce crime qui aurait pu être évité avec certitude, mais qui se cachent toujours derrière les mêmes raisons non crédibles, incapables de reconnaitre leur manquements morals. Depuis, je ne peux cesser de penser à BASTIEN ET AU CALVAIR qu'il a subi, et me dire qu'il suffisait à la mère de s'interposer pour le sauver, alors qu'elle est restée impassible face aux cris.
RépondreSupprimerNous sommes tous responsables dans le sens où nous représentons et composons une société, mais de celle là, je n'en veux pas et la renie pleinement. A mon grand regret, le seul soulagement ressenti se trouve dans le fait que ce PETIT ANGE ne subit plus mais à quel prix. AMOUR ET PAIX A TOI BASTIEN