Pour Hollande, la baisse du prix du pétrole, c'est gagner de l'argent en dormant
Le prix du pétrole a continué de s’effondrer en 2014
Les prix de l’or noir ont crevé les planchers,
Il est trop fort, Hollande ! |
Le pétrole s’est enfoncé dans un spirale baissière et le WTI, référence américaine, a franchi la barre symbolique des 35 dollars. Sur l'année, il a perdu près de 39 %. Le baril est passé de 60 dollars en début d’année à environ 36,70 dollars fin décembre 2015.
La chute est encore plus prononcée pour le Brent de mer du Nord, référence européenne, qui accuse une baisse de plus de 44 %. Fin décembre, le baril de Brent s’échangeait contre 36,65 dollars alors qu'au début de l'année, il fallait 65 dollars pour le même baril. Ce dernier s'est même retrouvé au plus bas depuis juillet 2004 ! Il est passé, mardi 8 décembre, sous la barre des 40 dollars à la Bourse de Londres, pour la première fois depuis plus de six ans.
Le WTI a continué de s'effondrer en 2015 après le début de la chute des cours en 2014
Le WTI a continué de s'effondrer en 2015 après le début de la chute des cours en 2014
Les explications sont les mêmes qu’au moment où le pétrole a amorcé sa chute mi 2014. Une offre surabondante et une demande en baisse (liée entre autres au ralentissement de la croissance mondiale), créant un déséquilibre de nature à provoquer un effondrement des prix.
Il faut le dire, la production américaine s’est envolée grâce aux hydrocarbures non conventionnels.
Bien qu'attaquée, cette dernière a mieux résisté que prévu à la baisse des cours. Le point mort (c’est-à-dire le prix d’équilibre entre le coût de production et le prix de vente d’un baril) s’est affaissé. Par ailleurs, les pétroliers américains se sont concentrés sur les zones les plus rentables.
Pour ne rien arranger, l’Opep, menée par l’Arabie saoudite, a poursuivi sa stratégie de défense de ses parts de marché en ne réduisant pas sa production. L’Arabie saoudite serait aussi motivée par la nécessité de gagner des parts de marché pour compenser la baisse de ses revenus. Lors de la dernière réunion de l’Opep, le 4 décembre, la mention d’un niveau de production a même disparu. Mais ce qui a vraiment plombé les cours en fin d’année, c’est la perspective d’un retour de l’Iran sur les marché après la levée des sanctions occidentales.
Est-ce que les cours vont remonter? Selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, le marché devrait rester saturé au moins jusqu’à fin 2016. De fait, les acteurs du marché sont résolument pessimistes. A titre d’exemple, Goldman Sachs prévoit un baril à 20 dollars, certains investisseurs parient même sur un baril à 15 dollars. Hollande ne renonce pas pour autant à taxer les propriétaires de véhicules au diesel.
Cette analyse dissimule un tabou
Le terme global et flou d' "hydrocarbures non conventionnels" est utilisé par les tenants de la 'pensée unique', dominante et hypocrite.
Sur BFMTV, Mathieu Jolivet souligne que "la baisse des prix du pétrole est une véritable aubaine pour les entreprises et les ménages". Cette année, le "contexte" a été favorable à la reprise économique, non pas grâce à la politique menée par Emmanuel Macron, si brillant ministre de l'Economie soit-il désormais dans la presse en quête d'espoir(s), mais du fait des comportements des trois indicateurs clés internationaux que sont l'euro, les taux d'intérêt et le pétrole qui mettent du beurre dans les épinards de Hollande. Même l'Allemagne d'Angela Merkel, par où devait venir la reprise, n'y est pour grand chose. Mathieu Jolivet souligne d'ailleurs que l'euro a été très bas tout au long de l'année et que l'achat dans la devise européenne devient alors très intéressant pour les investisseurs étrangers.
La baisse des prix du baril, quant à elle, a favorisé une hausse de 250 à 500 euros du pouvoir d'achat des ménages - lesquels ont profité d'environ 8 milliards inespérés - et des entreprises, mieux que le CICE et la baisse des impôts pour un petit nombre. Inutile donc que Michou Sapin enfile ses chaussettes de cardinal et Pruneau Le Roux débite ses contre-vérités coutumières, Hollande n'a rien eu à faire. Mais Valls ne va pourtant pas tarder à lui en attribuer les mérites. Va-t-il respecter un délai minimal de décence ?
Pourquoi cette chute du pétrole ?
Le retour du pétrole iranien sur le marché explique-t-il à lui seul cette aubaine pour les ménages et les entreprises, à la faveur du début de la levée des sanctions occidentales en juillet 2015, par six grandes puissances (dont la France et les Etats-Unis)? Il a certes permis à l'Iran - où les coûts de production sont moindres, notamment par rapport à ceux de l’Arctique - de vendre à nouveau son brut sur le marché international, mais les effets ne seront pas sensibles avant janvier 2016. Alors?
Le développement des énergies renouvelables (éolien, solaire...) est-il tel que leur impact serait décisif ? En fait, on a compris dès décembre 2014 que cette dégringolade du prix de l'or noir risque aussi de ralentir la progression de ces énergies propres, malgré les engagements pris à la COP21.
L'exploitation du gaz de schiste n'apporte-t-il donc aucun bénéfice?
Ni Les Echos, ni Le Point ne brise le tabou des retombées de la production du gaz de schiste aux USA. Et pourtant l'hebdomadaire note "une forte hausse des stocks de brut aux États-Unis", sans en rechercher les causes, si ce n'est "une augmentation des puits de pétrole en activité dans le pays, avec 17 puits de plus que la semaine précédente"... Difficile (mais non impossible à Hollande) d'imposer un relèvement du prix du gazole, carburant de très loin le plus vendu en France, alors qu'il y a une semaine il valait en moyenne 1,0018 euro le litre, soit 4,59 centimes de moins par rapport à la semaine précédente, d'après les relevés hebdomadaires du ministère.
C'est le site Mediapart qui, dans la fièvre des derniers achats du 24 décembre, fait allusion à cette production qui "avait fortement contribué à la baisse des cours du baril ces derniers mois," mais pour suggérer que la production des gaz et pétrole de schistes américains baissera nécessairement à partir de la mi-2016." Pour des raisons de techniques d'extraction jugées encore agressives, ce gaz naturel n'a pas l'heur de plaire aux écologistes et il est convenu qu'on ne doit pas lui reconnaître le moindre avantage.
Le gaz de schiste fait trembler le cartel du brut
L'Opep n'a pas annoncé de réductions de production de brut : la production réelle des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole se situerait autour de 32 millions de barils par jour (mbj), soit nettement plus que l'objectif officiel de 30 mbj. Le cartel n'a même pas pris la peine d'établir un nouvel objectif chiffré et cette démarche est volontaire : "Le cartel veut faire baisser les cours pour contrer le gaz de schiste américain, décourager les Etats-Unis de produire de l'or noir et tuer cette concurrence. A moins de 50 dollars le baril, certains forages ne sont plus rentables aux Etats-Unis, en Sibérie ou encore en mer du Nord."
Le gaz de schiste est tabou, mais il occupe tous les esprits.
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