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jeudi 8 octobre 2009

Avis de recherche : Aubry a perdu la trace de l’amère Royal

Quel mauvais coup ourdit-elle encore ?
Napoléon au soir de la bataille d'Eylau (Gros)
"un père qui perd ses enfants ne goûte aucun charme à la victoire"

La maire de Lille faisait fin septembre la tournée des popotes sur les terres de l’amère de Melle, mais ne l’y a point trouvée.
Pouria Amirshahi, secrétaire national aux Droits de l'homme, proche de Benoît Hamon, à l’aile gauche du parti, et cheville ouvrière de cette première étape qui en compte dix, justifie Angoulême en premier choix des villes étapes de la tournée Aubry, pour ceux que ça intéresserait. «Tout le monde imagine que Martine Aubry l'a choisie parce que ce sont les terres de Ségolène Royal. C'est faux. Elle souhaitait une ville moyenne. J'ai poussé pour Angoulême parce que la ville est passée à gauche, parce que le département mérite d'être sous les projecteurs.» L'opération, qui s'appelle «La France que nous aimons», a un double but pour les dirigeants socialistes: écouter et reconquérir des citoyens que lasse le PS.
Or, si les élus socialistes sont nombreux en Charente (deux sénateurs, quatre députés, une vingtaine de conseillers généraux et régionaux) mais ventilés dans les divers courants du PS et si la visite de la patronne a dans l’ensemble irrité, c’est que la Ch’tite Aubry a détourné d’eux son regard pour le porter sur les militants : aucun créneau privilégié n’était programmé pour qu'ils puissent toucher Martine Aubry, tombée du ciel parisien, si ce n'est dans la foule de la manifestation du matin. Qu'ils se gardent leurs écrouelles, dirait Dany-le-Rouge ! N'avons-nous pas déjà la grippe A-H1N1 ?

Ségolène, perdue corps et biens

Mais à qui peut-elle donc bien manquer ?

Quinze jours après son escapade poitevine, mercredi 7 octobre, la première secrétaire du PS a justement annoncé le "retour des éléphants" Bertrand Delanoë, maire de Paris, et de Laurent Fabius, ex-Premier ministre, au sein de la direction du PS.
Mais un autre pachyderme manque à l'appel: Marie –sEGOlène !
Martine Aubry a alors précisé qu’elle ferait «la même proposition» à Désirdavenir Royal quand elle arriverait «à la joindre».

Depuis le bide de sa Fête de la Fraternité 2, l’ex-star des noces et banquets picto-charentais se terre en effet, minée par la honte.

Alors la Ch’tite Aubry insiste pour se démarquer…
«Nous sommes très différentes» avec Ségolène Royal, a observé la première secrétaire, mais «nous sommes d'abord socialistes et c'est pour moi la seule chose qui compte». Les relations entre les deux femmes, qui s'étaient un peu réchauffées avant le congrès de la Rochelle, ont été refroidies avec la publication d'un livre sur des fraudes lors de l'élection du successeur de François Hollande à la tête du parti en 2008. L’amère Royal avait alors sommé Martine Aubry de laver "l'honneur du Parti socialiste", mais la patronne avait refusé d'engager une "action" contre les auteurs du livre "Hold-uPS, arnaques et trahisons", respectant la liberté de la presse. Martine Aubry assure que "Ségolène Royal sait que je n'ai pas triché", mais suggère-t-elle que l’affreux Jojo Frêche, président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, président de la communauté d'agglomération de Montpellier et proche de Sa Cynique Majesté Royal , aurait tripoté les résultats ?

L’amère Royal apparaît donc comme celle qui contribue à rallumer une controverse douloureuse, puisqu’ "elle engage contre Martine Aubry un insidieux procès en illégitimité au moment où les choses vont mieux au Parti socialiste avec l'organisation, le 1er octobre, d'un référendum sur les primaires ouvertes et le non-cumul des mandats", accuse
François Lamy, bras droit de la première secrétaire.
D’autant que, prise à contre-pied par les initiatives lancées par Martine Aubry lors de l'université d'été de La Rochelle, la présidente de Poitou-Charentes, qui avait programmé son grand retour après les régionales de mars 2010, ces derniers temps, avait cherché à marquer sa différence. Ne s’était-elle publiquement opposée à la taxe carbone (dont le PS défend le principe, assorti de compensations) et réclamé l'application immédiate du non-cumul des mandats.

Cette contre-offensive intervenait alors que l’amère Royal perdait un à un une large partie de ses soutiens au PS. Le courant L'espoir à gauche (29 % des voix à Reims) ne fait référence que de loin en loin à son ancienne candidate. Certains de ses proches ont pris du champ comme Maître
Jean-Pierre Mignard (qui a quitté la présidence de son association, désormais occupée par Madame Royal soi-même) ou la députée Aurélie Filippetti, en désaccord sur la taxe carbone.
"Ségolâtre" entre tous, le producteur
Dominique Besnehard est tombé en disgrâce et, après avoir déclaré que "Ségolène Royal a un problème de crédibilité et de cohérence". son ancien lieutenant, Manuel Valls, a pris sa liberté. Compatissant en apparence, Vincent Peillon fait d’une pierre deux coups : "Compte tenu des conditions de sa défaite, elle éprouve une intense révolte intérieure qui me semble compréhensible".

Aubry ne ménage ni la chèvre du Poitou, ni le chou de Corrèze

Une semaine après
la consultation des militants socialistes, Martine Aubry s'est dite «très heureuse que Bertrand Delanoë et Laurent Fabius aient annoncé: "Nous allons revenir au sein de l'instance collégiale de direction du parti qu'est le bureau national, parce que nous voulons, ensemble, constituer ce pack des régionales et demain préparer 2012"». Quant à François Hollande et Vincent Peillon, déjà dans les instances et dont «on aurait besoin qu'ils s'impliquent encore plus», ont «tous les deux dit qu'ils seraient là en y mettant toutes leurs forces et tout leur engagement», s'est réjouie la patronne du PS.
Reste l’amère Royal…

Du pain sur la planche:«Constituer ce pack des régionales»

«Nous avons une feuille de route majeure à remplir», a déclaré la première secrétaire lors d'une déclaration à la presse au siège du PS, consciente de la nécessité de présenter un nouveau projet aux militants. Lors du vote sur la rénovation du parti, certains s'étaient dits déçus de ne pas être interrogés sur un «réel projet» politique pour le PS. «Ce n'était pas le but de la consultation», leur répond Benoît Hamon, interrogé par 20minutes.fr. «Chaque chose en son temps. Si on avait voulu les interroger sur le fond, on n'aurait pas posé des questions, mais proposé des textes», poursuit le porte-parole du PS, ajoutant: «ça c'est la gauche, les gens sont rarement contents».
Encore faut-il avoir des raisons...

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