Rio, sim; Chicago, no !
Le Brésil cumule coupe du monde de football en 2014 et JO en 2016
Le président du CIO Jacques Rogge a annoncé le choix de Rio pour accueillir les JO-2016, le 2 octobre 2009 à Copenhague.
Rio est la ville natale de João Havelange , président de la FIFA (1974-1998). Depuis 1963, il est membre du comité international olympique (CIO). Ne le répétez pas, l'aura de Lula pourrait s'en trouver quelque peu ternie...
La désignation de Rio est un succès sportif pour le Brésil, détenteur de cinq Coupes du monde et pays émergent. C'est aussi le parrainage des pays riches à son entrée au club des grandes puissances mondiales.
"Rio 2016 fait entrer le Brésil dans la cour des Grands", a déclaré le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, à l'issue de la victoire de Rio qui organisera les premiers JO de l'histoire sur le continent sud-américain.
Devoir de mémoire ?
L'implication personnelle de longue date de Lula, son charisme, son obstination, auront vaincu. Avec un message simple qu'il aura martelé à Copenhague: "cette fois-ci, c'est notre tour", celui des puissances montantes, celui de l'Amérique latine. Comme si l'Amérique du Nord ne l'avait pas été tout autant, "notre pays a été colonisé et nous avons l'habitude de penser petit, avec le sentiment que l'on ne compte pas", a expliqué le président brésilien."Pour avoir été colonisés, nous avons eu le sentiment d'être petits, de ne pas être importants", a insisté Lula.
Aujourd'hui le géant vert sud-américain, un pays de 190 millions d'habitants, ne fait plus de complexes. "Le Brésil fait partie des dix plus grandes économies du monde et est le seul parmi ces dix pays à n'avoir jamais organisé les JO", a rappelé à satieté Lula, l'ancien ouvrier métallurgiste qui jouit d'une popularité record de 80% après sept ans de pouvoir.
Sous son impulsion, le Brésil s'est déjà imposé dans le cercle restreint des décideurs mondiaux, devenant un acteur incontournable de la réforme des institutions financières internationales, des négociations commerciales ou du débat sur le climat. Pour le moment, seules les portes du Conseil de sécurité de l'ONU - dont le Brésil aspire à devenir un membre permanent - restent obstinément closes.
Le choix de Rio pour les JO de 2016 "ne suffit pas en soi, mais aide à donner une image positive d'un pays qui a des moyens" et qui "se projette sur la scène internationale", a expliqué Amado Cervo, professeur en relations internationales à l'université de Brasilia.
Les réactions
Partout dans le continent, les réactions affluaient à l'annonce des résultats pour féliciter la victoire de la "cidade maravailhosa".
Les larmes du Brésilien Pelé (ci-contre, à gauche), considéré comme le meilleur joueur de football de tous les temps, ancien ministre des sports du Brésil (1995-1998) et prochain ambassadeur international de la coupe du monde de 2014 qui se déroulera au Brésil.
Le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogue, a déclaré que l'idée d'octroyer au Brésil les premiers JO sud-américains avait fait pencher la balance en faveur de Rio. "Le CIO a choisi une candidature très forte avec la superbe valeur ajoutée apportée par le fait de donner les Jeux pour la première fois à un continent."
Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil et artisan majeur de l'élection de Rio de Janeiro comme hôte des jeux Olympiques 2016, s'est laissé emporter par l'émotion après l'annonce du verdict, vendredi 2 septembre. "J'ai 63 ans, j'ai vu beaucoup de choses dans ma vie et je pensais que je ne pourrais jamais devenir émotif mais là, je pleure plus qu'aucune autre personne présente. C'est le jour le plus émouvant de ma vie", a avoué le chef d'Etat lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce de la large victoire de Rio.
Pour le leader communiste cubain, Fidel Castro, l'attribution des Jeux olympiques de 2016 au Brésil est la "preuve de l'influence croissante" des pays en développement à l'échelle internationale. "Qu'on ne dise pas maintenant que cela a été un cadeau des nations riches au Brésil, un pays du Tiers-monde", a écrit l'ancien chef d'Etat cubain dans un billet publié vendredi sur un site internet cubain.
Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a salué un événement "historique" pour le continent sud-américain, et offert toute son "aide au Brésil" lors d'un conseil des ministres diffusé par la télévision officielle VTV.
La présidente du Chili, Michelle Bachelet, a quant à elle déclaré avoir "une grande joie à partager". "Vous savez qu'il y avait de nombreux pays à la bagarre pour pouvoir accueillir les Jeux olympiques. Qu'il est bon que le Brésil ait gagné et qu'en conséquence notre Amérique latine accueille les jeux Olympiques 2016" a-t-elle ajoutée.
Chicago éliminé en séries
Les électeurs du Comité international olympique (CIO) ont offert au Brésil les premiers JO sud-américains de l'histoire: nouveau stade de Rio, ci-dessus.
Selon l'expert Amado Cervo, le président Lula a réalisé un travail important sur trois fronts: dans le domaine multilatéral, dans l'ouverture de l'économie brésilienne vers l'étranger en encourageant les investissements brésiliens hors du pays, et en coordonnant les pays émergents. D'après lui, l'existence des BRIC (groupe formé par quatre des principaux pays émergents: Brésil, Russie, Inde et Chine) "a été en bonne partie une conséquence de la volonté politique du gouvernement Lula".
Rio était en compétition avec
- Tokyo, qui a souffert de la proximité de Pékin 2008) ,
- Madrid, mais le CIO n’a jamais donné à un même continent l’organisation de deux JO successifs. Or, c’était Londres en 2012.
-et Chicago (ci-dessous), seul candidat dont le budget n’est pas intégralement garanti par l’État. Le privé doit donc financer. Autres problèmes : les manifestations anti-JO et la violence. Barack Obama "déçu"
Le président américain Barack Obama a échoué à faire gagner sa ville de Chicago.
Précédé de Michelle Obama, son épouse, à Copenhague le 2 octobre, Barack Hussein Obama avait pourtant effectué un aller-retour express pour plaider en personne la cause de Chicago devant le Comité international olympique. Il s'est avoué "déçu" que sa ville d'adoption n'ait pas été retenue pour organiser les Jeux olympiques de 2016.
Il a néanmoins félicité "Rio de Janeiro et le Brésil tout entier. Il s'agit d'un événement véritablement historique puisque ce seront les premiers Jeux olympiques jamais organisés en Amérique du Sud" a répété le président américain. Selon la Maison Blanche, Barack Obama reconnaît l'élection de Rio comme un "signe extraordinaire de progrès"...
"Obama m'a dit que, maintenant que j'ai choisi les avions français, il fera une campagne très dure en faveur de Chicago. Je lui ai répondu que ça pourrait être sa deuxième défaite", a déclaré Lula.
Des soucis jusqu'en 2016
D'importants progrès économiques restent à faire: outre la pollution de la baie de Rio, les transports et l'hébergement sont très insuffisants.
La faiblesse du dossier technique avec des sites éclatés dans une ville à la topographie tourmentée représente un handicap considérable de départ, mais que le CIO a occulté pour des raisons politiques.
Dès à présent, les visiteurs potentiels des JO doivent être mis en garde contre la violence endémique !
Après Pékin 2009, ça va être à nouveau du sport à Rio...
Le Brésil cumule coupe du monde de football en 2014 et JO en 2016
Le président du CIO Jacques Rogge a annoncé le choix de Rio pour accueillir les JO-2016, le 2 octobre 2009 à Copenhague.
Rio est la ville natale de João Havelange , président de la FIFA (1974-1998). Depuis 1963, il est membre du comité international olympique (CIO). Ne le répétez pas, l'aura de Lula pourrait s'en trouver quelque peu ternie...
La désignation de Rio est un succès sportif pour le Brésil, détenteur de cinq Coupes du monde et pays émergent. C'est aussi le parrainage des pays riches à son entrée au club des grandes puissances mondiales.
"Rio 2016 fait entrer le Brésil dans la cour des Grands", a déclaré le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, à l'issue de la victoire de Rio qui organisera les premiers JO de l'histoire sur le continent sud-américain.
Devoir de mémoire ?
L'implication personnelle de longue date de Lula, son charisme, son obstination, auront vaincu. Avec un message simple qu'il aura martelé à Copenhague: "cette fois-ci, c'est notre tour", celui des puissances montantes, celui de l'Amérique latine. Comme si l'Amérique du Nord ne l'avait pas été tout autant, "notre pays a été colonisé et nous avons l'habitude de penser petit, avec le sentiment que l'on ne compte pas", a expliqué le président brésilien."Pour avoir été colonisés, nous avons eu le sentiment d'être petits, de ne pas être importants", a insisté Lula.
Aujourd'hui le géant vert sud-américain, un pays de 190 millions d'habitants, ne fait plus de complexes. "Le Brésil fait partie des dix plus grandes économies du monde et est le seul parmi ces dix pays à n'avoir jamais organisé les JO", a rappelé à satieté Lula, l'ancien ouvrier métallurgiste qui jouit d'une popularité record de 80% après sept ans de pouvoir.
Sous son impulsion, le Brésil s'est déjà imposé dans le cercle restreint des décideurs mondiaux, devenant un acteur incontournable de la réforme des institutions financières internationales, des négociations commerciales ou du débat sur le climat. Pour le moment, seules les portes du Conseil de sécurité de l'ONU - dont le Brésil aspire à devenir un membre permanent - restent obstinément closes.
Le choix de Rio pour les JO de 2016 "ne suffit pas en soi, mais aide à donner une image positive d'un pays qui a des moyens" et qui "se projette sur la scène internationale", a expliqué Amado Cervo, professeur en relations internationales à l'université de Brasilia.
Les réactions
Partout dans le continent, les réactions affluaient à l'annonce des résultats pour féliciter la victoire de la "cidade maravailhosa".
Chicago éliminé en séries
Les électeurs du Comité international olympique (CIO) ont offert au Brésil les premiers JO sud-américains de l'histoire: nouveau stade de Rio, ci-dessus.
- Tokyo, qui a souffert de la proximité de Pékin 2008) ,
- Madrid, mais le CIO n’a jamais donné à un même continent l’organisation de deux JO successifs. Or, c’était Londres en 2012.
-et Chicago (ci-dessous), seul candidat dont le budget n’est pas intégralement garanti par l’État. Le privé doit donc financer. Autres problèmes : les manifestations anti-JO et la violence. Barack Obama "déçu"
Le président américain Barack Obama a échoué à faire gagner sa ville de Chicago.
Précédé de Michelle Obama, son épouse, à Copenhague le 2 octobre, Barack Hussein Obama avait pourtant effectué un aller-retour express pour plaider en personne la cause de Chicago devant le Comité international olympique. Il s'est avoué "déçu" que sa ville d'adoption n'ait pas été retenue pour organiser les Jeux olympiques de 2016.
Il a néanmoins félicité "Rio de Janeiro et le Brésil tout entier. Il s'agit d'un événement véritablement historique puisque ce seront les premiers Jeux olympiques jamais organisés en Amérique du Sud" a répété le président américain. Selon la Maison Blanche, Barack Obama reconnaît l'élection de Rio comme un "signe extraordinaire de progrès"...
"Obama m'a dit que, maintenant que j'ai choisi les avions français, il fera une campagne très dure en faveur de Chicago. Je lui ai répondu que ça pourrait être sa deuxième défaite", a déclaré Lula.
Des soucis jusqu'en 2016
D'importants progrès économiques restent à faire: outre la pollution de la baie de Rio, les transports et l'hébergement sont très insuffisants.
La faiblesse du dossier technique avec des sites éclatés dans une ville à la topographie tourmentée représente un handicap considérable de départ, mais que le CIO a occulté pour des raisons politiques.
Dès à présent, les visiteurs potentiels des JO doivent être mis en garde contre la violence endémique !
Après Pékin 2009, ça va être à nouveau du sport à Rio...
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