Improbable 3e tour à Marseille: le RN clarifie sa position; Samia Ghali embrouille la situation
Rien n'est joué ?
Bien qu'arrivée en tête le 28 juin, Michèle Rubirola, tête de liste du Printemps marseillais, a fatras que rien ne rassemble, à part l'ambition du pouvoir et la haine de classes, n'obtiendra qu'à l'arraché la majorité au Conseil municipal. Face à elle, la droite a tenté un coup de poker qui pourrait bien tomber dans le port, où la sardine Samia Ghali fait de l'obstruction.
La numéro 1 du Printemps marseillais aux mains du PCF, Michèle Rubirola, écologiste récupérée par les partis clairement de gauche radicale ne crée aucun enthousiasme autour de sa personne: sans expérience politique ni vision personnelle, elle sert de cache-sexe aux gauches malveillantes qui tireront les ficelles à la mairie de la cité phocéenne.
Mauvais début: elle n'a pas réussi à remporter assez de sièges pour s'assurer une majorité absolue au conseil municipal (101 sièges). Sa liste arrive en tête avec 42 sièges, devant celle des Républicains (39), suivies loin derrière par les faiseurs de roi ou reine, le RN (9), les alliés divers gauche de l'insaisissable Samia Ghali (8) et ceux divers droite de Bruno Gilles (3) qui, en maintenant sa participation au premier tour, a mis Martine Vassal en difficultés.
Le Printemps marseillais, union des gauches extrêmes (PS, mais aussi et surtout LFI et PCF) dans l'ombre de l'écologiste, va devoir désormais étudier "les conditions dans lesquelles cette ville peut être administrée sans renier ses valeurs", selon les mots prononcés par Michèle Rubirola ce dimanche soir. Une manière détournée d'avouer son inquiétude - indépendamment de la crise économique et sociale la crise annoncée avec l'après-Covid-19 - face à la gestion difficile d'une équipe faite de bric et de broc dans laquelle cette verte issue du milieu associatif fait figure d'oie blanche.
Samia Ghali, dissidente ambitieuse, mais velléitaire et instable
Le Printemps marseillais (évoquant le "printemps arabe") devra principalement composer avec la très versatile sénatrice ex-PS Samia Ghali, élue des quartiers populaires et connue comme fauteuse de troubles. Cette ambitieuse qui polémique et compte sur le bronx pour tirer les marrons du feu est d'ailleurs une dissidente du PS auquel elle en a fait voir des vertes et des pas mûres. Elle a conservé sa mairie dans les quartiers Nord et sa propriété dans les quartiers sud bourgeois, voire huppés. Mais les négociations s'annoncent évidemment tendues. La gauche a maintenu jusqu'au bout un candidat contre elle, la présentant comme une héritière du système en place à Marseille. "Ce soir, Marseille ne pourra plus se faire sans les quartiers Nord", a d'ailleurs déclaré Samia Ghali, ménageant le suspense sur ses intentions. Elle se donnera au mieux-disant...
Des représentants des deux camps ont d'ailleurs commencé à lui mettre la pression.
Du côté Rubirola, le maire des 2e et 3e arrondissements de Marseille Benoît Payan, affectait confiance et sérénité, déclarant mardi 30 juin : "Qui peut croire que Samia Ghali va offrir sur le tapis vert une victoire à la droite qu'elle combat depuis 25 ans ? [...] Elle ne peut pas aller avec la droite. Elle ne peut pas trahir 30 ans d'une vie et 30 ans d'engagement. Je la connais et je sais que cette question-là, pour elle, est essentielle".
En même temps, dans un tweet publié vendredi matin, Payan, porte-parole du Printemps Marseillais et tête de liste élu, appelait à un rassemblement devant la mairie centrale samedi 4 juillet à 9 heures, à l’occasion du premier conseil municipal pour élire le ou la maire de Marseille. "Ne vous laissez pas [voler] votre victoire", écrivait-il, sous-entendant la possibilité d’une victoire de la droite dans l’hémicycle.
Un appel citoyen sous forme de pétition appelait également également à un rassemblement samedi à 8 heures devant l’entrée du conseil municipal. Les urnes ont besoin d'un grand coup de pouce... citoyen!
Evincé, l'ex-tête de liste écolo Sébastien Barles abonde : "Les Marseillais ne peuvent se faire voler leur victoire. Samia Ghali partage avec nous la nécessité d’irriguer les quartiers Nord de transports collectifs, de lutter contre la pollution des navires de croisières, contre le mal logement et la précarité énergétique..."
La droite la plus bête du monde avait sacrifié son candidat contre Samia Ghali... Elle croise les doigts avant de s'en faire mettre. Les voix de la sénatrice des quartiers nord les poserait en première coalition municipale, si Bruno Gilles continue de jouer les trouble-fêtes.
Homme politique d'expérience locale depuis 1993 et nationale avec 27 ans au Palais Bourbon, le député LR Guy Teissier veut croire que "Samia Ghali a beaucoup cheminé idéologiquement depuis son départ du PS. Au micro de France Info, il a déclaré: "paradoxalement, je pense qu'elle se sentirait plus à l'aise avec nous qu'avec le Printemps marseillais qui a maintenu sa liste contre elle dans son secteur". C'est croire que Ghali aurait la reconnaissance du ventre.
Vendredi 3 juillet, après de premières tractations, Ghali a annoncé sa demande à Michèle Rubirola de devenir sa première adjointe.
Une demande "légitime", juge la sénatrice. "Au-delà des valeurs que nous partageons, je suis celle qui peut lui permettre samedi d’être effectivement maire de Marseille. Ensuite et surtout parce que la volonté du rééquilibrage de notre ville et la prise en compte des quartiers populaires ne peuvent plus être de simples mots", ajoute-t-elle. Réponse de la bande gauchiste prétendante à la mairie : "Je le dis avec gravité et détermination, l’avenir de Marseille ne doit pas se jouer autour d’une revendication individuelle. Je ne serais [serai ?] l’otage d’aucun chantage, je réfute ces pratiques bien éloignées des enjeux et j’invite Samia Ghali à faire de même". Coup sur le bec !
La droite débranche Vassal: Teissier et son suppléant, candidats
"Je n'ai pas perdu, ce soir il n'y a pas de majorité à Marseille", mais une "situation de blocage", avait ainsi résumé Martine Vassal à l'issue de la soirée électorale, laissant présager d'une semaine de luttes d'influence acharnées d'ici à la première réunion du nouveau conseil municipal, samedi 6 juillet. Pour espérer obtenir la majorité, les Républicains se tourneront eux vers le dissident Bruno Gilles, qui pourrait vendre chèrement le ralliement de ses trois conseillers à la droite.
Même le maire LR sortant, Jean-Claude Gaudin, s'en est mêlé dimanche, repoussant sa rencontre avec Michèle Rubirola qui devait avoir lieu ce lundi matin : il a sommé les "onze élus des listes minoritaires d'hier", soit celles de Bruno Gilles et Samia Ghali, de choisir entre "entre la poursuite du développement de la ville et le repliement vers les errements du passé et le déclin".
La journée du 2 juillet aura été riches en surprises.
Logiquement, Martine Vassal a annoncé son retrait au profit du baron local Guy Teissier, 75 ans. La volonté de "rassemblement" de Guy Teissier n'a pas été entendue. Alors qu'il aurait eu le privilège d'être maire en cas d'égalité parfaite entre les deux candidats, au bénéfice de l'âge, un autre candidat est sorti des rangs: Lionel Royer-Perreaut, maire des 9e et 10e arrondissements, après avoir conduit une liste sur laquelle figurait Guy Teissier.
Piégé par l'amorce de pourparlers entre l'homme d'expérience et le Rassemblement national - le leader local Stéphane Ravier a appelé à créer un front anti-Printemps marseillais, mais a finalement retiré ses élus de l'élection du prochain édile -, celui qui est aussi le suppléant de Guy Teissier à l'Assemblée regrettait que le titulaire n'ait pas été élu maire, dimanche 28 juin.
Guy Teisser a repoussé toute alliance avec l'extrême-droite et son dissident a retiré sa candidature rivale. Pendant ce temps-là, l'ex-candidate Martine Vassal indiquait de son côté qu'il n'était pas question de faire alliance avec le RN et se tournait résolument vers la Métropole.
Fin du suspense samedi. Et début du chaos ?
You have such amazing Lay outs. Thank you very much
RépondreSupprimerYour ideas inspired me Thank you very much.
RépondreSupprimerI'm looking for a lot of data on this topic.
RépondreSupprimer