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vendredi 23 août 2019

Incendies en Amazonie : Bolsonaro pointe la "mentalité colonialiste" de Macron

Le président français, fauteur de troubles à l'international, mais hôte d'un G7 à Biarritz...

Macron se prend une nouvelle claque pour son ingérence dans les affaires du Brésil

Macron accuse Bolsonaro d'avoir "menti" 
sur ses engagements climatiques et s'oppose au traité UE-Mercosur
L'arrogant président français s'est fait tacler à peine a-t-il annoncé  un changement de mentalité. L'ONU et le président français ont choisi pour créer des problèmes internationaux le moment où des feux de forêt se développent rapidement en Amazonie,, interpellant le président brésilien Jair Bolsonaro, tandis que d'autres multiplient les appels à sauver le "poumon de la planète".

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclenché l'offensive pour sauver l'Amazonie en se disant sur Twitter "profondément préoccupé" par les incendies sévissant dans la plus vaste forêt tropicale du monde, dont 60% se trouvent en territoire brésilien.
"En pleine crise climatique mondiale, nous ne pouvons accepter davantage de dégâts sur une source majeure d'oxygène et de biodiversité", a écrit Antonio Guterres, réclamant, comme si Bolsonaro avait allumé l'incendie, que l'Amazonie soit "protégée".

J. Bolsonaro a participé à une réunion de crise en soirée à Brasilia. En matinée, il avait lancé une nouvelle charge contre les défenseurs de l'environnement, qui ont appelé à des manifestations vendredi dans le monde. "Le gouvernement brésilien reste ouvert au dialogue, sur la base de faits objectifs et du respect mutuel", a écrit le tombeur de la gauche radicale brésilienne. "La suggestion du président français selon laquelle les affaires amazoniennes soient discutées au (sommet du) G7 sans la participation de la région évoque une mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle"

Le président brésilien tombe ainsi d'accord avec les reproches des associations altermondialistes qui organisent un G7 alternatif...

ATTAC annonce un contre-sommet et des mouvements sociaux du 24 au 26 août au Centre-ville de Hendaye et au Centre de congrès du FICOBA à Irun, au motif que la société civile est écartée des discussions du G7

Des associations ont prévu des manifestations pour l'Amazonie vendredi, à Sao Paulo et Rio. 
Le mouvement de l'activiste suédoise Greta Thunberg, instrumentalisée par son père pour la lutte contre le réchauffement climatique, "Fridays for Future", a appelé à manifester devant les ambassades et consulats du Brésil à travers le monde. Son positionnement radical est maintenant avéré.

Les appels pour l'Amazonie se sont également élevés du milieu sportif
, avec Le footballeur portugais Cristiano Ronaldo, qui a posté sur Twitter une photo de 2013 pourtant prise dans un Etat non amazonien, selon les fact-checkers de l'AFP. 
Et du show business, notamment la chanteuse américaine Madonna, qui a publié sur Instagram une photo de 1989, légendée: "Président Bolsonaro s'il vous plaît modifiez votre politique. Nous devons nous REVEILLER". En chanson?

Peu après,  le président Macron n'a pas hésité à jeter de l'huile sur le feu.
L'hypocrite a exprimé son inquiétude, mais les analystes s'interrogent sur ses intentions réelles, écologistes ou politiques, de cette récupération d'un événement tragique pour accabler le nouveau président du Brésil, au moment où va s'ouvrir à Biarritz ce weekend le G7, club fermé de discussion entre dirigeants des pays les plus pays au monde (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Un), le 45e du genre. On sait déjà qu'il n'y a rien à en attendre: avant d'avoir commencé, les participants ont décidé de ne pas faire paraître de communiqué final...

Les bras cassés du service de com' de l'Elysée ont malencontreusement assorti son tweet d'une "fausse photo"...
Sur le fond, il reprend une citation de Chirac: "Notre maison brûle. Littéralement. L'Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C'est une crise internationale." 
Et de poursuivre en promettant d'ouvrir le procès Bolsonaro : "Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence".

Le président brésilien n'a pas manqué de relever le faux document contenu dans le tweet du fauteur de troubles, le chef de l'Etat français ayant exhumé une image de forêt en feu prise par un photographe décédé en 2003.

Bolsonaro a répliqué en accusant Macron d'avoir "une mentalité colonialiste"

Bolsonaro 
a accusé Macron d'"instrumentaliser une question intérieure au Brésil
et aux autres pays amazoniens," en ajoutant jeudi l'urgence climatique à l'ordre du jour des membres du G7. Dans deux tweets successifs, le président climato-sceptique a souligné le "ton sensationnaliste qui ne contribue en rien à régler le problème". Dans ses tweets successifs, Jair Bolsonaro a observé que Macron a la volonté d'"instrumentaliser une question intérieure au Brésil et aux autres pays amazoniens pour des gains politiques personnels" avec "un ton sensationnaliste qui ne contribue en rien à régler le problème".

Si la progression des feux dans la plus vaste forêt tropicale de la planète est très difficile à évaluer, l'Institut national de recherche spatiale (INPE) a fait état de près de 2.500 nouveaux départs de feu en l'espace de 48 heures dans l'ensemble du Brésil. L'origine de ces incendies est donc suspecte à la veille de ce G7 et Bolsonaro pose la question d'une intention malveillante de son opposition intérieure, voire de la gauche internationale, destinée à le déstabiliser. Selon les écologistes radicaux, la cause principale des départs de feu serait  en revanche,la déforestation.
Parmi les déclarations polémiques de la veille, Jair Bolsonaro a posé en clair la question des "incendies criminels". Il a expliqué qu'il pourrait tout aussi bien accuser "les indigènes, les Martiens ou les grands propriétaires terriens".

Bolsonaro a succédé à Lula da Silva et Dilma Rousseff à la tête de la République du Brésil le 1er janvier 2019 et l’Institut National de Recherche Spatiale du Brésil, l'INPE, prend précisément cette période de janvier jusqu'au 21 août pour le calcul de 75.336 feux de forêt enregistrés dans le pays, soit 84% de plus que sur la même période de l'an dernier, et plus de 52% concernent l'Amazonie.
Face à cette "tragédie", le président équatorien Lenin Moreno a proposé à son homologue brésilien l'envoi de trois brigades de pompiers spécialisés dans les incendies de forêt, une initiative positive que n'a ni les Etats-Unis, ni le Canada.

La presse brésilienne d'opposition a rapporté des problèmes respiratoires dans certaines villes, les feux affectant l'Amazonie restant évidemment le sujet principal de préoccupation au Brésil sur Twitter, avec en illustration son inévitable lot de photos ou vidéos n'ayant aucun rapport avec "le poumon de la planète".
Sous les mots-clés #Nasa et #AmazoniasSemONGs (Amazonie sans ONG), des internautes assuraient que des photos-satellite de l'agence américaine provenaient en fait de Bolivie ou soutenaient la charge anti-ONG du président.

"Mais les plus forts soupçons pèsent sur les ONG", a  estimé J. Bolsonaro.
Mercredi, Jair Bolsonaro n'a pas écarté l'hypothèse d'une action criminelle d'activistes de défense de l'environnement.  "Les ONG perdent de l'argent, qui venait de la Norvège et de l'Allemagne. Elles n'ont plus d'emplois, elles essaient de me renverser", a-t-il jugé jeudi, en référence à la suspension par ces deux pays de leurs subventions au Fonds Amazonie affecté à la préservation de l'immense forêt tropicale.
Des représentants du puissant agro-négoce se sont aussi inquiétés de possibles appels à des boycottages de produits brésiliens.

Le président brésilien a aussi exprimé sa préoccupation pour les retombées économiques sur le Brésil
"Si le monde entier commence à dresser des barrières commerciales (contre le Brésil)? notre agro-négoce va chuter, l'économie va reculer (...). "Cette psychose environnementale nous empêche d'agir", a déploré celui qui a écarté du pouvoir le 'Parti des Travailleurs' des précédents dirigeants, Lula (2003-2011) et Rousseff (2011-2016), dont les présidences ont été marquées par un déclin de l'économie brésilienne et par des scandales de corruption. Les marxistes vouent donc à leur vainqueur dans les urnes une haine active qui ne se dément pas dans la tragédie actuellement traversée par le pays.

118 'ONG' sont sorties du bois pour manifester contre "l'irresponsabilité" présidentielle. 
"Bolsonaro n'a pas besoin des ONG pour cramer l'image du Brésil dans le monde entier", déclarent ses opposants dans une tribune, qui dénonce un président "qui manipule l'opinion publique contre le travail réalisé par la société civile, avec des allégations irresponsables et inconséquentes".
Pendant que la gauche extrême rédige des pamphlets, la forêt brûle.

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