Coup de force de Blanquer pour que des résultats soient affichés quels qu'ils soient
Des notes de toutes origines pour contrecarrer la menace des copies retenues par les profs grévistes
Des notes 'au pif' ou issues du contrôle continu, illégalement...
Jean-Michel Blanquer, ministre controversé de l'Education nationale |
Des notes arrachées par la fraude ou inventées, tout est possible au bac 2019, en attendant de pouvoir prendre en compte les notes de l’épreuve perturbée.
Mercredi 3 au soir, au micro de BFMTV, Jean-Michel Blanquer a exposé sa riposte, face aux enseignants en grève qui refusent de rendre les copies du bac. Lorsqu'il manquerait encore des notes jeudi soir, à la veille des résultats, les candidats se verront attribuer… la moyenne de leurs notes inscrites dans leur dossier scolaire dans la matière concernée. Ainsi, dans les cas où les copies manquent, les notes de l'examen final seront remplacées par celles du contrôle continu pendant l'année de Terminale. Or, c'est justement l'esprit de la réforme du lycée, que combattent, entre autres revendications, les correcteurs grévistes.
Pour emporter l'adhésion des familles, déjà très échaudées par les rebondissements en cascade de ce bac 2019, le ministre ajoute un bonus : les élèves qui, au final, auraient obtenu une meilleure note au bac que pendant l'année verront leur moyenne remonter d'autant.
Peuvent se réjouir, en revanche, ceux qui ont fait une contre-performance à l'examen : c'est leur moyenne de l'année qui comptera.
Une cuisine interne qui n'a aucune chance d'être étoilée, où le Gault et Millau macronien récompense le tripatouillage...
Echec et mat pour le gouvernement ?
Cette "solution technique" de fortune est inédite, tout comme l'est la situation d'ensemble. Si les menaces de perturbation des examens ont très souvent émaillé le bras de fer social entre syndicats enseignants et gouvernement, la "rétention des notes" pratiquées depuis lundi est une première.
Ce mercredi, le collectif des enseignants mobilisés en Ile-de-France, région parmi les plus touchées par le mouvement, a réuni 400 personnes, dont "300 correcteurs en grève", selon ses membres. Les enseignants ont voté la reconduction de la grève jusqu'à jeudi inclus, date à laquelle doivent se tenir les jurys de délibération, dernière étape avant la publication des résultats.
Pas de dialogue, mais des sanctions : "10 à 15 jours" de retenues de salaires
Blanquer pose un ultimatum aux enseignants réfractaires en réponse au mécontentement. Pour forcer un maximum de professeurs grévistes à rendre les armes et permettre aux jurys de fonctionner, Jean-Michel Blanquer vient d'annoncer que ceux qui n'auraient pas rendu leurs copies avant ce jeudi soir seront considérés comme grévistes à partir du jour où leur a été remis leur paquet de corrections à effectuer. Soit des retenues de salaires "de 10 à 15 jours", met en garde le ministre.
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