L'abstention et le vote blanc affaibliront le président
Conséquence du "ni-ni" de Mélenchon comme du favoritisme pro-Macron de la presse de l'Etat-PS,
le taux de participation du second tour dira beaucoup de la légitimité du nouveau président de la République. les votes exprimés devraient toucher le fond lors du second tour, tandis que le vote blanc pourrait exploser. Ce sera le troisième résultat le plus scruté dimanche soir.Il viendra aussi confirmer la chimère d'un front républicain poreux face à l’extrême droite.
Selon les dernières enquêtes d’opinion, l’abstention pourrait passer la barre des 25 %, contre 22,23 % le 23 avril.
Si ce chiffre se confirme, la participation serait plus faible au second tour d’une présidentielle qu’au premier, pour la première fois depuis 1969, plus faible au second tour d’une présidentielle qu’au premier.
Les coups bas des institutionnels et les mensonges de la presse et des sondages ont dégoûté l'électorat
En 2002, avait bondi de plus de 8 points, après le choc du 21 avril et la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour, avec le concours de Christiane Taubira, future ministre de Hollande honnie de la population, le taux de participation . Pour faire barrage à l’extrême droite et offrir 82 % à Jacques Chirac, les réfractaires aux urnes avaient retrouvé l’adresse de leur bureau de vote entre les deux tours: de 28,4 % le 21 avril, l’abstention était tombée à 20,29 % en deux semaines.
La campagne sans foi ni loi de 2016-2017 a écoeuré l'électeur
Les apprentis-sorciers de l'Etat-PS craignent désormais d'en avoir trop fait pour laminer la rivale de Hollande-bis. Marine Le Pen pourrait en effet profiter de cette forte abstention annoncée pour accrocher la barre des 50 % et faire de ce record historique de suffrages un tremplin pour faire carton plein de députés aux élections législatives.
Pour tenir loin des urnes les deux-tours des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, d'un tiers de ceux de François Fillon, ou bien la masse des abstentionnistes déjà déterminés, la candidate, qui a puisé ses forces électorales dans l'extrême gauche, peut compter sur l'effet boomerang du bilan socialiste de Hollande, ainsi que des bassesses de la presse gouvernementale et des entreprises commerciales de sondages, au premier rang desquelles se situent France Télevisions comme Radio France, dans le secteur public, et BFMTV, dans le prive.
Dégoûtés du vote Macron pour longtemps, l'abstention et le vote blanc font craindre à Emmanuel Hollande, le candidat de l'Elysée, une majorite présidentielle introuvable aux législatives de juin, une cohabitation, voire une France ingouvernable.
L'extrême-gauche "insoumise" promet un redoutable quatrième tour social au banquier Macron
Le candidat de "La France insoumise" (et du PCF) a affirmé qu’ "aucune voix ne doit aller au Front national", mais Mélenchon n'appelle pas pour autant à voter pour Macron, conseiller, puis ministre de Hollande, auteur de la loi Travail imposée par la force. L'hostilité de la gauche radicale, des partisans socialistes de Hamon aux militants trotskistes d'Arthaud et Poutou, entrave la marche de Macron, sinon vers l'Elysée, vers les réformes promises.
Jusqu’au bout, Mélenchon a refusé d'appeler à utiliser le "bulletin de vote Macron" pour "faire barrage à l’extrême droite". Pour lui, le risque est équivalent.
Parmi les 20% d'électeurs de Mélenchon,, les chiffres de l’abstention ou du vote blanc ont grimpé (de 30 % au lendemain du premier tour à près de 40 % à la veille du second, selon l’Ifop. A noter que Benoît Hamon y a été salarié...).
A cette baisse annoncée de la participation, il faudra sûrement ajouter l’explosion des votes blancs
Ils pourraient atteindre 3 millions de bulletins, selon les études (en 2002, il y avait eu 1,8 million de blancs et nuls au second tour).
Pour mémoire, s’ils sont décomptés dans la participation - et désormais comptabilisés séparément des bulletins nuls -, ils n’ont pas d’impact sur le résultat final, puisque celui-ci est un pourcentage des suffrages exprimés.
La barre des 50 % pourrait être abaissée, en millions de voix…
"Mais attention, ces militants de l’abstention ou du vote blanc ne sont pas les plus nombreux, assure Céline Braconnier, politologue et directrice de Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye. Eux vont dans les manifestations, on les entend dans les media, mais ceux qui s’abstiennent le plus et le plus souvent sont des personnes plus fragiles, empêtrées dans les problèmes économiques. On ne les entend pas."
Selon Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques à l’université de Montpellier, cette "abstention sociologique", traditionnelle, serait en revanche défavorable à Le Pen car elle concernerait en premier lieu des départements populaires (comme les Alpes Maritimes, selon Elabe et le fallacieux Niçois Bernard Sananès, sur BFMTV !) où le Front national est fort. C’est dans ces zones que la participation a été la plus faible au premier tour.
Jean-Yves Dormagen pointe par ailleurs "une abstention plus politique", liée aux malveillances politico-médiatiques de ce scrutin et donc plus favorable à la candidate FN agressée par l'Etat-PS, dont les électeurs pourraient la venger.
"Paradoxalement, l’abstention pourrait prendre plus d’ampleur dans des milieux privilégiés, étudiants, qui sont traditionnellement très pratiquants les jours de vote, affirme sans nuances Céline Braconnier, et qui ne veulent pas légitimer un vote Macron", héritier de Hollande. Or, si -contrairement aux plus politisés (et radicaux), les plus tièdes de ces électeurs se déplaçaient, ils voteraient plutôt Macron, sans volonté de faire barrage à Le Pen.
"En revanche, ajoute la chercheuse, dans les quartiers populaires des grandes métropoles, impactés par l’immigration et où les taux d’abstention battent des records, les retours de terrain que nous avons depuis plusieurs jours font état d’une volonté d’aller voter" pour s’opposer à l’extrême droite. Macron aurait une dette envers les quartiers, singulièrement la communauté musulmane, depuis que les islamistes de l'UOIF ont appelé à voter pour le protégé de Hollande.
Macron n’a pas fait grand-chose pour empêcher une forte abstention.
Il a refusé tout amendement de son projet présidentiel, notamment sur la future loi travail. Lors du virulent débat de mercredi, la prestation de Marine Le Pen face à la condescendance du banquier Macron, aura donc pu convaincre la gauche sceptique tentée par le "ni-ni" de voter ce dimanche pour l'alternance ?
Comme Bayrou, la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, ministre absente de son ministère de l'Education depuis plusieurs mois, soutien de Hamon, ralliée à Macron pour sauver sa candidature à Lyon (comme celle de son mari dans la circonscription des Landes d'Emmanuelli !) a estimé mercredi, dans Libération, que "ne pas voter contre le FN avec les meilleures intentions du monde, ça reste ne pas voter contre le FN."
Et d’affirmer, comme l’économiste Thomas Piketty, ex-compagnon frappeur d'Aurélie Filippetti et soutien de Hamon, lui aussi, que plus la victoire de Macron sera large, moins celui-ci pourra prétendre en être le propriétaire exclusif.
Une petite victoire étriquée serait sa force ! Pareil pour sa rivale ?
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