L'électorat de Hamon rencontré à Lille et Toulouse éprouve de la méfiance envers Macron
Hamon stagne au quatrième rang
L'AFP va interroger des électeurs sur ...Lille et ...Toulouse
Hiatus entre Paris et Lille |
A Lille, où Martine Aubry soutient Hamon, Hélène X., DRH anonyme (et cougar ?) de 53 ans, tranche d'âge peu tournée vers l'ancien ministre de Hollande, est irritée par Macron, mais pourrait tout de même voter pour lui. "Macron ne peut pas dire qu'il est antisystème, ce serait nous prendre pour des idiots", lâche celle qui pourrait être néanmoins assez idiote pour voter pour lui. L'agence de presse admet ainsi que ses appels à témoignage n'ont aucun intérêt.
Mais l'AFP va pourtant interroger d'autres électeurs de gauche rencontrés cette fois à Toulouse, ville traumatisée, notamment par l'explosion de l'usine AZF le 21 septembre 2001, faisant 30 morts et 2 500 blessés, ville de la saucisse et des départs pour le djihad, où 40% de la population étrangère est maghrébine disposant de quatre mosquées, et qui conserve aussi les séquelles de six années de gestion socialiste (2008-2014).
Quand Paris Match fait parler le Toulousain Samir, 30 ans, sans travail, sans ambition, mais avec une foi robuste, l'homme déclare : " Pour moi, l’islam est incompatible avec la République française d’aujourd’hui, bien trop athée. Dans ce pays, je ne vis pas, je survis. Je suis né ici, mais je ne me sens pas chez moi. Nous devrions vivre seulement entre musulmans dans un califat, ailleurs. Ou ici. Car l’islam est la seule vraie religion." Samir est convaincu des bienfaits de la charia et… de la lapidation. "C’est un moyen efficace et juste de dissuasion et de justice, lâche-t-il, nerveux. On devrait appliquer les deux en France. C’est à la laïcité, à vous, de vous adapter à notre culte, pas l’inverse." Sinon ? "Sinon, à force de ne pas être entendue, la communauté musulmane pourrait se rebeller. Vous êtes loin de la réalité. Pour moi, la guerre civile est inévitable. "
La colonisation française, "crime contre l'humanité", selon Macron
Macron fracture la France à Toulon |
L'AFP fournit de la copie à la presse: info ou info-réalité ?
Aucune des deux agglomérations ne parvient à se libérer d'une certaine méfiance. "Emmanuel Macron, j'aime bien sa personnalité parce que c'est quelqu'un de direct", selon Lisa, fonctionnaire (important) de 49 ans, sur un marché du quartier populaire Lille-Sud. "Quand il dit par exemple "La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler", il a raison. On n'a rien sans rien", affirme cette anonyme que la proposition de Sarkozy de travailler plus pour gagner plus a probablement rebutée, en son temps...
Lisa est cependant, comme beaucoup, dans l'expectative et l'AFP perd notre temps à promouvoir Hamon (le gnome rigolo, ici, derrière Montebourg) contre Macron, puisque quiconque est intrigué par le banquier attend néanmoins le programme du candidat : "Je pense qu'il faut gratter un peu, voir ce que Macron propose réellement".
La dépêche de l'AFP n'apporte rien. En octobre 2014, Closer citait en revanche un camarade de classe qui assurait que "à 16 ans, notre actuel ministre de l'Economie aurait eu l'air d'en avoir seulement 13." Et d'ajouter : "C'était la dernière personne de la classe que je pensais voir arriver à l'inspection générale des finances."
L'ancien collaborateur de Hollande semblerait en mesure d'atteindre le second tour
Les électeurs n'ont-ils donc pas conscience de la responsabilité de Macron dans le fiasco du quinquennat Hollande ?
Contrairement à Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, "il n'a toujours pas sorti son programme. Qu'est-ce qu'il attend? La dernière minute?", s'exclame Philippe X., autre quinquagénaire, 53 ans, vendeur de fruits et légumes, si on en croit l'AFP. "En tout cas, il est malin: les gens ne veulent plus de la droite, ni de la gauche et lui, il se dit ni de droite ni de gauche".
"Son passé de banquier" chez Rothschild "gêne une bonne partie des gens", estime Candice X., 19 ans, étudiante en Sciences politiques à Lille 2 et en lutte des classes. "Sinon, ce serait lui qui serait élu, car le clivage gauche-droite est en voie d'extinction".
"Il sort d'une grande famille, d'un milieu aisé [Jean-Michel, son père, est professeur de neurologie au CHU et chargé d'enseignement à la faculté de médecine à Amiens, et sa mère, médecin-conseil de la Sécurité sociale]. Il ne sait pas ce que c'est, quand c'est dur", caricature Antonio X., employé franco-portugais de 43 ans.
"C'est un faux gauche", renchérit Blandine X., 56 ans, assistante sociale, sur le marché Sébastopol, dans le centre de Lille, qui votera probablement pour Benoît Hamon. Selon cette électrice interrogée sous couvert d'anonymat, "se revendiquant" du centre gauche [c'est beaucoup dire, en en dissimulant son identité, qu'elle se revendique de quoi que ce soit], Emmanuel Macron "a la jeunesse et le culot pour lui, il sait accrocher un auditoire. Mais est-ce qu'il a les capacités de mener le pays, j'ai des doutes !"
Entre ces deux grandes villes, l'AFP n'a encore déniché aucun sympathisant clairement déterminé à voter Macron...
J'apporte mon soutien sans la moindre restriction à Emmanuel Macron pour être le président qui nous conduira vers une sociale- démocratie.— Pierre Bergé (@pvgberge) 29 janvier 2017
Une accumulation de témoignages floutés dégage-t-elle une tendance ?
L'AFP n'admet pas que son échantillon de témoins anonymes a été sélectionné. "Macron, je ne dirais pas qu'il est de gauche", appuie Hélène X. Voyons l'incohérence des propos de l'inconnue. "Mais peut-être que je voterai pour lui, parce qu'il est jeune, pragmatique, équilibré. Par contre son positionnement est mensonger, il ne peut pas dire qu'il est anti-système, ce serait nous prendre pour des idiots."
Nouveau témoin incohérente, Najet, 48 ans, fonctionnaire territoriale à Toulouse, dit avoir été "déçue" par cinq ans de pouvoir socialiste mais assure toujours croire dans les "valeurs de solidarité, de partage, d'humanisme" de la gauche. L'ex-ministre de l'Economie ? "Un petit trublion", balaye-t-elle, non sans mépris. "J'y crois pas, ça va se dégonfler. La com', c'est bien, mais il n'a pas de programme (...) Il n'a pas de ligne politique, c'est un aspirateur de désespoir, c'est tout". La dépêche de l'AFP se dégonfle d'autant. Qui va copier-coller ce soufflet retombé ?
"Il a déjà été au gouvernement, il a une histoire, il est pas nouveau comme il veut le faire croire", prolonge Christian X., 55 ans, artisan-charpentier (comme il s'en trouve tant sur les marchés régionaux !) qui hésite entre Mélenchon et Hamon (ci-contre). Tu m'étonnes... "C'est un mélange entre Juppé, Fillon, et Valls," décide-t-il, à la satisfaction de l'AFP, dont le journaliste est ...anonymé !
Chez "certains", cette défiance s'applique aux trois principaux candidats classés à gauche.
Mohamed X., entrepreneur immobilier [pourquoi pas], s'est trouvé au quartier populaire de Fives [cet entrepreneur reste attaché à l'une des zones de Lille les plus durement frappées par le chômage et le mal-logement: c'est mieux pour les affaires ? Cette circonscription a en outre élu députée une cadre administrative socialiste: meilleur choix possible pour favoriser la création d'emplois ?].
Il les vilipende tous, au risque de mettre en relief l'amalgame de l'AFP : "Il y a un manque de candidats crédibles, assure ce Français venu d'ailleurs. Mélenchon sur le plan économique, il va faire quoi, mettre les riches sur la place publique?Hamon avec son revenu universel, quel message il envoie aux jeunes, 'Votez pour moi je m'occupe de tout et restez bête'?
Quant à Macron, il est bien mais trop jeune, et manque d'expérience pour affronter les tempêtes qui vont venir. Il était conseiller de François Hollande et a été l'architecte de l'augmentation des impôts."
Pour l'expérience, Hamon, bac +3 et apparatchik du PS, il n'a jamais travaillé: juste ministre de l'Education, pendant 3 mois, 147 jours... Pour autoriser des aménagements à la réforme des rythmes scolaires et en annoncer la non-application généralisée de l'ABCD de l'égalité. Quelle autorité !
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