La ministre n'est pas une interlocutrice valable pour la CGT ?
La ministre a fait le pied de grue
La ministre de la Culture avait proposé de rencontrer les représentants des intermittents, hors protocole, sans caméras, mais ils se sont longuement fait désirer, hier soir à Marseille. Pour discuter du conflit qui s'enlise dans la réforme du régime d'assurance-chômage particulier aux artistes et techniciens du spectacle, Aurélie Filippetti n'avait même pas informé les services de police.
L’invitation, informelle, était fixée dans un haut-lieu du tourisme marseillais aux alentours de 19h, devant le MUCEM. De peur de tomber sur un comité d'accueil hostile, la ministre était venue, en toute discrétion, saluer le Festival international du documentaire (Fid), qu’elle a présidé pendant 7 ans. Apparemment détendue dans sa tenue estivale, elle comptait peut-être se fondre dans la foule la ministre, mais elle a dû arpenter le trottoir du Mucem et de la villa Méditerranée, attendant ses invités.
Le dialogue est bloqué: les intermittents en appellent au premier ministre
Ministre ici avec Rudy Ricciotti, l'architecte mis en examen |
Au concert de sifflets et de casseroles qui a perturbé vendredi soir un spectacle programmé à Aix-en-Provence, aux annulations en séries qui menacent les festivals en Provence, dont celui d’Avignon qui a vu les deux spectacles d'ouverture annulés, aux coups d’éclats de certains grévistes qui ont pillé un supermarché de la Cité des papes, le 3 juillet dernier, Aurélie Filippetti voulait tenter d'apaiser les tensions montantes en renouant le dialogue par un appel à la raison.
"Les intermittents sont soucieux de leur avenir, et leur inquiétude a été entendue, prétend-elle. Jeudi, le processus de la concertation a été engagé avec tous les partenaires, y compris les syndicats non-signataires. Toutes les propositions sont sur la table. Un calendrier a été fixé avec un rendez-vous tous les jeudis. Il faut maintenant qu’ils s’en saisissent pour élaborer le système plus juste que tout le monde réclame", a déclaré la ministre.
En réponse aux blocages des festivals, Aurélie Filippetti en est à appeler les grévistes à "ne pas user de violence" : "On peut se faire entendre sans cela. Il faut respecter les artistes et les techniciens qui travaillent, c’est très important. Ce message doit passer. Tout est en place pour l’échange soit fructueux".
La ministre ignorait encore que les intermittents lui poseraient un lapin. Hier soir, ignorant son appel au dialogue et sa main tendue, les représentants intermittents ne se sont pas déplacés pour la ministre.
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