Macron, 'âme damnée' de Hollande
Emmanuel Macron propose d' "élargir"encore la loi Travail
"Il faudra élargir le champ de la négociation collective au niveau de l'entreprise à d'autres domaines", plaide le ministre de l'Economie, dans l'entretien qu'il a accordé mardi 23 au journal Les Echos.
Il y suggère d'y ajouter la question des salaires pour aller vers leur diminution.
"La clef, c'est la modération salariale", dit-il.
Une véritable provocation dans le climat de tensions entre le gouvernement et la CGT autour de la loi El Khomri.
"Ils sont tombés sur la tête, ils sont devenus fous !", s'étrangle un responsable du PS, effaré.
"Il est comme les gosses qui testent jusqu'où ils peuvent aller. Sauf que là, on est au sein d'un gouvernement !", grondait déjà une ministre.
Une autre tenait même Macron pour le responsable des blocages, l'accusant d'avoir "bordélisé le dialogue social". "Il fait pratiquement du trolling [alimentation artificielle d'une polémique] de la loi ! ", accuse un conseiller.
Et si le machiavélique Macron était le véritable fusible de Hollande ?
Un entretien relu et validé... par Hollande
Macron n'était pas seul à la manœuvre sur cette manipulation avec le quotidien libéral de l'homme d'affaires Bernard Arnault. De sources concordantes mais anonymes, le brûlot a été intégralement relu et validé par Hollande en personne!
Les deux hommes se sont vus lundi après-midi à l'Elysée, en marge de l'événement sur la Nouvelle France industrielle organisé au Palais. "Ils en ont parlé ensemble", confirme l'entourage du président. Et le texte n'a été modifié qu'à la marge par le cabinet élyséen. Matignon, également destinataire du texte du ministre, n'a en revanche pas eu voix au chapitre sur le contenu.
"C'est simple, Hollande bichonne Macron !", prétend un anonyme au sommet de l'Etat.
Quelle est donc la stratégie du président qui prend ainsi le risque de donner du carburant à des protestataires déjà radicalisés, si ce n'est de faire passer Valls auprès de la gauche comme un moindre mal.
En même temps, "il veut qu'Emmanuel reste dans le collectif gouvernemental", ajoute aussi ce proche de Hollande. Depuis que Macron a lancé son mouvement En Marche le 6 avril, laissant planer le doute sur une candidature en 2017, leurs relations s'étaient en effet dégradées. "La prochaine fois, je te vire !", aurait menacé le président, après que son banquier de ministre a déclaré qu'il ne se sent pas son "obligé". Les relations sont donc désormais pacifiées. Mais à quel prix ?
Manuel Valls évite en revanche d'envenimer la situation sociale et, tandis que Macron menace de "modération salariale", a prudemment différé un rapport sur le temps de travail des fonctionnaires que devait lui remettre officiellement, après dix mois (juillet 2015) Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux et ami de Valls, ce jeudi, jour d'une nouvelle mobilisation contre la loi Travail.
Macron, joker de Hollande ou âme damnée de Valls ?
Toujours sous couvert d'anonymat, au risque d'accréditer l'idée d'une intox médiatique de l'opinion, un vieil ami du président -dont on tait l'identité- suggère que Hollande a un scénario machiavélique en tête pour sortir de la crise sociale : "Il a une option possible : retirer la loi Travail sous les pieds de Valls, obliger Valls à sortir et nommer Macron à Matignon. Il voit bien que Valls s'enfonce dans les sondages et que Macron est populaire. Comme ça, il se débarrasse de Macron et de Valls à la fois et dégage le terrain pour sa candidature ! Ce serait un coup de maître..."
Sauf que celui qui se ferait en fait virer au final serait Macron, lequel serait accusé de plomber la politique de Valls. Un candidat de moins à la présidentielle, d'autant que Valls dévisse dans les sondages de popularité et que Macron reste l'un des favoris à gauche, derrière Hulot qui se déclare non intéressé.
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