Le président au contact du monde agricole, mais coupé des Français
Entouré par un service de sécurité sur les dents
Pour cette incontournable visite inaugurale présidentielle du salon de l'Agriculture, François Hollande était attendu dès 6h30 samedi. Entouré d'une nuée de journalistes et de perches pour la première halte médiatique et la photo de la journée, le président s'est prêté avec complaisance à la traditionnelle photo de famille...au côté de Filouse, une Rouge Flamande de 4 ans, la star du salon. L'atmosphère n'est pourtant pas aux coups de pub.
Le contexte est à l'inquiétude paysanne face à l'application de la nouvelle PAC.
"On a transmis la passion à nos enfants. Dans la nouvelle PAC, peut-on s'intéresser à nos races locales ? Nos racines ont droit de continuer à vivre ?" "La PAC non seulement n'empêchera rien, mais valorisera ces produits", affirme en réponse le président de la République, avec une belle assurance.
"Il ne faut pas nous oublier"
Au passage de la délégation, un éleveur de vaches normandes glisse à Hollande: "Il ne faut pas nous oublier. Ce sont des gens comme nous qui vous ont porté au pouvoir". "Je ne vous oublie pas", assure le président.
"Les agriculteurs ne doivent pas avoir peur", a aussi répondu le visiteur. "Ce qui doit lutter contre le populisme, c'est la force de l'Etat, sa capacité à tracer un chemin d'avenir. Ce n'est pas en mettant les agriculteurs dans l'angoisse qu'on y parviendra."
Pour sa part, le président du principal syndicat agricole, la FNSEA, Xavier Beulin, a confirmé: "Je ne peux pas nier qu'il y ait des expressions vis-à-vis d'une Europe parfois trop techno, trop tatillonne". "Peut-être que la réponse politique n'est pas à la hauteur", ajoute-t-il.
La Confédération paysanne a publié vendredi une carte démontrant qu'il existe pourtant 24 projets de "fermes usines" et 5 structures effectives.
Le risque d'agression vient de l'intérieur
Il caresse de loin... un jeune mouton |
Signe qui ne trompe pas d'une sécurité sur les dents, le porte-parole de la Confédération paysanne, syndicat agricole minoritaire d'activistes, a été violemment expulsé de la délégation. "Il a été victime d'une confusion, il n'y a aucun souci", a prétendu François Hollande. Le président aurait exprimé ses regrets au paria, Laurent Pinatel, qui a toutefois eu ce commentaire: "On a parlé hier des fermes intensives. Visiblement ce discours-là dérange".
Les agriculteurs ne sont pas connus pour être majoritairement des électeurs de gauche, mais en repoussant le syndicat le plus à gauche, dressé contre la FDSEA par Ségolène Royal, alors présidente de la Région Poitou-Charente, Hollande s'aliène toujours davantage les animateurs de la contestation régionale, de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes (près de Nantes) au réservoir de Sivens (Tarn), en passant par chacune des fermes-usines.
Les agriculteurs ne sont pas connus pour être majoritairement des électeurs de gauche, mais en repoussant le syndicat le plus à gauche, dressé contre la FDSEA par Ségolène Royal, alors présidente de la Région Poitou-Charente, Hollande s'aliène toujours davantage les animateurs de la contestation régionale, de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes (près de Nantes) au réservoir de Sivens (Tarn), en passant par chacune des fermes-usines.
Un éleveur de Bretonne Pie Noir interpelle bruyamment le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, un peu plus tard. "Ca va ?", s'inquiète le ministre. "Et la reconnaissance de race comme mixte lait/vache?", l'interroge Luc Bernard, éleveur de la Sarthe, fief de Stéphane Le Foll, qui répond, embarrassé: "On va essayer de régler ça".
Le salon devient cahier de doléances
Comme le veut la tradition, le président a commencé par le hall des éleveurs où il se trouvait toujours une heure et demie après son arrivée, car le ministre de l'Agriculture, porte-parole du gouvernement et animateur des coups fourrés auprès de François Hollande, Stéphane Le Foll, est contesté pour sa dispersion et la violence de ses propos politiques sectaires dans un monde agricole aux revenus en chute et qui se sent abandonné du ministre.
Faute de dialogue avec le gouvernement, c'est par l'agence de presse française que Guy Vasseur, président des Chambres d'Agriculture, doit faire passer ses messages.
"Il y a urgence dans la simplification" des normes et dans l'application de la nouvelle Politique agricole commune (PAC), a-t-il ainsi fait savoir. "Les agriculteurs vont dans quelques semaines faire leur déclaration PAC et personne ne sait de quoi il s'agit", a-t-il expliqué.
Hollande se fait accrocher par le secrétaire général de la Fédération nationale bovine, Pierre Vaugarny, préoccupé par les problèmes d'accès au crédit et l'excès de normes, qui étranglent les agriculteurs. "On a l'impression que sur le terrain, plus on nous annonce de la simplification, plus le sac-à-dos se charge", dit P. Vaugarny. "Les contrôles sont indispensable mais ces contrôles qui se succèdent, ce n'est pas acceptable". L'Etat va agir "rapidement", promet François Hollande piteusement.
Hollande raconte à la presse que les problèmes ne sont pas dus au gouvernement. Pour lui, ce salon se déroule sous le signe des enjeux climatiques, d'une part, et qui, d'autre part, sont aussi "une responsabilité" des agriculteurs, mais sans qu'il se sente impliqué autrement que par l'organisation du forum de cette fin d'année.
Hollande continue de lâcher des "il faut" ou "on doit": "Nous devons être, l'Etat, auprès des agriculteurs", a-t-il assuré. Mais il ne lance aucune idée, n'ouvre aucune piste et ne fait aucune proposition, conscient des difficultés et incriminant notamment l'embargo russe sur les produits alimentaires - le lait, le fromage, le poisson, le boeuf, le porc, la volaille, les légumes et les fruits en provenance de l’Union européenne, des Etats-Unis, de l’Australie, du Canada et de la Norvège - depuis le 29 juillet 2014, évitant de rappeler qu'avant de vouloir lever les sanctions contre la Russie, il a commencé par être de ceux qui dans l’Union européenne ont décidé de coopérer avec les États-Unis et l’Ukraine pour sanctionner le soutien russe aux séparatistes ukrainiens russophones.
Hollande continue de lâcher des "il faut" ou "on doit": "Nous devons être, l'Etat, auprès des agriculteurs", a-t-il assuré. Mais il ne lance aucune idée, n'ouvre aucune piste et ne fait aucune proposition, conscient des difficultés et incriminant notamment l'embargo russe sur les produits alimentaires - le lait, le fromage, le poisson, le boeuf, le porc, la volaille, les légumes et les fruits en provenance de l’Union européenne, des Etats-Unis, de l’Australie, du Canada et de la Norvège - depuis le 29 juillet 2014, évitant de rappeler qu'avant de vouloir lever les sanctions contre la Russie, il a commencé par être de ceux qui dans l’Union européenne ont décidé de coopérer avec les États-Unis et l’Ukraine pour sanctionner le soutien russe aux séparatistes ukrainiens russophones.
Porte de Versailles, Hollande fait de la com'
François est heureux: il a bien mangé ! |
Et en Corrézien d'adoption et amateur de viande, le président écrit sur le livre d'or de la Fédération des bouchers: "A tous les bouchers qui nous donnent conseil, plaisir et fierté".
Diversion sur le record à battre du temps au Salon
Malgré les enjeux, la presse fait des paris: combien de temps va durer la visite présidentielle 2015 ?... Dans son entourage, on glisse juste qu'il doit impérativement être à l'Elysée à 16h... En 2012, Hollande était resté une douzaine d'heures, dans les allées de la plus grande ferme de France, un record ! Mais c'était pendant la campagne présidentielle. L'an dernier, il n'y était plus resté que 7h.
Malgré les enjeux, la presse fait des paris: combien de temps va durer la visite présidentielle 2015 ?... Dans son entourage, on glisse juste qu'il doit impérativement être à l'Elysée à 16h... En 2012, Hollande était resté une douzaine d'heures, dans les allées de la plus grande ferme de France, un record ! Mais c'était pendant la campagne présidentielle. L'an dernier, il n'y était plus resté que 7h.
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