L'extrême gauche menace des policiers de mort par le feu : les 'antifa' plaident un ...complot politique
Deux policiers ont échappé à la mort dans les flammes de leur véhicule de fonction en 2016 à Paris,
Les "antifascistes" utilisent leur procès comme tribune pour manifester contre "la répression policière" supposée.
Les ultras de l'extrême gauche violente et le collectif Libérons-les font monter la pression devant le tribunal correctionnel de Paris, le mardi 19 septembre, avant même l'ouverture du procès de l’affaire de la voiture de police incendiée quai de Valmy, en 2016. Neuf personnes sont poursuivies pour des faits de violences et de dégradations aggravées. La violence des images est restée dans les mémoires : à l'occasion d’une manifestation interdite en plein mouvement contre la loi travail, le 18 mai 2016, plusieurs activistes masqués avaient attaqué deux policiers (Allison B. et Kevin P.) dans leur voiture de patrouille.
L'action préméditée avec intention de donner la mort ne faisait pas de doute.
Un jet de fumigène à l’intérieur de l’habitacle avait mis le feu au véhicule. Les deux policiers avaient réussi à s'extraire de leur véhicule et avaient échappé à la mort carbonisés, mais la scène, impressionnante de cruauté, avait largement été relayée dans les media dans le monde entier.
Très vite, le gouvernement s’était saisi de cette atteinte aux forces de l'ordre. Alors chef du gouvernement, Manuel Valls avait ainsi appelé à des sanctions " implacables" contre ceux qui "veulent se payer un flic". Le Parquet avait aussitôt ouvert une enquête préliminaire pour tentative d’homicide (sur personne dépositaire de l’autorité publique), une qualification criminelle passible des Assises.
De premières interpellations avaient eu lieu dans la mouvance "antifasciste", en fait anti-libérale, sur la base du témoignage d’un policier des renseignements généraux. Au final, l’instruction n’a pas caractérisé l’intention d’homicide.
Le journal Libération, sous la plume d'Ismaël Halissat, affirme en accroche : "L’instruction, menée sous pression politique, est critiquée par la défense [...] pour ses erreurs et péripéties."
Ce journaliste rappelle ainsi les faits : "des projectiles lancés par des manifestants, aux visages dissimulés, contre des policiers coincés dans leur voiture"
Ce journaliste rappelle ainsi les faits : "des projectiles lancés par des manifestants, aux visages dissimulés, contre des policiers coincés dans leur voiture"
"Affaire du Quai Valmy" ? Ou haine anti-flic avec tentative d'homicides ? |
"Jusqu’à un fumigène qui déclenche un feu [origine?). Puis l’un des agents qui, en prenant la fuite après avoir reçu des coups, alors qu’il était au volant, se protège à mains nues contre un assaillant armé d’une tige en métal. Et quelques minutes plus tard, la carcasse du véhicule calcinée par le feu, plantée au milieu de la chaussée."
Style ...dépouillé, approche distanciée ! Mais l'auteur de l'article peut se montrer plus précis et impliqué : "Ce 18 mai 2016, des policiers manifestent sur la place de la République contre "la haine antiflic' à l’appel du syndicat Alliance, classé à droite."
Il poursuit : "Allison B. s’en sort avec trente jours d’ITT, dus en grande partie au choc psychologique, tandis que les blessures de Kevin P. justifient dix jours d’ITT. Dès les premières heures, l’enquête prend une tournure politique. [Après avoir cité Manuel Valls, alors Premier ministre, il désigne le ministre de l’Intérieur] Bernard Cazeneuve veut, lui, mettre "hors d’état de nuire" les "casseurs" ". Les criminels ne sont plus des activistes d'extrême gauche mais des "casseurs" incontrôlés, en marge de la manifestation. Il en est de même avec les terroristes qui ne sont pas des islamistes, mais des "déséquilibrés"...
Il poursuit : "Allison B. s’en sort avec trente jours d’ITT, dus en grande partie au choc psychologique, tandis que les blessures de Kevin P. justifient dix jours d’ITT. Dès les premières heures, l’enquête prend une tournure politique. [Après avoir cité Manuel Valls, alors Premier ministre, il désigne le ministre de l’Intérieur] Bernard Cazeneuve veut, lui, mettre "hors d’état de nuire" les "casseurs" ". Les criminels ne sont plus des activistes d'extrême gauche mais des "casseurs" incontrôlés, en marge de la manifestation. Il en est de même avec les terroristes qui ne sont pas des islamistes, mais des "déséquilibrés"...
Les "antifa" dénoncent un "dossier politique"
L'antifascisme prend forme dans les années 1920 et se développe avec la montée du fascisme en Europe. Il a connu un très fort développement au cours des années 1930 et avec la formation des Fronts populaires, puis pendant la Seconde Guerre mondiale dans des mouvements de résistance aux dictatures fascistes et nazies.Le terme d'antifascisme a très tôt été instrumentalisé par les partis communistes, puis différents partis d'extrême gauche, pour combattre leurs adversaires politiques, proches ou lointains sur le plan idéologique, voire tout opposant critique. Certains analystes, de gauche (Furet) comme de gauche, parlent de terrorisme intellectuel concernant l'instrumentalisation manichéenne de l'antifascisme par les communistes français qui amalgamaient tout anticommunisme au fascisme. Une forte tendance qui perdure dans les media et encore plus sur les réseaux.
En France, Lionel Jospin qui fut trotskiste, premier secrétaire du PS en 1981 et durant tout le premier septennat de François Mitterrand, puis ministre du gouvernement sous le second, déclara en 2007 que :"Pendant toutes les années du mitterrandisme, nous n'avons jamais été face à une menace fasciste; donc tout antifascisme n'était que du théâtre, nous avons été face à un parti – le Front national – qui était un parti d'extrême droite, un parti populiste aussi à sa façon, mais nous n'avons jamais été dans une situation de menace fasciste et même pas face à un parti fasciste."Pour Pierre-André Taguieff, philosophe issu de l’anarcho-situationnisme (Internationale situationniste, IS, une organisation révolutionnaire), et politologue (directeur de recherche au CNRS attaché au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris), l'indignation des antifascistes vis-à-vis de certaines dictatures serait davantage motivée par des motifs politiques (anarcho-révolutionnaires) que par un réel intérêt pour le sort des populations sous le joug de dictateurs.
Action antifasciste Paris-Banlieue, créée en 2012, serait en France le groupe qui compterait le plus de militants antifa à Paris, avec beaucoup d’anciens de la tribune Auteuil du Parc des Princes. Elle s'est révélée au grand public en juin 2013 avec l'affaire Clément Méric, l'un des siens (également membre de Solidaires Étudiant-e-s, issu de la Fédération SUD Étudiant et de la Fédération syndicale étudiante, FSE -anti-capitaliste, laïc, anti-sexiste, anti-impérialiste et pro-palestinien-, qui se revendiquent tous deux du syndicalisme de lutte) en coordination étroite avec le Collectif antifasciste Paris Banlieue.
La mouvance antifasciste actuelle est aussi fortement liée à la scène "skinhead de gauche" et à la mouvance Redskin (skinheads communistes, trotskistes, communistes libertaires, autonomes…) qui en est la fraction la plus politisée.
La plupart des prévenus ont été placés en détention préventive, comme Antonin Bernanos, qui est resté dix mois en prison avant d’être remis en liberté. Ce dernier, porte-voix des 'antifa' dans ce procès, a toujours nié sa participation aux violences qui lui sont reprochées. Trois des neuf prévenus ont reconnu, en revanche, leur implication à des degrés divers.
"Les investigations sont tout de suite orientées par l’audition d’un témoin au nom particulier, estime Libération : «142». Cette déposition anonyme va être décisive lors du début de l’enquête et conduire, quelques heures après les faits, à l’interpellation de quatre manifestants. «142» explique aux enquêteurs qu’il a entendu des «provocations verbales envers les policiers» et vu «des manifestants commencer à s’équiper et à se dissimuler le visage». Ce témoin est même capable d’identifier quatre personnes : les deux frères Bernanos (Antonin, 23 ans, et Angel, 19 ans, arrière-petits-fils de l’écrivain), Bryan M., 24 ans, et Leandro L., 32 ans. Il assure qu’Antonin Bernanos a brisé la vitre arrière de la voiture de police avec un plot métallique et a asséné les coups à la tête reçus par Kevin P., alors qu’il se trouve encore à l’intérieur. «142» identifie aussi formellement Angel Bernanos, Bryan M. et Leandro L. parmi les manifestants, sans être capable de préciser le rôle de chacun. On apprendra au hasard d’une erreur de procédure que ce témoignage sous X est en réalité celui d’un policier des renseignements de la préfecture de police." Suspicion sur la faculté à témoigner d'un professionnel du Renseignement ? Les parents et les voisins des agresseurs sont-ils mieux qualifiés ?
Selon les antifascistes et le collectif Libérons-les, ces poursuites font partie d’une volonté du pouvoir de criminaliser le mouvement social
Pour eux, la manifestation était une réponse légitime au rassemblement des policiers le même jour "contre la haine antiflics", où sont venues "des personnalités de la droite extrême, chaleureusement accueillies", comme " Gilbert Collard, Marion Maréchal-Le Pen ou Eric Ciotti".
Politisation? Vous avez dit politisation ? Qui politise?
La défense veut développer les actions communes avec les collectifs qui se multiplient contre les bavures policières dans les quartiers populaires, notamment autour de l’affaire Adama Traoré, un jeune homme mort à 24 ans, lors de son interpellation par des gendarmes en juillet 2016 dans le Val-d’Oise.
"Il faut travailler cette question de convergences. Cela ne se fera pas via une intégration dans nos luttes, mais en respectant leur autonomie et leur grille de lecture même si elle peut différer en de nombreux points", insiste Antonin Bernanos.
Dans cette démarche, les antifascistes sont de moins en moins isolés. Un appel à rassemblement le 19 septembre à 19 heures devant le palais de justice et à se rendre tous les jours au procès, a été publié par le Front social, coordination issue du mouvement contre la loi travail.
Plusieurs personnalités de gauche – qu'on ne retrouve côte-à-côte que dans les luttes contre les institutions – l’ont signé. C’est le cas, entre autres, de la députée (La France insoumise) de Paris Danièle Obono, d’Olivier Besancenot, de Frédéric Lordon, économiste et figure du mouvement Nuit debout, ou encore de la controversée Houria Bouteldja, présidente du Parti des indigènes de la République, formation identitaire et postcoloniale dont le discours racialiste suscite de plus en plus le malaise à gauche.
Du côté des organisations signataires, on trouve, entre autres, l’Union syndicale Solidaires, Alternative libertaire, les maoïstes de l’OCML-VP ou encore le NPA.
La gauche radicale travaille à perturber la sérénité de l’audience.
Ce procès se déroule en outre dans un contexte de rentrée sociale avec des manifestations au cours desquelles des affrontements entre forces de l’ordre et "black blocs" (des militants violents d'extrême gauche intégralement vêtus de noirs se réclamant de l’antifascisme, de l’anarchisme ou de l’autonomie) pourraient entrer en résonance avec les faits du 18 mai 2016.
Des militants du syndicat de police Alliance, qui s’est constitué partie civile, devraient être présents et soutenir les deux victimes.
L’avocat d’Antonin Bernanos, Arié Alimi, entend développer la dimension inévitablement politique de l'affaire quand des fonctionnaires de police sont attaqués dans l'exercice de leurs fonctions et en temps d'état d'urgence : "La politique du maintien de l’ordre a été modifiée. Avant, on tenait les manifestants à distance en faisant le moins de victimes possible. Désormais [sic], on rentre dans le rapport de forces [dans lequel les forces de maintien de l'ordre étaient désarmées]. Il y a une volonté de décrédibilisation et de criminalisation du mouvement social".
Libération affaiblit les accusations de la défense."Dans cette affaire, il y a eu la volonté de trouver des coupables très rapidement par un ciblage arbitraire sur la simple base de renseignements de la préfecture de police de Paris", estime Arié Alimi, avocat d’Antonin Bernanos.
"Le jour même de l’agression, les quatre jeunes hommes sont interpellés et placés en garde à vue. Leurs logements sont perquisitionnés. Sont saisis pêle-mêle chez les frères Bernanos : «un masque à gaz», «un poing américain, «des autocollants antifascistes», «248 tracts et 24 affiches», «4 protège-tibias, «5 petites bouteilles de gaz de camping», «7 blousons noirs à capuche».
"Les enquêteurs sont convaincus de la culpabilité d’Antonin Bernanos, après l’exploitation des images vidéo. Couleur du caleçon, marque des chaussures, sac à dos, deux formes dans les poches du pantalon, deux anneaux aux doigts et des cernes au visage : tout a été passé au crible. Après dix mois en détention provisoire, il est finalement libéré à la suite d’un bras de fer judiciaire avec le parquet de Paris qui s’y est systématiquement opposé."
Le 8 juin 2016, Nicolas F., 41 ans, est ciblé après plusieurs recoupements et interpellé à l’occasion d’un nouveau rassemblement. Lors d’une audition le mois suivant, il reconnaît être l’auteur des coups avec la tige en métal. Il explique «avoir pété les plombs» et avoir frappé le policier «en espérant qu’il s’en aille». Les policiers vont identifier d’autres suspects avec la même recherche sur vidéo.
Thomas R., 20 ans, dont l’exploitation du téléphone mobile indique qu’il avait été «en contact avec Antonin Bernanos et Bryan M.», est interpellé le 28 septembre 2016. Lors d’une audition deux jours plus tard, il reconnaît avoir porté des coups dans le véhicule et «avoir fait un signe de victoire en partant». Kara B., 28 ans, soupçonnée d’avoir lancé un plot contre la voiture, est interpellée le 24 mai, «avec la même tenue vestimentaire que lors de la manifestation du 18 mai». Lors d’une audition en juillet 2016, elle reconnaissait également sa participation, s’estimait «désolée» et se jugeait «stupide».
Ari R., 30 ans, est également poursuivi pour avoir brisé la vitre arrière droite du véhicule avec un potelet. Là aussi, les policiers s’attachent à constituer un signalement physique pour l’identifier. Il est interpellé le 7 février 2017 mais refuse au cours des différents interrogatoires de s’expliquer sur les faits. Chez lui est saisie une affiche «Tout le monde déteste la police» comportant une référence à l’affaire du quai de Valmy, se réjouissant que «leurs voitures partent en fumée», notent les magistrats. Nicolas F., Ari R. et Kara B. sont en détention provisoire depuis la date de leur arrestation.Le dernier suspect, Johachim L., 28 ans, est, lui, toujours dans la nature. Il est pourtant soupçonné par les policiers d’être le lanceur du fumigène qui déclenche l’incendie dans la voiture. De nationalité suisse, il est identifié «avec certitude» par les autorités de son pays à l’aide de comparaisons photographiques. Visé depuis par un mandat d’arrêt, il ne se présentera sûrement pas à l’audience."
De quoi, en effet, la police se mêle-t-elle ?...
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