La laïcité encourage l'intrusion des Francs-maçons dans le temps de la campagne officielle
Sept obédiences maçonniques lancent un "appel républicain" inédit à rejeter le vote d'un seul des candidats extrémistes

Sans donner de consigne explicite de vote pour Macron, sept obédiences maçonniques ont lancé le 13 avril un "appel républicain et unitaire" à voter contre l'extrême droite de Marine Le Pen, "de manière éclairée" à la présidentielle, selon leur terminologie, laissant ouvert le vote pour l'extrême gauche représenté par Jean-Luc Mélenchon à dix jours de la présidentielle.
Réseau secret de réseaux de pouvoir et maillage de clubs fermés de réflexion et de fraternité discriminante, la franc-maçonnerie entend d'autant plus peser sur la vie démocratique qu'elle se répand. Ils sont plus de 175.000 frères et sœurs en France.
Dominant parmi elles, le Grand Orient de France souhaite très précisément barrer la route à Marine Le Pen
Rassemblant quelque 90.000 membres, soit la moitié de la maçonnerie française, ces obédiences ont appelé à faire barrage "au racisme, à la haine de l'autre et aux murs", mettant en avant "leur idéal humaniste universaliste" et s'appropriant un "attachement à la République". "C'est une initiative rare que nous prenons, à dix jours du premier tour", a souligné lors d'une conférence de presse à Paris le grand maître de la la Fédération française du Droit humain, Alain Michon.
"Il va de soi que nous ne donnons pas de consigne de vote. Mais nous voulions rappeler quels sont nos principes et valeurs", a ajouté ce 'jésuite'. Cet "appel républicain" a été co-signé par le Grand Orient de France (GODF), la Fédération française du Droit humain (FFDH), la Grande Loge féminine de France (GLFF), la Grande Loge féminine de Memphis Misraïm (GLFMM), la Grande Loge mixte universelle (GLMU), la Grande Loge mixte de France (GLMF) et la Grande Loge des cultures et de la spiritualité (GLCS).
Au Grand Orient de France, la condamnation du FN et de ses idées ne date pas d'hier. Dès le milieu des années 1980, l'obédience décrète que l'appartenance d'un de ses membres au Front national est incompatible avec l'engagement maçonnique. En 1998, elle exclut l'ancien ministre Jean-Pierre Soisson après son élection comme président de la région Bourgogne avec les voix du parti de Jean-Marie Le Pen. Et elle continue d'agir ainsi dès qu'un nouveau cas se présente. Cet « appel républicain » a-t-il une chance de dissuader des votes, voire de déplacer des voix ? Jamais le terme 'sectaire' ne s'est mieux appliqué à une secte.
Le Grand Orient veut faire pression sur les consciences politiques et fait la leçon aux grands partis
Entreprise de "respectabilisation" ? |
Il demande une autocritique des partis traditionnels. "Marine Le Pen, aujourd'hui, c'est du néo-boulangisme", a accusé le grand maître du Grand Orient depuis août 2016, Christophe Habas, LE candidat de Daniel Keller (GM sortant). "L'entreprise de "respectabilisation" qui est la sienne ne doit pas occulter les racines avec lesquelles elle n'a pas coupé", a-t-il estimé, considérant que "La France insoumise" derrière laquelle se cache le Parti communiste n'entrerait pas dans cette catégorie.
Avec un parti-pris "éclairé" par son matérialisme dialectique, il ajoute que la candidate FN s'inscrit "dans un vaste mouvement européen de résurgence des néopopulismes". Que dire alors de l'internationale communiste...
Selon ce dirigeant de la première obédience française (environ 50.000 membres), 49 ans, chef de service d’imagerie cérébrale de l’Hôpital des '15/20' (Paris), "appeler à la vigilance et à faire barrage au Front national, c'est aussi appeler les partis traditionnels à faire leur autocritique". Le grand maître du GODF a appelé de ses vœux "des politiques qui arrêtent de nous servir toujours la même eau tiède, ce qui aujourd'hui ne marche plus et renforce les extrêmes". Mais, par ailleurs, Habas assure qu' "il faut que le GODF soit totalement indépendant, une indépendance absolue, vis-à-vis du pouvoir politique, économique et religieux." Lire l'imagerie cérébrale d'Habas semble donc une entreprise moins ardue qu'il paraît lorsqu'il livre ce poncif destiné à tromper l'interlocuteur: "Il ne s’agit pas de servir la soupe aux gouvernants."
Plusieurs mouvements philosophiques, spirituels et religieux ont également pris la parole avant la présidentielle, certains rompant ainsi avec leurs habitudes de discrétion. Ainsi la principale Eglise protestante, l'EPUdF (luthériens et réformés), très peu neutre, a dit craindre une "catastrophe" autour de la "double tentation" de l'abstention et du vote FN. Une discrétion tonitruante et partisane...
Certains candidats font des clins d'œil en direction des loges. Les maçons leur ont répondu, mettant leurs divergences de côté pour peser ensemble sur les consciences.
Deux des quatre candidats qui font la course en tête ont lancé des messages plus ou moins subliminaux à destination des Frères et Soeurs au cours de la campagne. Jean-Luc Mélenchon, lui-même franc-maçon honteux, qui déteste qu'on lui parle de son initiation au Grand Orient parce qu'elle relève, selon lui, de sa vie privée, n'a jamais perdu une occasion de défendre la contribution de la franc-maçonnerie à l'édification de la République et à certains combats révolutionnaires tels que la Commune de Paris. Dans certains de ses meetings, il a même invité l'ensemble de son auditoire à se tenir par la main, référence assez transparente à la "chaîne d'union" qui se pratique dans le rituel (...).
L'autre n'est autre qu'Emmanuel Macron, banquier Rothschild.
A ce complot maçonnique, Hollande a participé en se rendant auprès du Grand Orient de France, une première depuis plus d’un demi-siècle, en ...février 2017. En 2011, François Hollande était venu au siège du GOF, comme d’autres candidats. Il s’était notamment engagé à inscrire le principe de la loi de 1905 dans la Constitution, une promesse non tenue.
Or, Serge Moati, ancien initié de la Grande Loge de France explique: "au sein du GOF, on débat des choses de la cité et notamment de la laïcité, car la loge a été l’artisan de la loi de 1905 [sur la séparation des Eglises et de l’Etat]". Hollande n'y a visiblement pas parlé que de laïcité.
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