Pourquoi F. Hollande figure-t-il peu en rubrique Désintox de Libé ?
Parce que c'est Libération, direz-vous ?
N'en déplaise aux binaires.... |
Et aussi parce que c'est Cédric Mathiot qui tient la rubrique. Le p'tit gars est épais comme un feuille de papier pour tabac à rouler et ça aide, pour enfumer le lecteur. En janvier 2015, Mathiot avait taclé François Hollande en douceur dans 16 articles; Marine Le Pen, 29, Najat Vallaud-Belkacem et Juppé, 1 fois chacun, mais l'UMP, 18, Valérie Pécresse 22, Xavier Bertrand, 25 et son coeur de cible, Nicolas Sarkozy était charclé... 61 fois.
"C'est un fait", assure d'emblée celui qui les fabrique.
"La président de la République est rare de la rubrique," insiste-t-il, abrupt dans le commentaire et approximatif en langue, française, comme son "fact-checking" ou vérification des faits, pour ceux qui maîtrisent leur propre langue, sans recours au subterfuge des américanismes. "Le fait est", récidive-t-il, preuve d'un manque certain d'assurance chez les besogneux en défaut de substance. Mais qu'un président de la République entouré de collaborateurs, experts ad hoc et conseillers politiques en nombre, soit "un mauvais client" pour les "fact-checkers" socialistes (ou contrôleurs d'information) est pour lui une découverte, sans être encore ni un fait convaincant, ni une info.
"On comprend les commentaires de certains lecteurs de droite" (mais pas seulement [l'extrême gauche serait-elle aussi lucide ?], l'opposition dans son ensemble refusant de se laisser biaiser par un si p'tit Cédric) de Libération qui tombent parfois sur la rubrique Désintox." Et ça lui donne l'envie de se désabonner: étonnez-vous donc que Libération peine à jouir de finances en équilibre. En trois minutes, Cédric a fait sa petite affaire, ne laissant aucune envie au chaland de se laisser prendre à nouveau. Mathiot a une appétence particulière pour les gros calibres, Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen, et le gourmand ne s'attarde donc pas sur le gros mou étranglé dans son col.
"Allez voir de temps à autre du côté de chez François Hollande !" râlent-ils, selon celui qui n'a jamais fait gémir personne, tant il indiffère. "J’en connais un autre qui raconte n’importe quoi. Tellement il en a raconté que ça lui a même permis d’être élu président. Mais ça, Libé n’en parlera pas", s’indignait Purple, après un récent article consacré à Nicolas Sarkozy. Le "fact checker" qui va chercher ses preuves sur les réseaux ne serait-il pourtant pas un imposteur ?
"On le comprend, donc", se flatte-t-il, en solitaire. "Hollande se fait rare du côté de Désintox." C'est en fait ici que commence l'intox. On compte sur les doigts de la main les papiers que Désintox lui a consacré depuis cinq ans. Mathiot recourt au "on" de majesté, comme d'autres qui ne sont pas insignifiants, parlent d'eux-mêmes à la troisième personne ? Sauf que le p'tit gars n'est pas modeste: c'est un velléitaire qui a eu un coup de mou, au moment où il fallait assurer. Je vous avais prévenus.
"Nous l’avons égratigné il y a quelques mois pour sa réécriture caviardée d’une phrase célèbre de Maurice Thorez sur les grèves", se défend-il.
"ll faut savoir arrêter une grève !"
Le hic, c'est que la "formule célèbre" n'a pas vraiment la même signification et s'inscrit dans un contexte de progrès social bien différent: semaine de 40 heures, congés payés, principe de faveur... C'est le secrétaire général du parti communiste Maurice Thorez qui utilise l'expression le 11 juin 1936 après la signature des accords Matignon, il y a 80 ans tout juste. "Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue", lance le député de la Seine. Cette "satisfaction obtenue", c'est ce texte prévoyant l'instauration de la semaine de 40 heures, des congés payés ainsi que la création des conventions collectives et du principe du faveur. Quel rapport avec le projet de loi travail et le recours à l'article 49.3 ?
Pour s'octroyer de l'importance et donner du poids à son plaidoyer pro domo, il s'est haussé jusqu'au "nous" comme l'ado sur la pointe des pieds à sa première saillie furtive. "Nous l’avons épinglé pour une présentation fallacieuse des chiffres de la récidive des délinquants," se rengorge Mathiot.
Le principal argument de la gauche pour torpiller les peines planchers est qu'elles auraient contribué à faire exploser la récidive. Or, le 30 août 2013, dans Le Monde, François Hollande affirmait : "Les peines planchers, je les ai contestées pour leur caractère automatique et leurs conséquences. Elles sont contraires au principe d’individualisation de la sanction et, loin d’empêcher la récidive, celle-ci a triplé de 2004 à 2011." Quelques jours avant, s’appuyant sur un autre chiffre, Christiane Taubira, la garde des Sceaux, avait quant à elle assuré : "Aujourd’hui, nous connaissons un taux de récidive de plus de 57%.[…] Non seulement le taux de récidive n’a cessé d’augmenter, mais les peines planchers l’ont aggravé." Fait-on dire ce qu'on veut aux "faits" et aux chiffres, messieurs les "fact checkers"?
Et au passage, PaSiDupes a alors égratigné le contrôleur Mathiot, même pas déchiré, sans joie. "Nous l’avions poursuivi avec assiduité lors de la campagne des primaires socialistes de 2011, assure le redresseur de torts, à propos de ses déclarations trop sibyllines pour être honnêtes sur la retraite à 60 ans (au final, nous l’avions contraint à clarifier sa position… et à mentir)." C'est qu'il est redoutable, le freluquet, avec les faibles et les mous du bout. Mais croyez-vous sérieusement que Hollande a senti le souffle du coup? Le Elise Lucet en caleçons s'est frotté à la jambe de sa cible, sans conduire les "nous" anonymes de son équipe à la satisfaction. Une reconnaissance manquée de leur participation: Cédric est un malotru.
"Quelques bobards. Le tarif pour une seule interview de Sarkozy", commente ce scientifique, avare en faits, riche en ressentis, un comble pour un "fact checker"! "Verbe prudent, chiffre pesé (Un seul ? Pas de quoi aiguiser le sens critique de ses collaborateurs, visiblement en surnombre et à la portion congrue: des bouches inutiles...) et formules "assez floues."
D’aucuns objecteront que c’est la traduction de notre prisme idéologique. Oh là, comment qu'il parle tout-à-coup ! Evidemment, "nous" leur opposerons [ça le reprend, mais c'est le moment: il est plus fort à plusieurs] que nous sommes objectifs (nous essayons de l’être, même s’il ne suffit pas de vouloir l’être pour y parvenir totalement, sans doute). Sans doute !! Mais ce qui est simple et indiscutable s'énonce clairement. Mieux, les professions de foi et les promesses non tenues de Hollande ne résistent pas à un fact checking objectif. Comment le flic de la parole pourrait-il en contrôler les propos s'il lui ressemble?
"D’ailleurs, certaines "personnalités" (sic) de gauche (Martine Aubry) ont squatté la rubrique" [que Taubira y ait échappé n'est-il pas suspect ? Vérification faite, la "squatteuse" du blog de désintox n'est citée qu'une seule fois après 18 mois], quand d’autres du centre ou de droite (François Bayrou, par exemple) en sont quasiment absents [aucun nom de "personnalité" de droite. A la même date, après vérification, Bayrou, c'est 6 fois... Cédric est un menteur, mais un menteur hébergé par Libération, c'est un journaliste].
"En fait, la raison est ailleurs, et elle est très simple : "Hollande est un médiocre client. [Et un mauvais patron] Marine Le Pen flatte les colères et les peurs en se souciant comme d’une guigne de l’exactitude de ses propos." S'agissant de Sarkozy, Mathiot est pris de coliques. "Sarkozy est un pourvoyeur d’intox flamboyant et généreux, qui manie et grossit des chiffres, qui illustre sa politique par des histoires concrètes qui ont souvent tendance à être trop belles, trop moches, toujours trop quelque chose." Trop de haine chez un vérificateur intègre: de la graine de "juge indépendant" ! Le commentaire est tellement caricatural qu'il fait rire de bon coeur. Mais "on" ne se moque pas...
"Hollande, lui, a le verbe prudent, le chiffre pesé au trébuchet et les formules souvent assez floues pour n’offrir aucune prise au fact-checker." Un panégyrique, une déclaration d'amour ? Cédric, éjaculateur précoce, sachez que Hollande a surtout des fiches et des textes écrits par d'autres.
Mieux, "Hollande n’a pas le mensonge franc"...
Un concept nouveau !
Mathiot poursuit la comparaison en forme de charge: il aime ou il déteste, mais ne fait pas les choses à moitié, raisonnablement, calmement et objectivement. Il n'a pas vérifié le nombre invraisemblable de déclarations de Hollande cette semaine: une douzaine, à l'initiative de Gaspard Gantzer, son créateur allumé d'événements. "Ajoutons [première personne de majesté] que Nicolas Sarkozy, président, parlait beaucoup et souvent: il multipliait les tables rondes, ces échanges informels qui tenaient parfois un peu de la conversation de comptoir, intox comprises. François Hollande aussi parle beaucoup, mais davantage lors de discussions en off avec les journalistes [alors sournois et manipulateur de la presse, relais politique?] Cela réduit les risques, il faut le dire. [Cédric est libre et aventureux: indépendant ?] Seraient-ils tous partisans? Si Mathiot avoue !
Oui mais quand même, diront certains : Hollande et la courbe du chômage, ce n’est pas un mensonge peut-être ?
Eh bien non. François Hollande avait promis une inversion de la courbe du chômage qui est venu ["venue", s'il s'agit de l'inversion, puisque ce n'est ni le chômage, ni sa courbe] bien tardivement et si mollement qu’on ne sait pas encore vraiment si elle est venue.
Mais voilà, promettre une inversion de la courbe et ne pas y parvenir, c’est une imprudence de communication politique (on s’expose à un retour de bâton sévère – qui n’a pas manqué – si la prophétie ne se réalise pas), voire – et c’est pire – la marque d’une politique économique inefficace." Une promesse mensongère, même consciente, peut être une simple "imprudence"... "Mais ce n’est pas un mensonge, ni une contrevérité factuelle", assène Cédric.
"Mensonge ou trahison?" Quelle question, quand on connaît les deux compères ! "D’autres défendront que Hollande a bien menti lors de la campagne de 2012 en n’annonçant pas la politique qu’il mène depuis son élection. Et que c’est bien pire que les facilités démagos dont certains pimentent leur discours. Il est incontestable que la politique économique (allégement massif des cotisations patronales pour baisser le coût du travail) menée avec constance par François Hollande depuis son élection n’a pas été annoncée… [Et a-t-il annoncé, cher Cédric, le matraquage fiscal des contribuables moyens, laborieux et injustement traités ?] Mais faire ce qu’on n’avait pas dit qu’on ferait (cela vaut aussi pour le débat sur la déchéance de la nationalité ou la loi travail) peut-être considérée comme une trahison de l’électorat, mais ce n’est pas un mensonge non plus" estime le journaleux de Libération. Il est dans le jugement moral, ce "fact checker" exemplaire de la catégorie des juges impartiaux, loin des chiffres et des faits, mais près du coeur socialiste.]
"Pas au sens, en tout cas, où Désintox l’entend." Allons bon, Désintox a ses critères bien à lui ! Mais on l'avait percé sans ça. Bien qu'on en soit ici à des lieues, "notre champ est restreint aux erreurs factuelles du discours public. Nous sommes juge [ou "juges"?] de l’exactitude de ses mots, de la précision des chiffres, d’une forme d’éthique de vérité dans le verbe. [sic] Pas du reste.  [Si ça l'arrange, l'"éthique de "vérité" devra s'y retrouvera sans lui.] "C’est la principale explication à la colère des commentateurs devant l’indulgence supposée de Désintox (et des autres fact-checkers [amalgame d'un pleutre qui peine à se justifier seul] ) à l’endroit de l’Elysée : ils ne comprennent pas [les gens !] – étant donné l’ampleur des échecs et couacs qui sont reprochés à Hollande – qu’il passe malgré tout à travers les mailles du filet. Or les deux choses sont distinctes, pontifie le censeur de la parole.
Le champ de Désintox ne se confond pas avec la critique de la politique menée, théorise-t-il. Sans doute existe-t-il des responsables publics qui ont un souci scrupuleux de rigueur (ou une grande prudence [ou cultivent le flou artistique auquel les censeurs les incitent] ) dans leur expression et ne prennent que des mauvaises décisions [censure radicale, à l'emporte-pièce]. On [c'est personne et c'est tout le monde] peut défendre sans jamais mentir une politique inefficace ou absurde [C'est le cas d'espèce réservé à Hollande]. Osons [majesté] retourner la proposition : on peut imaginer un élu convaincu qui "vendrait" une politique de bon sens en tombant dans l’exagération ou la démagogie [n'est-ce pas le cas des bras cassés, catégorie de Hollande, président sans expérience de gestion ministériel, apparatchik expert en consensus mou]. L’idéal [donnée hautement scientifique et vérifiable] étant probablement [Cédric pontifie pour mieux se dégonfler] un responsable menant une politique avisée tout en étant soucieux de la rigueur des mots. [Dans quel monde Cédric vit-il?] Et le pire étant (ça doit se trouver) le menteur patenté proposant (ou menant) une politique désastreuse." Pas téméraire, Mathiot évite de nommer Hollande.
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