Une fausse alerte attentat a provoqué une opération antiterroriste surdimensionnée dans le centre de Paris samedi aprÚs-midi
Cette fausse alerte est tout sauf un canular potache: c'est un acte militant de déstabilisation et de subversion, visant des Chrétiens en épargnants des musulmans |
Les auteurs de la fausse alerte fanfaronnaient sur Facebook
DÚs la fin d'aprÚs-midi de samedi, les pseudos "ados" ou ados demeurés se sont vantés de leur malveillance sur leurs page Facebook : "J'ai fait déplacé des hélico, le gouvernement, 50 voiture de flics (sic)".
Une heure avant l'envoi de l'alerte - via l'application gouvernementale SAIP - celui qu'on peut 'liker' sur Facebook sous le pseudonyme de 'Tylers Swatting' annonçait : "Dans 10 minutes, je swatt l'église". Autant d'éléments qui n'ont pas fait renoncer L'Obs à la glorification des deux militants admirateurs d'Ulcan.
Sur son site, L'Obs a donnĂ© la parole aux deux crĂ©tins qui revendiquent le coup de fil Ă l'origine de la fausse alerte. Les deux "plaisantins", selon l'AFP, elle-mĂȘme trĂšs responsable, prĂ©tendent avoir 16 et 17 ans.
Des Ăąges qui ne sont pas affichĂ©s par hasard, puisqu'ils ne peuvent rĂ©-ouvrir le dĂ©bat sur la majoritĂ© pĂ©nale des moins de 16 ans: le code pĂ©nal pose le principe de l'irresponsabilitĂ© pĂ©nale absolue des enfants de moins de quinze ans. Mais, du mĂȘme coup, les deux ostrogoths se dĂ©clarent mineurs de 18 ans capables de discernement. Les mineurs capables de discernement sont pĂ©nalement responsables des crimes, dĂ©lits ou contraventions dont ils ont Ă©tĂ© reconnus coupables, dans des conditions protectrices fixĂ©es par une loi particuliĂšre. De 16 Ă 18 ans, les dĂ©linquants multirĂ©cidivistes se voient refuser automatiquement l'excuse attĂ©nuante de minoritĂ©.
Or, les premiers appels de ce type par les deux acolytes remontent Ă trois ans, alors qu'Ă les croire, ils avaient donc 13 et 14 ans.
Sur les réseaux sociaux, ils sont connus sous les pseudos "Tylers Swatting" et "Zakhaev Yamaha", précise L'Obs, sans doute désireux de faire leur promotion. "Le projet initial était de 'swatter' une mosquée mais, aprÚs Saint-Etienne-du-Rouvray, on s'est dit que ça marcherait mieux avec une église", racontent-ils au média.
Pourtant, Imran Zakhaev était un trafiquant d'armes russe, un ultranationaliste et un terroriste. Son fils, Viktor Zakhaevest est animé par l'idée de rétablir le régime communiste en Russie. Mais ce sont les héros du... quatriÚme jeu de la série Call of Duty, un jeu de tir à la premiÚre personne sorti en novembre 2007 et le premier de la série Modern Warfare !
Quant à "Yamaha" évoque un certain Hocine, supporter du CRB et de l'équipe nationale, véritable figure du football algérien, assassiné par balles, il y a 20 ans, ce qui décrédibilise l'ùge des deux acolytes.
Le "swatting" consiste Ă signaler un Ă©vĂ©nement imaginaire pour provoquer l'intervention de la police Ă un endroit spĂ©cifique, ou Ă accuser une personne de crimes inventĂ©s pour provoquer son arrestation. La pratique, qui fait fureur aux Etats-Unis, est dĂ©signĂ©e d'aprĂšs le nom des unitĂ©s d'intervention de la police amĂ©ricaine, le SWAT. De nombreuses personnalitĂ©s en ont fait les frais : Justin Bieber, Rihanna, Tom Cruise et d'autres, ont ainsi pu voir dĂ©barquer chez eux des policiers en tenue combat, armes au poing, prĂȘts Ă mettre fin Ă une fausse prise d'otage ou Ă une fausse fusillade.
Admirateurs du franco-israélien Ulcan
Samedi, vers 15h30, les deux jeunes hackers appellent la police et se font passer pour le "pÚre Mathis". "J'ai dit que j'étais caché dans la cave et que dix maghrébins étaient rentrés avec des armes dans l'église", rapporte L'Obs. Pour prouver ce qu'ils avancent, ils ont fait écouter aux journalistes de l'hebdomadaire l'enregistrement de leur conversation avec les policiers. France Info avance qu'ils auraient réussi une manipulation technique permettant de faire croire que l'appel provenait de la ligne de téléphone fixe de l'église.
Se disant admirateurs du hacker Ulcan, les deux demeurés assurent avoir réalisé le canular pour la gloire. "On a fait ça pour le buzz. Si les gens ont eu peur, c'est leur problÚme", commentent les deux minus habens.
Le hacker Ulcan est le franco-israĂ©lien sioniste GrĂ©gory Chelli, qui est l'objet de deux informations judiciaires ouvertes en France pour de nombreux chefs d'accusation, dont "attaques informatiques", "violences volontaires" et "atteinte Ă la vie privĂ©e". En 2015, dans un entretien Ă la chaĂźne israĂ©lienne i24news, il dĂ©mentit toute responsabilitĂ© dans les derniers "canulars", notamment ceux qui ont provoquĂ© des interventions du Raid aux domiciles des journalistes Daniel Schneidermann (ArrĂȘt sur images), Pierre Haski (site d'informations Rue89 dĂ©tenu par L'Obs) et Denis Sieffert (directeur trotskiste, anti-libĂ©ral et altermondialiste de la rĂ©daction de l'hebdomadaire Politis). Il nia aussi avoir menacĂ© de mort le patron d'Orange, StĂ©phane Richard.
Et ils s'en vantent sur les réseaux sociaux.
"J'ai fait le pire SWATT, (...) j'suis passer en premier sur twitter, j'suis passer sur periscope, j'suis passer sur facebook, j'suis passer sur BFMTV et 10 journal hihi #églisefuck #flicKO", écrit "Tylers Swatting" sur sa page Facebook, fautes d'orthographes et de grammaire comprises. La page était inaccessible lundi matin. Gloire éphémÚre relayée par L'Obs.
La police ne leur fait pas peur. Ni l'état d'urgence ?
Les deux hackers sont trÚs sûrs d'eux et n'ont rien à faire de la bouche de Valls tordue par la colÚre sur tous les écrans, escorté de son petit croque-mort de l'Intérieur. "On n'est pas traçable, on utilise des serveurs cryptés. On est à moins de deux heures de Paris; on a pas peur de la police", assurent les héros de L'Obs.
"Comportements totalement irresponsables"
"Ce sont des personnes qui ont vraisemblablement voulu faire le buzz. Reste Ă les trouver, ce qui peut demander du temps", a repris une source policiĂšre qui prend ses informations Ă L'Obs. Si l'enquĂȘte confirme que des hackers sont derriĂšre cette action, "ce sont des comportements totalement irresponsables", a grondĂ© Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministĂšre de l'IntĂ©rieur. "Ils le sont plus encore dans le contexte de menace terroriste actuel: c'est prendre sciemment le risque de dĂ©tourner les forces de sĂ©curitĂ© et de secours de vĂ©ritables cas d'urgence, et de mettre en pĂ©ril la vie d'autres personnes", a commentĂ© le factotum rond et mou de l'impressionnant Cazeneuve.
Le Parquet de Paris a ouvert une enquĂȘte pour "dĂ©nonciation de crime imaginaire" et "divulgation de fausses informations afin de faire croire Ă une destruction dangereuse", a-t-on appris de source judiciaire. "Les enquĂȘteurs cherchent Ă dĂ©terminer les conditions dans lesquelles cette alerte a Ă©tĂ© donnĂ©e et s'orientent vers une fausse alerte malveillante", a dĂ©clarĂ© la mĂȘme source anonyme.
ScĂšnes de panique Ă Paris
C'est un appel à la police, à 15h39, donnant l'alerte sur une possible prise d'otages en cours à l'église St-Leu, située dans le quartier des Halles, qui a déclenché cette vaste opération de police, avec intervention de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), avait indiqué samedi le porte-parole du ministÚre de l'Intérieur. Le secteur avait été bouclé et des habitants évacués ou confinés.
Via l'application mobile SAIP pour smartphone (SystĂšme d'alerte et d'information aux populations) du ministĂšre de l'IntĂ©rieur, les autoritĂ©s gouvernementales avaient publiĂ© un message "Ă©glise - alerte attentat". L'hypersensibilitĂ© du systĂšme et la formulation de ce message sont critiquĂ©s, car pour beaucoup elle donnait Ă croire qu'un attentat Ă©tait rĂ©ellement en cours. Mais rappelons aux journalistes qui colportent des approximations que le dispositif SAIP -qui met Ă contribution les citoyens- a pour objet de "prĂ©venir dans les 15 minutes" les populations "en cas de suspicion d'attentat ou d'Ă©vĂ©nement exceptionnel." Il serait indĂ©cent de leur demander en plus de savoir apprĂ©cier Ă chaud s'il est ou non en prĂ©sence d'une "crise majeure". Ce sont ces mĂȘmes journalistes qui sollicitent l'envoi de vidĂ©os d'amateurs pour meubler leurs antennes Ă moindre frais, tout en taxant l'accĂšs Ă leurs sites internet...
Lien PaSiDupes : "Les donneurs d'alerte maltraités par les media lors de la panique à l'église du 1er arrondissement de Paris"
Avant que l'alerte ne soit levée aprÚs quarante-cinq minutes, l'alerte attentat et l'opération anti-terroriste des forces de l'ordre qui en a résulté interpellent d'autant plus la population sur sa sécurité qu'une autre alerte a été lancée à la cathédrale de Saint-Etienne, le lendemain, dimanche 16, en plein "état d'urgence".
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