La presse rechigne à y voir un succès de la ligne Sarkozy
Les caciques du parti Les Républicains se réunissent à Paris pour leur conseil national.
Un scrutin était destiné à choisir la tête du parlement du parti
La succession à Jean-Pierre Raffarin à la tête du Parlement était l'enjeu de cette élection qui opposait Luc Chatel à Michèle Alliot-Marie. Luc Chatel vient d'être élu, avec une centaine de voix d'avance", à la porte de Versailles.
A neuf mois de la primaire, Luc Chatel, candidat soutenu notamment par Nicolas Sarkozy, a totalisé 55,3% des suffrages (532 voix sur 962 exprimés, contre 430 suffrages pour Mme Alliot-Marie, 18 blancs et nuls).
Luc Chatel est ainsi porté à un poste stratégique qui consiste à être le Monsieur Loyal du parti. Le président du conseil national est appelé à jouer un rôle de "sage", au-dessus des intérêts personnels : il veille au bon fonctionnement du mouvement et aura vocation à trancher les éventuels contentieux entre les candidats à la primaire. Surtout, le président du conseil national pourrait remplacer le Président des Républicains à la tête du parti, lorsqu’il se lancera dans la campagne officielle de la primaire.
Avant de connaître l’issue du vote, Michèle Alliot-Marie, 69 ans, avait insisté sur sa fibre gaulliste et promis que le conseil national sous sa présidence se réunirait "deux fois par an" et aurait des "sessions décentralisées" pour "montrer que l’on écoute" les militants. Elle était soutenue par Gérard Larcher, président du Sénat, Roger Karoutchi, Patrick Ollier et Henri Guaino.
L'ancien ministre de l'Education a dit préférer "le travail en réseau" et a annoncé qu’il installera dès lundi un bureau de quarante personnes qui respecte "la parité".
La presse de gauche qui porte à bouts de bras le candidat Juppé n'a pas encore bavé sur ce scrutin
"MAM a une bonne image chez les militants. Si elle était élue, ce serait une grosse déconvenue pour Sarkozy", avait rêvé en fin de semaine un ancien ministre LR, anonyme, à moins qu'il ne s'agisse d'une haine politique de journaliste anonyme à l'AFP, de celles qui mobilisent les journalistes partisans, comme Laurent Mouchard, dit Joffrin (Libération), ce soir sur BFMTV, deux organes de presse "indépendants", (co-)propriété du même Patrick Drahi...
Le Conseil national compte quelque 2.000 conseillers nationaux, incluant les nouveaux présidents de fédérations élus pour la première fois par les militants le 30 janvier. Elu en 2007, Jean-Pierre Raffarin est arrivé au bout de son mandat et ne souhaitait pas se représenter. Il devrait par ailleurs annoncer prochainement son choix d'Alain Juppé à la primaire de la droite et du centre de l'automne 2016.
Avant l’annonce de son élection, Luc Chatel a fait valoir qu'il est "un disciple du rassemblement", qui a "toujours privilégié l’intérêt collectif". Rappelant qu’il n’était "pas candidat à la primaire" en vue de l’élection présidentielle de 2017, le candidat favori de Sarkozy a promis de "présider le conseil national dans un esprit d’apaisement et de rassemblement dans les mois qui viennent", lors de la campagne de la primaire. Le député de Haute-Marne n'a pas eu de peine à convaincre, rappelant la manière dont il a assuré l’intérim à la tête du parti de juin à novembre 2014, après le départ de Jean-François Copé et jusqu’à l’élection de N. Sarkozy.
Ce vote conforte N. Sarkozy et son travail de redressement du parti, au grand dam du PS et de sa presse, d'autant que MAM est une ancienne présidente du Rassemblement pour la République (RPR). Qui de JJ. Bourdin ou Ruth Elkrief va inviter le maire de Bordeaux à son micro? Les deux? Mais Chatel risque de n'être sollicité par aucun d'entre eux...
En attendant, si les sarkozystes se sont réjouis de la victoire de l’ex-ministre de l’éducation, ses opposants internes ont une autre interprétation du résultat : "Chatel aurait dû faire au moins deux tiers des voix ou les trois quarts. La volonté d’indépendance de [Mme Alliot-Marie] a plu. Cela montre que Nicolas Sarkozy ne tient pas vraiment le parti", estime le député de la Manche, Philippe Gosselin, proche d’Hervé Mariton, candidat à la primaire.
Un projet commun ou des projets personnels ?
Puissent les Bleus de LR ne pas se précipiter
dans les mêmes errances...
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L'autre enjeu du conseil national de ce weekend est aussi d'affermir la ligne politique en vue de la primaire et donc de définir la ligne du parti. C'est l'objectif du patron du parti, son refondateur, Nicolas Sarkozy.
L'ancien président souhaite aussi construire un projet commun qui s'imposerait à tous dans le parti, mais ses rivaux ne souhaitent pas en débattre avant la primaire. Bruno Le Maire, François Fillon, Alain Juppé estiment que chacun des candidats à la primaire construira et aura son projet et que ce sont les électeurs qui trancheront lors de la primaire de la droite et du centre en novembre prochain.
"Je me sens plus libre que jamais", a déclaré Michèle Alliot-Marie. Une déclaration qui relance l'hypothèse de sa candidature à la primaire.
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