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samedi 7 février 2009

Bernard Kouchner fournit deux démentis pour une accusation

Des prises de positions édifiantes, spécialement socialistes

Dans un de ses bouquins, le journaliste-polémiste Pierre Péan accuse l'actuel ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, d'avoir mélangé les genres entre activités publiques et privées en Afrique.

A l'Assemblée Nationale, lors des questions au gouvernement, le député socialiste Jean Glavany, un jospiniste, a demandé au chef de la diplomatie française de s'expliquer.

Bernard Kouchner défend son honneur à l'Assemblée:

'A aucun moment, ni au Gabon ni ailleurs, je ne me suis servi de mes fonctions ministérielles'.
Dénonçant des 'amalgames', Bernard Kouchner a dit 'souffrir' de ces accusations et a également démenti être à l'origine de la mutation-sanction en 2008 de l'ancien secrétaire d'Etat à la francophonie, le socialiste Jean-Marie Bockel, qui avait critiqué la rémanence de la 'Françafrique'.

Auparavant, Bernard Kouchner s'était expliqué sur le site du Nouvel Observateur.

Il y déclare notamment : 'Je n'ai jamais signé un seul contrat avec un Etat africain. Jamais. J'ai été un des consultants d'une entreprise française Imeda dans un domaine que je connais : celui de la médecine et de la santé publique.' 'Y a-t-il quelque chose de choquant qu'un ancien ministre de la santé, qui a fait pendant des dizaines d'années des missions humanitaires pour Médecins sans frontières Prix Nobel de la paix, je le rappelle, Médecins du monde et bien d'autres, sans toucher un centime, rédige des rapports permettant à des pays africains d'améliorer leur système de santé ?', demande Bernard Kouchner.
Celui-ci ajoute avoir 'toujours agi dans la légalité et la transparence, déclaré mes revenus, payé mes impôts'.
Il dénonce par ailleurs 'une attaque grotesque et nauséabonde'.

Selon son entourage

Bernard Kouchner 'n'a pas mis d'argent dans sa poche' et les accusations sur les contrats africains 'ne s'appuient sur rien'.
L'avocat du ministre, Me Georges Kiejman, a annoncé sur France Info mercredi son intention d'engager des poursuites judiciaires.


Vidéo de la réaction de Nicolas Sarkozy
Au cours de son intervention télévisuelle du jeudi 5 janvier, le Président répondit au journaliste -qui s’interrogeait- qu'il maintenait "totalement" sa confiance à Bernard Kouchner, son ministre des Affaires Etrangères, mis en cause dans ce bouquin où il est accusé de conflit d'intérêts.
VOIR et ENTENDRE (lien LCI)

Quelques autres réactions parmi les premières dans la classe politique

Le premier ministre François Fillon a dit mercredi sa "confiance" et son "respect" à son ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner, estimant dans un communiqué que "rien ne justifie que la réputation d'un homme soit ainsi piétinée suite à de simples allégations".

Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, a estimé qu'"il appartient évidemment à Bernard Kouchner de s'expliquer". "On vit dans une société où on jette très facilement des responsables publics aux piranhas sur la base d'un certain nombre d'allégations, d'affirmations, donc je crois que c'est bien que Bernard Kouchner puisse répondre à tout cela, et puis on verra ce qu'il en est."

S'exprimant sur Europe 1, Eric Besson, lui-même transfuge du PS, a déclaré : "Je connais Bernard Kouchner et je sais que ce n'est pas un homme d'argent." "S'il l'avait été, il aurait mené une autre carrière. C'est un homme de causes et de missions. Mon présupposé, c'est que c'est un honnête homme."

Bernard Accoyer (UMP) a invité à rester "calme". "Tout va dépendre des réponses qui seront faites par Bernard Kouchner, c'est à partir de là que l'on pourra dire s'il s'agit d'un dossier qui justifie telle ou telle réponse, telle ou telle attitude", a-t-il souligné.

Xavier Bertrand (UMP) a pris la défense de Bernard Kouchner. "Je n'ai pas pas lu ce livre" mais "ce que j'en retiens, ce que je sais, c'est que c'est un livre à charge, très critique", a déclaré le secrétairé général de l'UMP sur LCI. "Ce que je vois surtout, c'est que des socialistes ont décidé de régler leurs comptes avec Bernard Kouchner", ministre d'ouverture, et qu'"il y a chez eux beaucoup d'esprit de revanche à l'égard de Bernard Kouchner, le socialiste le plus populaire".

Les opposants qui se maîtrisent

La secrétaire du PS, Martine Aubry, a confié mardi à la presse : "Je ne dirai pas un mot de désagréable sur [Bernard Kouchner], sur cette affaire, dont je ne connais rien, et que je préfère ne pas croire, parce que je ne la crois pas." "Vous n'entendrez pas un mot de ma part sur ce livre," a insisté la maire de Lille.

Le député Vert de Paris Yves Cochet a de son côté invité Bernard Kouchner à s'expliquer devant la commission des Affaires Etrangères de l'Assemblée.

On le sait, Jean-Luc Mélenchon a été moins que les suivants.(Lire PaSiDupes)

Ceux qui foulent la présomption d’innocence aux pieds

Plus sévère, comme d'habitude, le fielleux député PS Arnaud Montebourg a déclaré dans un entretien sur le site Marianne2 : "Ça me paraît problématique qu'un ministre ait reçu de l'argent de chefs d'Etat africains dont la réputation est contestable sur le plan des droits de l'homme. (...) Pour lui, la cause est déjà entendue. Il est coupable; qu'on lui tranche la tête ! ... Avant, il a toutefois droit à s'expliquer... "Si Bernard Kouchner a encore un honneur, il doit enfin s'expliquer sérieusement."

Pour Pierre Moscovici, interrogé mercredi matin sur RFI, c'est "le ministre qui a le devoir de s'expliquer".
La tête de Kouchner sur un plateau ne le satisferait pas : et laquelle donc alors ?...

"Quand on aura vraiment lu le livre, on posera une question de façon vraiment pertinente, assure Jean-Marc Ayrault, spécialiste en pertinence et président à vie du groupe socialiste à l'Assemblée. S’il donne à croire qu’il est sans a priori, il ne faut pas s’imaginer que l’odeur du sang le repousse… "On ne laissera pas passer cette affaire.", prévient-le pitbull, lourd de menace et d’importance.

Le 4 janvier, c'est Bernard-Henri Levy qui est monté en première ligne

"Le philosophe, Bernard-Henri Lévy, a qualifié mercredi de "saloperies" les accusations contre le ministre des Affaires étrangères portées par le journaliste Pierre Péan, qu'en passant il a qualifié de "nain". (Lien Le Monde )
"C'est pathétique, c'est nauséabond. Qu'est-ce que c'est que ces petits mecs qui viennent s'en prendre à quelqu'un qui a passé une vie d'engagement, qui a risqué sa peau sur tous les terrains où ça avait un sens, qui a une oeuvre et une vie extraordinaire", s'est exclamé l'écrivain sur France Inter.

Explication du contentieux:

"Dans son livre, Pierre Péan associe l'expression "cosmopolitisme anglo-saxon" à Bernard Kouchner et à l'écrivain …Bernard-Henri Levy. L'auteur reproche aux deux hommes ce qu’il ressent comme une "haine" de l'héritage politique français, dont l'"indépendance nationale honnie au nom d'un cosmopolitisme anglo-saxon, droit de l'hommiste et néolibéral, fondements de l'idéologie néo-conservatrice (américaine) que nos 'nouveaux philosophes' ont fini par rallier".

Péan est un scribouillard aveuglé d’idéologie:

C'est un peu le problème des livres de Pierre Péan. Cela s'était déjà produit lors de la publication de "La face cachée du Monde". Au milieu de faits rapportés avec minutie (autant qu'il est possible) figurent toujours des accusations de nature idéologique, plus ou moins maîtrisées, qui servent de paravent à ceux qu'il met factuellement en cause pour ne pas répondre aux vraies questions posées. Il brouille le message et l’invalide.

Nous sommes pris à témoins d’une vieille querelle que l’opposition s’empresse de récupérer et d’instrumentaliser à des fins politiciennes : tout est bon pour nuire, certes au ministre socialiste qui a accepté de servir son pays en passant par l’ouverture, mais aussi à celui qui a ruiné les désirs d'avenir de l'opposition . Les sectaires du PS ne lui pardonneront jamais et lui feront payer.
« Aimez-vous les uns les autres », clamait Sa Cynique Majesté Royal qui marche sur les eaux égouts.

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