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mercredi 2 avril 2008

Jospin s’oppose au renforcement de notre soutien à l’Afghanistan

Un retour polémique sur sa politique en 2001
Lionel Jospin s'est déclaré mercredi opposé à l'envoi de "nouvelles troupes en Afghanistan". L’ancien Premier ministre a dû aussi justifier sa propre politique en 2001, en affirmant qu'il n'y avait pas eu de vote à l'Assemblée nationale en 2001, parce qu'il n'avait pas voulu provoquer un "conflit d'interprétation sur la Constitution" avec le président Jacques Chirac.
"En octobre et novembre 2001, c'est à ma demande instante auprès du président de la République qu'un débat a eu lieu à l'Assemblée Nationale (...) mais le Président n'a pas voulu un vote", a affirmé l'ancien Premier ministre socialiste de la co-habitation, sur RTL. Le socialiste a rappelé que le même cas de figure s'était produit en 1999 pour l'engagement de la France au Kosovo.
"Au moment où nous engagions des hommes sur le terrain, je n'allais pas, moi, provoquer un conflit d'interprétation sur la Constitution (avec le président Chirac)", a tenté d’expliquer Lionel Jospin. Il fait référence à "l'article 35" de la Constitution, qui traite de la "déclaration de guerre" mais pas des engagements dans le cadre d'un maintien de la paix... Détournement ou confusion involontaire?
"Si j'avais été un président [cette obsession le hante ! ] ou un Premier ministre libre de sa décision, j'aurais demandé un vote au Parlement", croit-il pouvoir affirmer, après coup, reprochant en outre à François Fillon de l'avoir traité "incorrectement" en indiquant qu'il aurait eu "une position différente". Soit deux affirmations subjectives et sujettes à caution...
Il est plus légitime que Lionel Jospin exprime son avis qu'il ne serait pas "sage" d'envoyer de nouvelles troupes en Afghanistan, si selon lui la situation est "différente", "sept ans après" l'engagement de "solidarité" auprès des Etats-Unis opéré à la suite des attaques du 11 septembre 2001.
La situation est 'différente' en effet, dans la mesure où elle ne s'est pas améliorée.

Passant sous silence la rébellion en Afghanistan, il a affirmé qu’ "envoyer des troupes supplémentaires (...) serait signer l'enlisement dans un conflit, qui signe l'échec des Etats-Unis dans leur politique régionale". L’anti-américanisme du PS prend ainsi le pas sur le rétablissement de la paix en Afghanistan et l'assistance à son peuple. Le 'droit d'ingérence' n'est pas ici un devoir.
A propos de l'intervention de François Fillon, mardi, Lionel Jospin ne répond pas à la question et se livre à une pirouette en regrettant que "le Premier ministre n'ait pas une argumentation suffisamment forte pour se priver de la référence à (son) autorité". Si c’est là sa contribution au débat, elle ne le fait progresser en rien.

Jospin estime en outre que la France devait au contraire "réfléchir à la façon de consolider vraiment le régime de M. Karzaï, (...) aider à son développement (...) préparer un calendrier de transfert des forces et des capacités d'agir à l'armée afghane" et de "retrait progressif de nos troupes". Comment ne l'a-t-il fait en 2001, avant ce fameux enlisement qu'il souhaite aux USA? Qu'a-t-il de neuf à proposer? Du fruit de sa propre réflexion, l’ancien premier ministre ne souffle mot.

Jospin, ancien et donc toujours trotskiste, poursuit sur la décision de Nicolas Sarkozy d’envoyer un supplément de troupes qui pourrait être, selon lui, "un gage donné aux Américains au moment où on s'apprêterait à rejoindre l'organisation intégrée de l'OTAN". "Nous ne devons pas renoncer à notre autonomie de décision en matière militaire", a-t-il insisté.
La gauche ne conçoit l’autonomie de la France que -négativement- dans l’opposition aux Etats-Unis, mais elle ne la conçoit pas davantage au sein de l’U.E., significativement absente dans le discours du revenant Jospin?
Enfin, l'ex-premier ministre n’envisage à aucun moment que notre liberté de décision puisse s'exprimer par le soutien français au peuple afghan dans sa lutte contre la rébellion.
Le PS, replié sur lui-même, cherche-t-il à isoler la France dans le concert international?

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