L'ouverture gouvernementale, voulue et réalisée par le président Sarkozy, bouleverse les mentalités, à commencer par celles des commentateurs politiques installés dans leurs habitudes et leurs certitudes.
Au Parti Socialiste, on exclut quiconque participerait à cette recomposition de l'échiquier politique: c'est dire si on ne s'y attendait pas et si les réactions sont vives, disproportionnées et révélatrices d'une sclérose des instances dirigeantes. Plutôt que de lancer la reconstruction de leur parti bafoué, les socialistes se consacrent à lancer des anathèmes et autres accusations de 'débauchage' ou de 'tromperie de l'électorat', autant de marques de respect pour les électeurs et les participants de gauche au gouvernement.

Car la gauche active qui s'est donnée les moyens, avec Sarkozy et son premier gouvernement, de faire bouger notre société, perturbe le microcosme embourgeoisé, tandis que la France, attentive, espère, sans a priori. Alors, Martin Hirsch est pressé de s'exprimer par les médias goguenards. Ce qu'il fait:

"Ni dupe ni naïf"
"Je préférais rester à l'extérieur, (mais le président Nicolas Sarkozy) a fait valoir les arguments d'efficacité et de moyens", explique-t-il. "Si je refusais et que la réforme n'allait pas dans le bon sens, chaque fois que j'aurais critiqué on m'aurait rétorqué: 'Il n'avait qu'à y aller'." Cependant, "je ne suis ni dupe ni naïf. J'ai conscience que, sur un certain nombre de sujets, l'équipe de (François) Fillon va agir dans un sens qui ne correspondra pas forcément à mes orientations", souligne-t-il, mais dans la mesure où il ne possède pas le titre de ministre, il se sent "moins impliqué que les autres membres du gouvernement dans les choix politiques qui seront effectués en dehors de (son) champ d'attributions".
Revenu de solidarité active
"Je reste dans l'engagement non partisan qui était le mien jusqu'à présent", insiste le président démissionnaire d'Emmaüs France. Et de prévenir: "Je ne vais pas passer mon temps à commenter ce que (le gouvernement) va faire." Martin Hirsch veut transformer le Revenu minimum d'insertion (RMI) créé en 1990 par un Revenu de solidarité active (RSA) qui permettrait de reprendre une activité salariée, même partielle et peu payée, sans gagner moins qu'en touchant des prestations sociales.
Effort budgétaire
"Je souhaite peser à 100% pour que le RSA devienne une réalité", déclare-t-il au Monde, précisant que "Nicolas Sarkozy a souhaité qu'un projet de loi soit élaboré dès cette année". "Le président et le gouvernement ont, par ailleurs, conscience que la réforme dont j'ai la charge nécessitera un effort budgétaire substantiel", assure-t-il.
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