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jeudi 9 septembre 2010

Retraites: Sarkozy en dit plus sur les concessions promises

L'opposition parle aussitÎt de recul sur la pénibilité

La gauche n'obtient que ce qui lui était promis

Le pouvoir s'Ă©tait dit prĂȘt Ă  discuter certains points de son projet de rĂ©forme.
Nicolas Sarkozy confirme que la pénibilité est ouverte à la discussion, alors que l'ùge légal de la retraite passera bien de 60 à 62 ans.

Pour faciliter une sortie de crise digne et Ă©viter les dĂ©bordements des syndicats reprĂ©sentatifs par les extrĂ©mistes, le Chef de l'Etat a prĂ©cisĂ© jusqu'oĂč il pouvait aller pour garantir l'avenir des rĂ©gimes de retraite.

Le gouvernement avait promis des avancées bien avant la mobilisation organisée mardi 7 septembre contre la réforme des retraites. Dans un communiqué diffusé par l'Elysée, le président de la République, Nicolas Sarkozy les a précisées, se disant «attentif» aux préoccupations des manifestants. « C'est une réforme essentielle. Il est donc normal qu'elle suscite des inquiétudes et des mobilisations importantes, comme cela a été le cas hier. Les organisations syndicales sont dans leur rÎle lorsqu'elles appellent à des manifestations ou à des grÚves. Je suis attentif aux préoccupations qui sont ainsi exprimées », a dit le chef de l'Etat.

Pénibilité

Le texte originel prévoit que les personnes reconnues en incapacité au taux de 20% ou plus pourront continuer à partir en retraite à 60 ans. La nouvelle mouture prévoit d'accorder également ce droit aux salariés dont l'incapacité est comprise entre 10% et 20%, à condition qu'une commission constate que ces salariés restent soumis à des facteurs de pénibilité. ConcrÚtement, « avec ce seuil, on inclut les troubles musculo-squelettiques de la caissiÚre qui scanne des articles ou de la secrétaire qui tape à l'ordinateur toute la journée, ou le mal de dos du manutentionnaire», illustre une source élyséenne. Cette commission sera
« pluridiciplinaire », c'est-à-dire qu'elle incluera des médecins, des ergonomes mais aussi, sans doute, des partenaires sociaux - un point à préciser par décret, aprÚs une nouvelle consultation des syndicats.
COÛT: 300 millions d'euros par an, pour un nombre estimĂ© de 20.000 bĂ©nĂ©ficiaires supplĂ©mentaires chaque annĂ©e. Cette somme Ă  la charge de la Caisse accidents du travail-maladies professionnelles. Autrement dit, des entreprises, puisque cette branche de la SĂ©cu est exclusivement financĂ©e par des cotisations patronales - or le gouvernement n'entend pas que cette branche, grosso modo Ă  l'Ă©quilibre financier, s'installe durablement dans le dĂ©ficit.

Accord d'aménagement de fin de carriÚre

Les branches professionnelles et les entreprises pourront signer des accords d'aménagement de fin de carriÚre (temps partiel, tutorat...) pour les salariés exposés à des facteurs de pénibilité (travail de nuit, port de charges lourdes, exposition au bruit ou à des produits chimiques, tùches répétitives...). Rien d'obligatoire, mais les branches signataires bénéficieront d'une aide financiÚre publique. « Un peu comme la loi Robien ».

Pas question toutefois que ces accords prévoient une cessation d'activité anticipée : l'exécutif ne veut pas recréer créer de nouveaux régimes spéciaux. Enfin, les agriculteurs pourront bénéficier du dispositif pénibilité.
COÛT: le «fonds public expĂ©rimental» pourrait ĂȘtre dotĂ© par l'Etat de quelques dizaine de millions d'euros.

Médecine du travail

La prévention de la pénibilité sera intégrée aux missions des services de santé au travail. Le gouvernement devrait aussi accepter un amendement parlementaire les dotant d'une gouvernance paritaire (patronats-syndicats), alors que jusqu'ici ils dépendent uniquement des chefs d'entreprises.

Enfin, les entreprises ne se dotant pas de plans de prévention de la pénibilité seront frappées d'une pénalité représentant 1% de leur masse salariale.

CarriĂšres longues

Une exception sera faite au principe selon lequel les modifications de rÚgles du jeu en matiÚre de retraites s'appliquent toujours par année de naissance. Aménagement complexe mais aux conséquences trÚs concrÚtes pour les personnes ayant commencé à travailler avant 18 ans et nées avant 1960. Exemple cité par la présidence de la République: un homme né en 1953 et ayant travaillé sans interruption depuis ses 16 ans peut actuellement partir en retraite à 58 ans. La réforme aurait dû repousser cette possibilité à ses 59 ans ; ce sera finalement 58 ans et quatre mois.
COÛT : 350 millions au total, d'ici 2018.

Polypensionnés

Les personnes ayant passé moins de 15 ans dans la fonction publique et le reste de leur carriÚre dans le privé sont jusqu'ici « transférées » dans le régime général (Cnav) pour toucher leur retraite. Avec une double conséquence: l'impossibilité de bénéficier du calcul de la pension sur les six derniers mois de salaire, et un désagréable rappel de cotisation de la Cnav. Cette question des « titulaires sans droits » sera largement atténuée en ramenant à deux ans la durée de travail dans l'administration nécessaire pour toucher une retraite de fonctionnaire.

Les autres cas de personnes ayant cotisé à plusieurs régimes au cours de leur carriÚre feront seulement l'objet d'un rapport, pour recenser les gagnants et les perdants d'une éventuel le harmonisation des rÚgles.
COÛT : neutre pour les finances publiques, selon l'ElysĂ©e.

Fonctionnaires mĂšres de trois enfants

Celles qui disposeront de 15 ans de service conserveront la possibilitĂ© de partir en retraite Ă  tout Ăąge, avec les mĂȘmes conditions financiĂšres qu'actuellement, Ă  condition d'ĂȘtre Ă  moins de cinq ans de l'Ăąge de la retraite dans leur catĂ©gorie (60 ans en gĂ©nĂ©ral, mais 50 ou 55 ans chez les policiers et les aiguilleurs du ciel, des hyperprivilĂ©giĂ©s ...) au moment de l'entrĂ©e en vigueur de la loi. Cette possibilitĂ© sera ensuite supprimĂ©e, comme prĂ©vu.
COÛT : 200 millions d'euros par an, pour un nombre total de 25000 bĂ©nĂ©ficiaires environ.

Parmi les laissés pour compte, les enseignants

On les aime bien les nazes, mais aucune pénibilité n'est reconnue à cette profession bien lotie en congés et qui travaille ...assise !

Tant pis s'il leur est interdit de tourner le dos Ă  leurs tĂȘtes blondes et frisĂ©es et s'ils ont de belles notes de teinturier, en encre et en crachat, de garagistes, en carosserie et en pneumatiques, ou d'hĂŽpital, en dĂ©pressions et en points de suture...

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