mardi 11 mars 2014

Sarkozy sur écoute: Taubira et Valls ont effectivement menti

Ayrault cautionne les mises sur écoute téléphonique

Depuis le 26 février, 
Christiane Taubira et lui-même étaient au courant des écoutes téléphoniques visant N. Sarkozy

a finalement admis le Premier ministre invité du JT de 20h sur France 2 mardi soir.   

De son côté, le Président de la République estime qu’il ne "lui appartient pas" de "s’immiscer dans une affaire judiciaire". 
Quant à Manuel Valls, l'omniprésent ministre de l'Intérieur et favori des Français trompés, il semble avoir tout à coup disparu des écrans radar. 

Ayrault révèle le mensonge de la garde des Sceaux
Pour sa défense, Jean-Marc Ayrault a affirmé qu'il n'est pas au courant du "contenu" de ces écoutes, précision d'un intérêt subalterne, si vraiment il n'était pas en capacité d'y accéder. 

Surtout, il contredit la garde des Sceaux: lundi soir sur TF1, Taubira avait assuré avoir appris l'existence des écoutes le 7 mars, suite aux révélations du journal Le Monde.
VOIR et ENTENDRE Jean-Marc Ayrault sur France 2, mardi 11 mars :


Le gouvernement est acculé

Quelques heures auparavant, Le Canard enchaîné avait en effet mis l'exécutif dans l'embarrasdans son édition datée de mercredi 12 mars 
, affirmant que les ministres de la Justice, Christiane Taubira, et de l’Intérieur Manuel Valls, étaient au courant de la procédure concernant la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy. Concrètement, selon l’hebdomadaire, la garde des Sceaux ne pouvait pas ignorer l’affaire, dans la mesure où elle "reçoit régulièrement un résumé du déroulé de l’enquête", écrit Le Canard.

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Le 26 février, elle a reçu "une synthèse des écoutes téléphoniques". L’hebdomadaire satirique contredit donc également les propos tenus par Christiane Taubira devant les Français : "Je n’avais pas l’information", a-t-elle menti lundi soir sur TF1, dressant un rideau de fumée à propos "d’une information judiciaire [...] traitée par des magistrats du siège [...] totalement indépendants, sans relation avec la Chancellerie"...

VOIR et ENTENDRE Christiane Taubira au JT de 20 h sur TF1 lundi 10 mars :


Le sénateur UMP Pierre Charon avait dit sa conviction que la ministre de la Justice savait que l'ancien président avait été placé sur écoute, contrairement à ce qu'elle affirme.
"Menteuse": c'est par ce terme direct et clair que le sénateur UMP Pierre Charon a qualifié la ministre de la Justice Christiane Taubira, lundi, sur le plateau du Soir BFM. Selon lui, il est impossible que la Garde des Sceaux n'ait pas été avertie qu'un ancien chef de l'Etat, en l'occurence Nicolas Sarkozy, avait été placé sous écoute depuis un an par la justice.
"J'ai été à l'Elysée auprès de Nicolas Sarkozy pendant quelques années [en tant que conseiller]. Tout revient au président de la République, et ce n'est pas du tout nauséabond, ce sont des informations traitées par la DGSE, la DCRI, qui lui reviennent" [aux oreilles].

A la question de savoir s'il affirme que l'Elysée, Matignon, ou au moins Christiane Taubira était au courant de ces écoutes, Pierre Charon tranche avec conviction: "Bien sûr".
VOIR et ENTENDRE 


Manuel Valls était également au courant, selon Le Canard

L'hebdomadaire précise qu'à la demande de Manuel Valls, les officiers de police judiciaire qui retranscrivent les écoutes sont tenus de lui faire parvenir régulièrement leur rapport sur l’avancement de l’enquête".

En décembre dernier, le sénateur avait également accusé Manuel Valls d'avoir mis Brice Horefeux sur écoutes. Lors du limogeage du directeur de la PJ parisienne Christian Flaesch, il avait déjà tonné, sans que la presse gouvernementale ne relaie: "Cela va au-delà" d'une chasse aux sorcières, avait mis en garde le sénateur de Paris, invité de l’émission "On refait la séance" sur Public Sénat. "C'est la Roumanie, on écoute les ministres de l'Intérieur et on fout en l'air les policiers les plus performants depuis six ans et demi, c'est honteux ", avait-il ajouté.
Christian Flaesch, nommé sous l'ancien Président Nicolas Sarkozy, a fait l'objet d'une mise en garde du Parquet général, donc du ministère de Christiane Taubira, à propos d'un appel à Brice Hortefeux, ami de l’ex-chef de l’Etat, dans lequel les deux hommes évoquent une audition comme témoin de l'ex-ministre de l'Intérieur dans le cadre d'une procédure judiciaire.
VOIR et ENTENDRE la mise en garde du sénateur Pierre Charon:


Les écoutes téléphoniques, une dérive socialiste héritée de Mitterrand

Selon Le Monde, Brice Hortefeux était sur écoute dans le cadre de l’enquête sur le financement éventuel par Mouammar Kadhafi de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. "M. Hortefeux a été placé sur écoute par la DCPJ. Trois appels sont recensés entre les deux hommes. Le troisième est le plus embarrassant pour le policier", écrit le quotidien du soir.
"Christian Flaesch est un grand flic, c'est un très grand professionnel", avait déclaré Manuel Valls, mais "ça fait 6 ans et demi qu'il est à la tête de la PJ, donc il est par ailleurs normal qu'à un moment ou à un autre, il soit remplacé".
Pour Pierre Charon "on le dégage comme un malpropre (...) si on avait fait ça, nous, ça aurait fait beaucoup de barouf". Parlant de la mise sur écoutes téléphoniques de Brice Hortefeux, il a jugé qu' "on a des écoutes téléphoniques à la Mitterrand". "Je mets en cause le ministre de l'Intérieur" Manuel Valls, a-t-il accusé.

"Moi, président", prend ses distances

François Hollande botte en touche: il ne lui " appartient pas, en vertu de la séparation des pouvoirs, de (s’)immiscer" dans une affaire judiciaire, estime-t-il, dans sa réponse au président de l’Union syndicale des magistrats (USM), Christophe Régnard, à propos des écoutes visant Nicolas Sarkozy et son avocat.
"Il ne m’appartient pas, en vertu de la séparation des pouvoirs, de m’immiscer d’une quelconque manière dans une affaire judiciaire en cours", fait écrire le président de la République dans cette lettre,. 
Dans un autre courrier au bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, il se retranche derrière le fait que " la régularité de ces écoutes peut être contestée le moment venu par un recours devant la chambre de l’instruction", une fois le mal fait...

Demande de commission d'enquête parlementaire 

Un peu plus tôt, le Premier ministre avait étalé sa mauvaise foi.
"Dans quelle République sommes-nous ?" s'est-il interrogé !  C'était la réponse du sombre Ayrault aux députés UMP qui ont demandé mardi au Premier ministre de réunir " en urgence" le Parlement pour s'expliquer sur les écoutes dont ont été l'objet Nicolas Sarkozy et son avocat , Thierry Herzog.  "Demander une commission d’enquête sur une affaire judiciaire en cours, dans quelle République sommes-nous ?", a déclaré le Premier ministre à la presse en sortant d’une réunion du groupe PS à l’Assemblée nationale. "A l’UMP, on veut toujours que les politiques se mêlent des affaires judiciaires, ce n’est pas notre conception", a-t-il polémiqué en guise d'argument. Considérant la déferlante de révélation sur l'implication du gouvernement dans les écoutes téléphoniques des "citoyens ordinaires", Ayrault ne passe plus pour un pitre, mais pour un homme sans foi ni loi. 

Mardi, à la sortie du petit déjeuner du bureau politique de son parti, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a demandé à François Hollande de dire s'il était ' oui ou non au courant" de ces écoutes judiciaires. "Et qu'il le dise clairement en tant que garant des libertés publiques ".

De son côté, l'ancien Premier ministre François Fillon s'est dit favorable à une commission d'enquête parlementaire sur cette affaire. " C'est la seule manière de sortir de la confrontation des positions", a fait valoir  le député de Paris.

Des centaines d'avocats ont protesté contre ces écoutes judiciaires, rappelant "l'impérieuse nécessité de protéger le secret professionnel" des conversations entre un conseil et son client.

Hollande daignera finalement répondre aux courriers de l'USM et du bâtonnier de Paris

Mieux, il s'est résolu à les recevoir
Cette demande des parlementaires UMP intervient alors que le président de la République François Hollande assure qu'il leur fera la grâce de répondre aux lettres reçues de l'Union Syndicale des Magistrats (USM) et du bâtonnier de Paris, et qu'un peu plus tôt dans la matinée, le Premier ministre, a assuré qu' "il n'y a aucune immixtion de la garde des Sceaux, de l'exécutif, dans le déroulement des instructions judiciaires , c'est la garantie que je dois donner, que je veux donner aux citoyens", a en effet déclaré Jean-Marc Ayrault, interrogé par des journalistes à son arrivée à une réunion du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
"Il faut que la droite française s'habitue à ce que la justice fonctionne en toute indépendance. Les moeurs du passé, c'est fini " le chef du gouvernement a-t-il aussi eu l'audace de déclarer.

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