samedi 22 février 2014

Notre-Dame-des-Landes: manifestation à Nantes contre l'aéroport de Ayrault

Les opposants à l'aéroport atterrissent à nouveau dans les rues de Nantes

Plusieurs milliers d'opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes doivent manifester samedi après-midi dans les rues de Nantes

Ils veulent réaffirmer leur refus du projet de transfert de l'actuel aéroport vers celui qui doit être construit dans le bocage à 15 km au nord de la ville d'ici 2020.Le projet est de construire une plate-forme économique "Grand Ouest" d’envergure internationale allant de Nantes à Saint-Nazaire, qui ne formeraient plus qu’une seule et grande métropole. La réalisation de cette plate-forme demande de maîtriser tant le ciel et la mer, que la terre à travers le remplacement de l’actuel aéroport de Nantes par un nouveau à Notre-Dame-des-Landes, mais aussi l’agrandissement du port de Saint-Nazaire, la construction de nouvelles routes et autoroutes…

Sont mobilisées es différentes composantes de l'opposition à ce projet,
des associations comme l'ACIPA (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes), agriculteurs proches de la confédération paysanne, le CéDpa (Collectif d'élus doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes) ou l'Adeca (Association de défense des exploitants concernés par l'aéroport), mais aussi des personnalités politiques et des militants anti-capitalistes de l'extrême gauche.

A trois jours de la mobilisation, Julien Durand, porte-parole de l’ACIPA, précisait le but de cette journée: "maintenir le débat sur le projet pendant les élections municipales et européennes, afin de dénoncer tous les mensonges" autour des études réalisées pour l’aéroport. Le mouvement qui avait quelque peu décliné il y a quelques mois, a redémarré à l’automne, lorsque tout semblait prêt pour accueillir le début du chantier. Et les 150 à 200 "zadistes", c’est-à-dire les habitants/occupants de la Zone A Défendre, présents au quotidien, se serrent les coudes. Au-delà de l’occupation, "nous proposons également une autre vision des choses", affirme un agriculteur de la zone. Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, les 1.650 hectares de cette ZAD sont tous cultivés, rappelle ce zadiste menacé d'expulsion.

Parmi les personnalités politiques annoncées, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, plusieurs personnalités altermondialistes d'Europe Ecologie-Les Verts parmi lesquelles José Bové, Eva Joly, mais aussi, à titre personnel, Christian Troadec, le maire DVG de Carhaix (Finistère) et leader des Bonnets rouges.

Le début du défilé est prévu à 13H00 à la préfecture

La participation des anti-libéraux anarcho-révolutionnaires à la manifestation et des précédents de violences a provoqué une modification du tracé de la manifestation par la préfecture de Loire-Atlantique vendredi par arrêté, afin qu'elle évite l'hypercentre commerçant et les banques, comme cela était initialement prévu par les organisateurs.

En contournant le centre ainsi que la principale avenue de Nantes, le cours des 50 otages, le cortège doit arriver sur le square Daviais, au milieu d'un large terre-plein de parking et de pelouses, au pied des vieux quartiers nantais. Les tracteurs doivent en majorité s'y rendre directement et c'est là que sont prévues les prises de parole.
Plus de 200 tracteurs et 60 cars sont prévus, mais les organisateurs de la manifestation n'ont pas souhaité donner le nombre de manifestants attendues.
Un important dispositif de maintien de l'ordre - autour d'un millier d'hommes des forces de police et de gendarmerie - est mobilisé. Certains transports en commun et parkings nantais annonçaient déjà à leurs usagers vendredi qu'ils ne pourraient pas assurer leur service samedi après-midi. En mars 2012, environ 200 tracteurs et de 4.000 à 10.000 manifestants avait défilé lors de la dernière grande manifestation.

La manifestation est organisée deux mois après la publication des arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux préalables à la construction de l'aéroport
Les travaux n'ont toujours pas commencé: municipales obligent... Si des recours ont été déposés contre ces arrêtés, ils n'ont pourtant pas de caractère suspensif, mais ltransfert des espèces, diagnostics archéologiques et défrichage prennent néanmoins un temps infini.

A un mois du premier tour des élections municipales, le projet de Jean-Marc Ayrault handicappe sa poulichela candidate socialiste Johanna Rolland. 
L'ancien maire de Nantes et actuel premier ministre est en effet initiateur du projet de transfert de l'aéroport qui met la zone à feu et à sang depuis l'origine, dans les années 70, faute de concertation.
C'est aussi la première fois depuis plusieurs mandatures que socialistes et Europe Ecologie-Les Verts ne font pas liste commune au premier tour des municipales à Nantes, en grande partie en raison de leur divergence sur le projet d'aéroport.
Le trouble règne aussi au sein du PS, selon un membre de l'ACIPA: "Monsieur Mareschal (ancien président du Conseil général de Loire-Atlantique) a admis que le débat n’a  pas été mené correctement. Et lorsque l’on apprend qu’une partie de la commission agricole du PS appelle à manifester samedi, on se dit que c’est le fouillis pour eux".

Depuis l'arrêt d'une première opération d'expulsion des opposants installés sur le site, en novembre 2012 à la suite d'intenses affrontements avec les forces de l'ordre, 
les travaux préalables qui auraient dû se dérouler au premier semestre 2013 n'ont pratiquement pas avancé. Et l'inauguration du futur aéroport, prévue initialement en 2017 est désormais envisagée seulement "en 2019 ou avant 2020" par les partisans du transfert.
Le projet de transfert de cet aéroport, déclaré d'utilité publique en 2008, est justifié par ses partisans par le risque de saturation de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique, ainsi que par les entraves qu'il génère sur les constructions du centre de Nantes, soumises au bruit des avions.

Après une prétendue phase de "concertation" et de "dialogue" destinée à apaiser le débat en 2013, les travaux auraient dû démarrer après la publication le 20 décembre 2013 des arrêtés préfectoraux les autorisant.

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