mardi 12 février 2013

Valls envoie la police face aux salariés de Goodyear

Autant de police que de salariés Goodyear rassemblés devant le siège à Rueil-Malmaison
Plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés mardi matin

Valls a déployé un épais cordon de police devant le siège Goodyear France à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) où doit s'ouvrir un comité d'entreprise extraordinaire, qualifié de "très important par un porte-parole de la direction .

Les syndicats négocient les indemnités de licenciement

Alors que, le 1er février, le gouvernement annonçait qu'il faisait tout pour retenir Titan, le repreneur potentiel de l'usine Goodyear  a annoncé ce mardi 12 février qu'il ne reviendrait à la table des négociations et Arnaud Montebourg est "à la recherche active d'une solution alternative".
L'usine Goodyear d'Amiens-Nord et ses 1.173 postes voient grandir la menace.

Le CCE du jour doit porter notamment sur les mesures d'accompagnement dans le cadre de ce projet de fermeture" et sur "le contexte économique", selon un porte-parole de la direction.
"On commence à donner des orientations sur les mesures d'accompagnement, on rentre dans le concret", a confirmé le porte-parole, précisant qu'était également au menu "le choix d'un expert comptable par le CCE".

La CGT a rameuté les salariés Sanofi, ArcelorMittal, PSA  


Les travailleurs des entreprises touchées par des plans sociaux étaient appelés à se rassembler devant le siège de Goodyear. 

Les premiers manifestants venus dès l'aube par un temps gris et froid ont été rejoints vers 09H00 par quelque 750 salariés de l'usine Goodyear d'Amiens Nord.

Un important dispositif policier en contrôlaient les abords. 

Pourtant, à Rueil ce mardi, la CGT qui tente une concentration des salariés de PSA, ArcelorMittal, Sanofi ou Candia, et qui avait convoqué ses jusqu'au-boutistes du distributeur de presse Presstalis (ex-NMPP) ou des membres du collectif Licenci'elles, qui fédère des employées des 3 Suisses, n'avait rassemblé qu'environ un millier de salariés, vers 9 heures, alors que les autorités attendaient 2000 à 3000 manifestants. 

La CGT met en cause le filtrage policier opéré.


Délégué CGT d'ArcelorMittal, Jean Mangin a expliqué s'attendre à tout
"Pousser des mecs à bout, ça c'est de la violence, les voyous ce n'est pas nous, ce sont les patrons de Goodyear, d'ArcelorMittal", a lancé Mickael Wamen (CGT). "On veut que notre action fasse boule de neige", a-t-il dit, avant de confier que les représentants syndicaux allaient rentrer "dans la salle du CCE avec la boule au ventre".
"A Strasbourg, on a été parqués comme des bêtes, menottés (...). On est venu pacifiquement montrer notre solidarité", a-t-il ajouté.

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer en 2014, a appelé les salariés "à prendre une part active" à la manifestation de Rueil-Malmaison, alors que l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) doit fermer d'ici à 2014.


La CGT accusée de faire échouer les négociations


Bernard Thibault avait affirmé le 3 février que la CGT ne refuserait pas "un plan convenable" pour éviter la fermeture du site


La CFDT, proche du PS au pouvoir, accuse la CGT d'avoir fait capoter un plan de départs volontaires en 2012

Le 1er février, en marge d’un déplacement à Ermont-Eaubonne (Val-d'Oise), François Hollande avait admis que la CGT a fait en sorte au temps de la droite au pouvoir que "des occasions (aient) été perdues" l'an passé pour sauver l'usine et les emplois. Lien RMC

En réaction, la CGT a appelé le gouvernement à cesser de "pointer du doigt" des syndicalistes...

Michaël Wamen, élu CGT, s'est étonné des déclarations du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui s'est inquiété des risques "d'implosion ou d'explosions sociales" et a dit vouloir éviter tout débordement. "Ce qui me surprend, c'est le comportement de Manuel Valls qui, aujourd'hui est en train de pointer du doigt des syndicalistes, des salariés qui se battent depuis cinq ans dans une entreprise", a déclaré le syndicaliste. "Il oublie simplement de dire que s'il n'y avait pas eu la CGT chez Goodyear, cette entreprise n'existerait plus".

La CGT ne laisse aucun doute sur sa volonté de politisation des plans sociaux

L'élu CGT a appelé le gouvernement à faire "une politique de gauche, parce que, pour l'instant, ce que le gouvernement fait, c'est du sarkozisme". Il a également dénoncé "la radicalisation du Medef".

Il a souhaité que Manuel Valls "demande aux forces de l'ordre de respecter les salariés et d'arrêter de provoquer". "S'il cherche des coupables et des voyous, il n'a qu'à regarder dans notre dos demain, il y aura écrit 'Goodyear, patron voyou', c'est la vérité. 'Peugeot, patron voyou', c'est la vérité", a ajouté l'élu CGT. "Le bien le plus précieux des salariés chez Goodyear, c'est leur outil de travail", a-t-il souligné, affirmant qu'il appelait les salariés "au calme".


On pouvait en outre voir une pancarte du PCF disant "Merci aux salariés de Goodyear qui se battent pour l'emploi industriel". 

L'absence de cohérence dans la "gouvernance" socialo-écolo va-elle conduire le pays au chaos ?



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