Une infirmière en garde à vue prolongée
Un enfant de trois ans est mort mercredi soir à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris (XIVe). Une infirmière a reconnu une erreur de médicament et a vu jeudi soir sa garde à vue prolongée de 24 heures, mais les circonstances exactes restent à déterminer.
Sans attendre, dans une entretien diffusé jeudi sur le site du Parisien, Ihmad, père du petit Ilyès âgé de 3 ans et né à Joinville-le-Pont, a reproché à l'hôpital de ne pas avoir réagi assez vite alors que son fils était "en train de mourir". Sa douleur est bien naturelle, mais les cris venus des alentours le sont-ils autant?
La meilleure défense est l’attaque
Accusations familiales
> Premier degré dans l’accusation
Le papa raconte, la maman restant absente du débat. "Il y avait personne, je suis sorti dans le couloir et j'ai dit aidez-moi (...) J'ai fait le tour, il n'y avait pas un seul infirmier. Et, quand les infirmiers sont venus, il m'ont dit ‘arrêtez de vous affoler Monsieur, votre fils n'a rien (...). Je leur ai dit ‘mon fils est en train de mourir’ " La réponse d’apaisement du personnel est un acte de psychologie élémentaire qui ne préjuge en rien de sa prise en compte du problème.
> Deuxième degré dans l’accusation
Pour l’oncle d’Issam, l'infirmière placée en garde à vue n'est pas la seule responsable: "On peut pas mettre tout sur le dos de cette pauvre dame. Je veux pas de bouc-émissaire, je veux que tous les responsable soient punis", a-t-il dit.
Récupération politique
Entrée en scène de l’initiateur de le « colère saine » prévue et répétée par Sa Cynique Majesté Royal avant le débat face à Sarkozy pendant la campagne présidentielle télévisée. Le député socialiste Jean-Marie Le Guen a aussitôt exprimé jeudi soir son "émotion" saine, après la mort de l'enfant.
Récupération syndicale
> Troisième degré dans l’escalade, côté infirmier
> Marie-Christine Fararik, de Sud (syndicat non représentatif de l'AP-HP), a jugé que l'"erreur" d'une infirmière ayant débouché sur une "catastrophe", la mort d'un enfant, n'était pas un "crime", ou en tous les cas ne justifie une garde à vue.
Jugeant le "risque zéro" impossible, Mme Fararik a souligné que l'accroissement "à tout prix" de la "productivité" à l'hôpital "peut favoriser" ce type d'erreur. Déjà, le petit Ilyès est oublié et sa dépouille récupérée à des fins politiciennes.
> Un responsable de la CGT-santé, Christophe Prudhomme, a également souligné qu'"à partir du moment où l'erreur n'est pas intentionnelle, la garde à vue est disproportionnée", le Parti communiste jugeant, lui, la procédure "pour le moins démesurée". PCF et CGT unissent une nouvelle fois leurs efforts de déstabilisation politique et si des démonstrations de colère éclataient –spontanément- dans les quartiers, ils n’en seraient évidemment pas à l’origine et en rien responsables.
La CGT en profite pour envisager des possibilités de renouvellement de cet accident.
"Aujourd'hui, du fait de la tension qui existe dans les hôpitaux, liée notamment au manque d'effectifs et à la dégradation des conditions de travail", a ajouté, M. Prudhomme "on peut prévoir que ce type d'accident, qui devrait rester exceptionnel, risque de se multiplier". Voeu de syndicaliste pour 2009 ?
> Troisième degré dans l’escalade, côté médical
De son côté, le président du syndicat de médecins urgentistes Amuf, Patrick Pelloux, a demandé la démission de Roselyne Bachelot, après trois "affaires" s'étant soldées par des sanctions. Aucune présomption d'innocence ? Quelle est la position du bon Dr Pelloux sur l'affaire du sang contaminé qui tache les mains socialistes?
"C'est les lampistes à chaque fois qu'on met en avant (...) On veut bien travailler dans la difficulté, mais lorsque la ministre (...) nous accuse et ne prend pas, je dirais, les nuances sur la présomption d'innocence, ça commence à bien faire. Je crois que Roselyne Bachelot doit démissionner", a-t-il estimé sur France Info. Pelloux a prescrit la mort médicalement assistée d'une ministre...
La réalité est moins simpliste
Les procédures mises en place
Si l'infirmière a bien reconnu avoir administré dans une perfusion du chlorure de magnésium au lieu d'un sérum glucosé destiné à le réhydrater, "aucune conclusion médicale ne peut être établie" pour le moment, a-t-on expliqué de source proche du dossier, car le chlorure de magnésium est un produit habituellement bénin.
L'infirmière a été placée en garde à vue mercredi à 23H00 dans les locaux de la brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) et le Parquet de Paris a prolongé jeudi pour 24H00 cette garde à vue.
A l'issue de cette garde à vue, le parquet pourrait ouvrir une information judiciaire "probablement pour homicide involontaire" et l'infirmière être présentée à un juge d'instruction.
"Dès les premiers moments, l'infirmière est venue dire à son chef de service qu'il s'agissait d'une erreur", a déclaré jeudi à la presse la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
L'état de l'enfant s'étant aggravé, il a été conduit au service réanimation de l'hôpital où son décès est intervenu à 20H45, le parquet ayant annoncé que l'autopsie devait être réalisée jeudi après-midi.
La direction de l'AP-HP a, elle, "demandé un audit interne pour comprendre les circonstances de ce drame".
La garde à vue de l'infirmière "est la procédure normale dans ce cas", a expliqué Mme Bachelot.
La polémique pourrait venir d’ailleurs
> Alors que l’opposition prétend qu'ils manquent de personnels et de moyens, comment explique-t-elle que les hôpitaux admettent des cas d’angine en urgence.
> Tous les cas d’angine de l’Ile-de-France sont-ils soignés dans les hôpitaux parisiens ?
Si l’angine n’était pas aussi bénigne que le dit la presse, pourquoi ne pas communiquer sur le risque réel qui nous serait dissimulé ? Sauf s’il existait un risque d’affolement des populations, que le bon Dr Pelloux nous précise de quel pathologie exacte il s’agissait.
> Mais le papa d’Ilyès a fourni une information intéressante.
Il mentionne en effet les amygdales de son petit. Excluons une ablation à la veille de Noël ! Alors, a-t-il essayé de dramatiser une angine bénigne dans le but de faire admettre son enfant à l’hôpital pour le faire bénéficier de soins aux frais de la solidarité nationale ?
> Si la famille de l’enfant a fait admettre l’enfant en urgence, avec la connaissance d’un risque vital pour le garçonnet, a-t-elle informé le personnel soignant ?
> Si le personnel n’a pas été informé par la famille, en quoi est-il responsable ? Et, à plus forte raison, la ministre ?
Que les partis et syndicats d’opposition se livrent à une récupération paraît inconcevable, mais serait particulièrement malsain en milieu hospitalier.