jeudi 25 juin 2020

Le gouvernement a fait espionner Sarkozy dans l'affaire des écoutes

Sarkozy était justifié à posséder un second téléphone, face à la pratique du ministère de la Justice 

Le Parquet national financier aurait épluché des factures téléphoniques et même géolocalisé plusieurs avocats

Les barbouzes socialistes

Etait visé l'entourage de l'avocat de l'ex-président de la République en exercice, dont Me Thierry Herzog. 
"Fou de rage", Eric Dupond-Moretti évoque un fonctionnement "monstrueux".

Après les révélations d'Eliane Houlette, ancien chef du Parquet national financier, qui dénonçait la semaine dernière les "pressions" adressées lors de l'enquête sur François Fillon en 2017, c'est au tour du Parquet soi-même de faire l'objet de révélations accablantes sur les méthodes socialistes. Dans un papier publié jeudi, Le Point revient sur l'affaire dite des "écoutes", où l'enquête visant Nicolas Sarkozy et son entourage est dénoncée pour avoir "piétiné l'état de droit". 
Rappel des faits

Ils remontent à 2014, quand la justice enquêtait sur les sources judiciaires de l'ex Président et de son avocat, Thierry Herzog. A l'époque, ce dernier aurait obtenu des informations confidentielles sur l'affaire Bettencourt auprès de Gilbert Azibert, ancien avocat général près la Cour de Cassation. A son propos, les media évoquent  depuis cette affaire sous le nom d' "affaire Bismuth", car Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy avaient pris la précaution de dialoguer sur un téléphone dédié, enregistré à ce nom.

En échange des renseignements confidentiels, Gilbert Azibert aurait émis, selon l'enquête à charge mais sans parvenir à prouver ses soupçons, le souhait d'être "récompensé" par un soutien de l'ancien chef de l'Etat par le biais d'une nomination professionnelle à Monaco. Selon la thèse de l'accusation, Nicolas Sarkozy était supposé appuyer sa candidature auprès d'un ministre d’Etat monégasque, lors d'un déjeuner le 25 février 2014. Un appui auquel Nicolas Sarkozy ne s'est finalement pas prêté: la candidature Azibert n'a d'ailleurs pas été retenue. 
Mais le PNF interpréta ce rejet de la requête du juge Azibert non pas comme un refus de "corruption, mais comme un renoncement montrant que le prévenu avait obtenu de nouveaux renseignements: il fallait que, en toute hypothèse, Sarkozy soit suspect. 

Ce qui intrigua fut l'intuition de l'ex-président et de son avocat: Sarkozy prit en effet une fausse identité pour communiquer par téléphone avec son conseil.
C'est ainsi que le substitut du procureur, Ariane Amson, future conseillère pour la Justice de François Hollande à l'Elysée, aurait lancé une enquête préliminaire pour violation du secret professionnel, avec pour objectif d'identifier une éventuelle "taupe" infiltrée au PNF
Or, une telle enquête ne relève pas normalement de la compétence du Parquet national financier.. Un autre procureur, Patrice Amar, aurait coordonné les travaux de cette enquête. 

"Certains magistrats n'ont plus de limites" à la haine politique

En l'absence de soupçons étayés par des éléments tangibles, la justice aurait ainsi récupéré et mis un zèle infini à éplucher les factures de téléphone de plusieurs cabinets d'avocats Dupond-Moretti, Temime, Lussan, Veil-Jourde, Haïk ou Canu-Bernard sont au nombre des cabinets espionnés.
Certains avocats auraient même été géolocalisés en permanence. Une demande de bornage de tous les téléphones aux abords du cabinet Veil-Jourde, dans le 8ème arrondissement de Paris, aurait été ordonnée. 
L'institution judiciaire elle-même aurait été scrutée, les enquêteurs ayant également obtenu la liste de tous les appels entrants ou sortants du parquet national financier, et même d'une juge d'instruction. Certains avocats auraient même été géolocalisés en permanence. Une demande de bornage de tous les téléphones aux abords du cabinet Veil-Jourde, dans le 8ème arrondissement de Paris, aurait été ordonnée. 

"Sur la base d'un seul appel à Thierry Herzog, un ami que je n'ai même pas réussi à joindre, on m'a espionné pendant quinze jours. On a pu savoir quand et qui j'appelais, le nom de mes amis et de mes clients. C'est une atteinte intolérable à ma vie privée et à ma vie professionnelle," tonne l'avocat Eric Dupond-Moretti, dont les 'fadettes' (factures téléphoniques) auraient été épluchées pendant deux semaines. "Je trouve cela monstrueux. Certains magistrats n'ont plus de limites. Je réfléchis très sérieusement au dépôt d'une plainte," poursuit-il, relayant les indignations d'autres avocats concernés.

Des "atteintes" à la vie privée et au droit des avocats, dans une enquête qui n'a rien trouvé, sinon des éléments plutôt "susceptibles de nourrir la défense de Nicolas Sarkozy", raison pour laquelle les résultats auraient été volontairement tus par le Parquet. 
Seuls les procureurs auraient ainsi eu accès aux travaux, et un classement sans suite aurait été prononcé, en décembre 2019. Une décision tardive avec des conséquences déplorables pour la défense : "Nous n'avions donc plus la possibilité de saisir la chambre de l'instruction ou la Cour de cassation pour faire annuler la procédure", déplore ainsi Paul-Albert Iweins, un des avocats de Thierry Herzog.
 
Manœuvre judiciaire supplémentaire ? 
Le Parquet national financier refuse de communiquer sur le sujet, justifiant notamment sa compétence pour une telle enquête par la "connexité des faits", dans un dossier qui jette un nouveau doute sur le fonctionnement de la Justice.

Barbouzerie de socialistes vertueux


En octobre 2017, Le Parquet national financier (PNF) avait rendu son réquisitoire. Dans un document d’une grande sévérité pour les trois protagonistes de ce montage judiciaire, les magistrats du PNF assuraient que l’enquête des juges avait "mis en évidence des charges lourdes et concordantes à l’encontre de MM. Azibert, Herzog et Sarkozy", offrant pour exemple des méthodes utilisées par l’ancien président et son avocat - qualifiés au passage de "délinquants chevronnés" -, le recours, pour communiquer confidentiellement, en démocratie, à la fausse identité de 'Paul Bismuth'… 
Tandis que Mediapart titrait : "le complot de Sarkozy contre ces "bâtards" de juges"... 

Les accusateurs en seront pour leurs frais ?
Du 16 mai 2012 au 27 janvier 2016, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, était Christiane Taubira.
Jean-Jacques Urvoas lui a succédé: 

Le Canard enchaîné révèle le 13 décembre 2017 que Jean-Jacques Urvoas aurait transmis, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 2017, des informations confidentielles à l'élu des Hauts-de-Seine Thierry Solère. Jean-Jacques Urvoas est alors garde des Sceaux, et Thierry Solère visé par une enquête pour fraude fiscale, blanchiment et trafic d’influence. Selon l'hebdomadaire anarcho-libertaire, "au mépris du secret inhérent à sa fonction, le garde des sceaux a donc envoyé à un justiciable une note confidentielle émanant de la Direction des affaires criminelles et des grâces détaillant les investigations en cours à son sujet".

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