Quand les associations et collectifs imposent leur idéologue aux journalistes
Pointer les faits dérangeant les minorités actives est qualifié de dérapage
Anne Toulouse, journaliste spécialiste des Etats-Unis, en a fait l'expérience: nul ne doit exprimer une opinion que les groupes de pression ('lobbies', pour les amateurs de GAFA et autres atteintes à notre souveraineté) ne valident pas. Elle a convenu aux internationalistes lorsqu'elle a signé un essai (avec André Kaspi, professeur émérite des universités, et spécialiste des Etats-Unis) Dans la tête de Donald Trump. où elle déclarait - en 2016 - que "le trumpisme reste une page blanche". Mais, si elle ne colle pas à la "pensée unique" sur la communauté noire aux Etats-Unis, elle "dérape"... Mais quel crime a-t-elle donc commis contre la pensée dominante ?
Sur le plateau de l'émission "Carrefour de l'info" sur Cnews, la journaliste franco-américaine Anne Toulouse a tenu "des propos", ce qui est déjà un jugement défavorable ne laissant aucune place aux opinions, mais de surcroît "très polémiques" - ce qui dénonce un malaise, en fait une condamnation d'un désordre intolérable de la police des idées: chez les tenants de l'ordre supranational et gardiens de la doxa , on ne touche pas à la communauté noire aux Etats-Unis, pas plus qu'à la communauté LGBT ou aux obèses (les personnes en surcharge pondérales, en novlangue (newspeak, pour les bobos du 11e de Paris et journalistes polyglottes en mots isolés) et fins connaisseurs de l'anti-langue pratiquée par Macron..) provoquant des réactions outrées [sic] sur... les réseaux sociaux, lesquels sont appelés à la rescousse quand ça arrange, mais que les mêmes conspuent quand ils ont besoin.
<center><blockquote class="twitter-tweet"><p lang="fr" dir="ltr">Il a montré la voie,se battre non violemment pour la justice et contre toutes les manifestations de haine et de racisme,nous devons être solidaires comme une seule race humaine, une seule humanité. rassemblons-nous et répandons l'amour, pas la haine ❤️ <a href="https://twitter.com/hashtag/BlackLivesMatter?src=hash&ref_src=twsrc%5Etfw">#BlackLivesMatter</a> <a href="https://t.co/RUkuJCXP8Z">pic.twitter.com/RUkuJCXP8Z</a></p>— Laeticia Hallyday (@LHallyday) <a href="https://twitter.com/LHallyday/status/1267307731574067200?ref_src=twsrc%5Etfw">June 1, 2020</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></center>
Nous sommes ainsi prévenus contre un problème dont nous ne savons encore rien: la presse qui dit nous informer (et nous expliquer!) nous conditionne et nous dit ce qu'il faut penser pour penser bien. En cela, elle est bien un groupe de pression monopolistique régi par quelques magnats à l'américaine.
Anne Toulouse, journaliste d’origine française et de nationalité américaine, dont les ouvrages sur la politique US et notamment sur Donald Trump sont publiés en France par le groupe Lagardère (Armand Colin, Dunod, Stock, Fayard, Grasset, Larousse, Calmann-Lévy, Le Livre de poche,, Paris Match, Elle ou Europe 1), a fait des déclarations chocs sur le plateau de la chaîne CNews, dimanche 31 mai, suscitant de vives réactions. Invitée de l'émission "Le carrefour de l'info", elle est interrogée [la presse met ses invités en examen] sur la situation de la communauté noire aux Etats-Unis, alors que des émeutes sont en cours à la suite de la mort de George Floyd, un homme noir étouffé par quatre policiers blancs: il semble ainsi que l'"homme" soit un quidam. Et que déclare la spécialiste interrogée pour dire ce qu'elle sait et non pas ce qu'elle doit ? "La plupart des Noirs sont Somaliens à Minneapolis, on se demande pourquoi ils ont choisi l’endroit où il fait le plus froid aux États-Unis". Intolérable !
"La plupart des Noirs sont Somaliens à Minneapolis, on se demande pourquoi ils ont choisi l’endroit où il fait le plus froid aux États-Unis."
Ils se rendent compte de qu’ils disent à la télé en France, ou c’est devenu une habitude?#BlackLivesMatter
08:25 - 31 mai 2020
Fallait-il qu'un article de Libération de 2014, cité pour preuve historique !, confirmât que, étrangement, il existe effectivement une communauté somalienne importante dans l'état du Minnesota (dont le gouverneur est un membre du Parti démocrate et la capitale, Minneapolis, dirigée par un parti affilié au Parti démocrate) pour que les faits soient admis? Dans les années 90, entre 80.000 et 120.000 Somaliens se sont bel et bien réfugiés dans ce pays déclaré raciste et cet état en bordure du Canada.
Mais les déclarations d'Anne Toulouse sont allées plus loin.
L'ancienne correspondante de RFI, radio publique française, en Amérique du Nord a également fait état de statistiques qui mettent à mal les idées fausses reçues. Elle a en effet livré des chiffres que n'a produit aucun 'fact-checker' de Libération ou du Monde, ni aucun collègue de Radios France (France Inter?) ou Radios France (Jacques Cardoze, Grégory Philipps) ou Cedric Faiche, pour BFMTV, et aucun universitaire...
Les statistiques de l'immigration sont mieux connues aux USA qu'en France
Solidarité oblige, la presse ne condamne pas sa collègue frontalement: elle fait appel aux internautes, lesquels se trouvant être des associations et des militants... Ainsi Josly Ngoma, natif de Brazzaville au Congo, n'est pas cité au hasard: il "étudie l'histoire de l'Afrique et de ses diasporas". En choeur, ils reprochent à la journaliste d'avoir brisé un tabou en rappelant aux manipulateurs de l'opinion "qu'en chiffres absolus, aux Etats-Unis, il y a beaucoup plus de personnes blanches que noires qui se font tuer par la police".
Ces vérités ont rapidement agité les Africains des réseaux sociaux.
Une internaute (anonymée) parlant de "honte", un autre (pas mieux identifié) évoquant "une journaliste qui a quelques siècles de retard sur la société", ce qui n'a aucun sens: il a du retard - et des lacunes - dans sa lecture de Libé ! Clairement, la société qu'il veut pour les Français est celle qu'il se rêve pour lui-même, mais qui n'est pas celle qu'ils se veulent. Un autre "utilisateur" [sic] de Twitter réagit divague, renvoyant pour le coup à deux siècles en arrière : "Donc les noirs doivent vivre dans des endroits chauds ? et ils ne mangent que des bananes ? Ils sentent tous la noix de coco !"
<br>Et la presse cite aussi ce tweet, sans indication de son auteur:
Les voici, l'un et l'autre
Ours subversif (Vince Simonet) se présente en argumentateur : lrem, medef et autres enculés ne me suivez pas, je râle mais j’argumente ! « 1 naze + 1 naze ça ne fait pas un bon, ça fait 2 nazes ! » Impressionnant... Comme la sélection anonymée par l'organe de presse dite "institutionnelle" !
<br>Foulard palestinien autour du cou...
<center><blockquote class="twitter-tweet"><p lang="fr" dir="ltr">Pardon ?? Pardon ?? Mais à quel moment on va décider d'arrêter ce genre de propos à l'antenne ? Comment peut-on encore, en 2020, raisonner de la sorte ?? <a href="https://t.co/RQ15QBnPyX">https://t.co/RQ15QBnPyX</a></p>— Pierre Rondeau (@Lasciencedufoot) <a href="https://twitter.com/Lasciencedufoot/status/1267015261929959430?ref_src=twsrc%5Etfw">May 31, 2020</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script></center>
Pierre Rondeau est "expert en économie du sport", prof à Sports Management School, chroniqueur à @RMCsport (NextRadioTV, donc SFR, c'est-à-dire à la fois BFM et LExpress...), co-directeur de l'Observatoire du Sport à @j_jaures (fondation politique française proche du Parti socialiste): donc un "internaute" comme les autres qui fait un montage improbable mais révélateur...
L'acteur Nicolas Duvauchelles'est mêlé à la polémique
Faisant fi des faits, l'artiste donne libre cours au sentiment (édifiant) et choisit de s'insurger contre la réalité rappelée à bon escient par Anne Toulouse. Mais, persuadé de sa lucidité, l'artiste responsable, papa de trois enfants de trois mères différentes, a donc partagé la vidéo accompagnée d'un commentaire profond: "mais qu'est-ce que c'est que ça ?".
La Justice va s'en mêler: Macron emmêle tout; pourquoi pas les "internautes".
Certains internautes - ou plutôt les avocats des associations dont ils sont membres - ont même déposé un signalement auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel.
Qui était George Floyd, dont la mort, après une intervention policière, est à l'origine des manifestations qui secouent les Etats-Unis ?
George Floyd a quitté l'université pour retrouver Houston et suivre sa passion, la musique. Rappeur amateur, il avait enregistré sous le nom de Big Floyd.
C'était aussi un basketteur de Houston, Texas, récemment arrivé à Minneapolis en quête, selon ses proches, d'un "nouveau départ": sorti de prison en 2014, il avait plaidé coupable pour "vol à main armée" et avait été condamné à cinq ans de prison en 2009, selon des documents de justice publiés par le Daily Mail. Lors d'un cambriolage en bande, commis en 2007, l'enquête judiciaire a déterminé qu'il avait pointé un pistolet sur la victime.
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