jeudi 2 janvier 2020

Réforme des retraites : Macron scandalise en décorant le patron de BlackRock France

La décoration du patron de BlackRock France confirme l'arrogance du banquier de l'Elysée

Macron relance la polémique autour du fonds de pension Blackrock


Le PDG d’Amundi, Yves Perrier (G), PDG de BlackRock, Larry Fink (C) assis aux côtés du président français Emmanuel Macron lors d’une réunion entre le président français et les représentants des fonds d’investissement et des fonds souverains pour lutter contre le changement climatique à l’Elysée à Paris le 10 juillet 2019
Photo by Michel Euler / POOL / AFP

En faisant le patron de BlackRock-France officier de la Légion d'honneur, Macron ravive les soupçons de conflit d'intérêts en lien avec la réforme des retraites : les opposants accusent le géant américain de la finance de vouloir influencer le projet du gouvernement à son avantage. 
Jean-François Cirelli, ancien dirigeant de GDF-SUEZ, puis d'Engie, et actuel président de la branche française de BlackRock a été récompensé par le premier ministre en charge de la réforme, selon la promotion du Nouvel an de l'Ordre national de la Légion d'honneur publiée mercredi au Journal officiel.
Quelques critiques trouvées sur Twitter

Au mépris des critiques attendues:



"Jean-François Cirelli, président de BlackRock France, est promu Officier de la légion d'honneur en ce 1er janvier.
En récompense du pillage de nos retraites par répartition?" a réagi le parti communiste sur Twitter, où la nouvelle était abondamment commentée.

Pour l'ONG Attac France, son porte-parole,Maxime Combes, souligne que
"BlackRock pourrait directement bénéficier de la #reformedesretraites".

De nombreuses voix avaient donné le ton aux réseaux, s’élevant ces dernières semaines pour dénoncer le "lobbying" (par l'AFG) de BlackRock.
Alors que le Parisien révèle que le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, n’avait pas mentionné sa fonction d’administrateur au sein d’un Institut de formation de l’assurance (Ifpass) dans sa déclaration d’intérêts à l’HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique), de nombreux internautes et le site Arrêt sur images pointent du doigt les proximités entre Emmanuel Macron, son gouvernement et BlackRock, "fonds extrêmement attentif aux opportunités des réformes du système des retraites en France". Et de dénoncer une réforme qui aurait été dictée par le lobbying du géant américain.
"Depuis un peu plus d'un mois, votre gouvernement a autorisé le géant des fonds de pension, BlackRock, à collecter directement la retraite privée des Français", a par exemple déclaré le député d'Eure-et-Loire (LR) Olivier Marleix lors de questions au gouvernement, le 10 décembre.

Les journalistes engagés à gauche ne sont pas de reste:



Blackrock accusé de lobbying auprès du gouvernement français

Connu comme le loup blanc, le nom de BlackRock est sorti du bois des réseaux sociaux quand la presse le dissimulait encore malgré la mobilisation en France contre le projet Macron de réforme des retraites. Ce nom est désormais brandi sur des pancartes de manifestants.

Le puissant gestionnaire de fonds de pensions a ainsi été accusé de faire valoir auprès de l'exécutif le régime de retraite par capitalisation, un système par points sur le modèle des fonds de pension américains, au détriment du système français actuel par répartition, solidaire et non pas individuel et individualiste, et au bout du compte inégalitaire.
Un extrait du documentaire "Ces financiers qui dirigent le monde – BlackRock", diffusé par Arte en septembre 2019, dans lequel le réalisateur Tom Ockers rappelle qu’Emmanuel Macron "avait déjà rencontré Larry Fink [le PDG de BlackRock, cf. photo 1, ci-dessus] à plusieurs reprises après sa prise de fonction» et qu’il "veut favoriser les privatisations en France. A cet effet, le président de la République a créé une commission dont l’un des membres n’est autre que le patron de BlackRock France, Jean-François Cirelli. Cet ancien conseiller du président Chirac […] ne cesse de réclamer un recours accru aux fonds spéculatifs pour l’assurance vieillesse."

BlackBlock s'est défendu récemment dans un communiqué publié par sa filiale française
"En aucune manière, nous n'avons cherché à exercer une influence sur la réforme du système de retraite par répartition en cours auprès des pouvoirs publics ou de tout autre acteur du secteur", a assuré BlackRock.

Le représentant de la multinationale de gestion d'actifs, implantée en France depuis plus de 13 ans, explique que BlackRock  "dialogue avec les organismes de réglementation et les pouvoirs publics", "dans le but d'expliquer (son) point de vue sur l'intérêt des investisseurs à long terme", selon son communiqué.

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