Ghosn, arrivé "légalement" à Beyrouth, selon les autorités libanaises, Libération parle en revanche de "fuite rocambolesque"
L’ex-patron franco-libanais de Renault-Nissan - et sauveteur de l'entreprise Renault - a rejoint le Liban
Une opération "digne de James Bond", selon le quotidien français, menée par celui qui était assigné à résidence à Tokyo depuis sa libération sous caution le 24 avril 2019. C’est ainsi, selon un proche - que Libération ne nomme pas - du dossier, que "Carlos Ghosn a fui le Japon" pour gagner le Liban, où il a atterri, dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 décembre 2019, à bord d’un jet privé qui avait décollé, quelques heures plus tôt, de la Turquie voisine.
L’ancien dirigeant de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est avec son épouse, Carole, et loge dans une maison protégée par plusieurs gardes. Un répit après un "voyage rocambolesque depuis Tokyo" où il était assigné à résidence depuis sa libération sous caution, après un total de cent trente jours de garde à vue et de détention provisoire, et dans l’attente de son procès pour diverses malversations financières présumées. Les conditions de sa résidence lui interdisaient de voyager à l’étranger.
Au Japon, Carlos Ghosn habitait dans une maison du quartier chic de Hiroo, dans le centre de Tokyo. Il semble que la surveillance n’était pas des plus strictes, même si elle était assurée par la police, le bureau des procureurs et, à titre privé, par Nissan.
Selon les informations livrées par Libération, l’homme d’affaires a échappé à la surveillance pour gagner un aéroport discret de l’Archipel, où l’attendait un avion privé. Il serait entré au Liban avec une simple pièce d’identité. Ressortissant libanais, il n’a pas besoin de passeport pour franchir l’immigration.
La rumeur circule d’un départ sous une fausse identité
De fait, selon une source citée par la chaîne publique japonaise NHK, une vérification des données des services d’immigration montre qu’il n’y a eu aucune sortie du territoire sous le nom de Carlos Ghosn. Une information qui alimente la rumeur d’un départ sous une fausse identité.
Elle soulève la question de l’existence d’un vrai-faux passeport. Les autorités japonaises auraient interrogé l’ambassade du Liban à ce sujet. Refusant de commenter officiellement, la représentation diplomatique aurait toutefois démenti. Il semble improbable que Beyrouth coure le risque de se mettre Tokyo à dos.
L’opération aurait été manigancée par Carole Ghosn, toujours selon la presse française, du seul fait qu'elle accompagnait son époux dans l’avion arrivé à Beyrouth.
C. Ghosn aurait préparé cette "évasion" avec ses demi-frères – issus du remariage de sa mère avec le membre d’une modeste famille sunnite du nord du Liban –, qui ont d’excellentes relations en Turquie. Or, depuis son mariage avec Carlos Ghosn, elle dispose, à titre personnel, d’importants moyens financiers.
La France soutient le Japon contre son ressortissant par nécessité de ne pas fragiliser ITER
Mardi 31 décembre, le principal avocat japonais de Carlos Ghosn s'est dit "abasourdi" par l'annonce de son client arrivé au Liban, alors qu'il partageait la responsabilité des conditions de son assignation à résidence au Japon. "C'est une surprise totale, je suis abasourdi", a déclaré aux media Junichiro Hironaka, qui affirme ne pas avoir été contacté par Carlos Ghosn et avoir appris "par la télévision" que son client était au Liban, malgré quatre inculpations au Japon pour malversations financières.
"Je n'ai pas fui la justice, je me suis libéré de l'injustice".
Dans un communiqué publié mardi matin, le patron d'industrie s'est justifié.
Dans un communiqué publié mardi matin, le patron d'industrie s'est justifié.
"Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l'otage d'un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité, a-t-il écrit. Je n'ai pas fui la justice, je me suis libéré de l'injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les media, ce que je ferai dès la semaine prochaine."
Un départ mystérieux.
La presse qui parle de "fuite" en est pourtant réduite à des hypothèses sur les conditions dans lesquelles Carlos Ghosn a quitté le Japon. Les conditions de liberté de l'ex-PDG de Renault-Nissan précisaient que ses passeports étaient gardés par ses avocats, garants du respect des règles imposées par la justice à son égard. Ses avocats ont confirmé mardi qu'ils avaient toujours ces documents en leur possession. Son assignation à résidence à Tokyo lui laissait la liberté de voyager à l'intérieur du Japon, mais la durée d'absence de son domicile était réglementée.
La presse qui parle de "fuite" en est pourtant réduite à des hypothèses sur les conditions dans lesquelles Carlos Ghosn a quitté le Japon. Les conditions de liberté de l'ex-PDG de Renault-Nissan précisaient que ses passeports étaient gardés par ses avocats, garants du respect des règles imposées par la justice à son égard. Ses avocats ont confirmé mardi qu'ils avaient toujours ces documents en leur possession. Son assignation à résidence à Tokyo lui laissait la liberté de voyager à l'intérieur du Japon, mais la durée d'absence de son domicile était réglementée.
Carlos Ghosn "n'est pas au-dessus des lois", lâche une secrétaire d'Etat française
Le sommet de l'Etat étant préoccupé par les grèves des transports et dédié à la réponse du président aux mécontents, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré que la France ne cautionne pas la "fuite" de l'ex-PDG de Renault-Nissan au Liban.
Mardi sur France Inter, elle confirme dans un communiqué que la France assurera bien toutefois le soutien consulaire qui est dû à tout citoyen français...
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