La presse justifie cette envolée, nous expliquant pourquoi...
La hausse de 5,9 % avait été proposée par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) en février
Déjà deux informations partisanes dans ce court énoncé.
1 - Le gouvernement n'est pas responsable, puisque c'est la recommandation d'une commission. Or, d'une part celle-ci est une émanation de Bercy et, d'autre part, ses avis n'ont qu'une valeur consultative. Ensuite, la-dite recommandation date de février, ce qui suggère que l'ex-banquier de l'Elysée se ferait tirer l'oreille, pour des raisons de justice sociale...
2 - "Mais le gouvernement a repoussé cette augmentation de trois mois, le délai maximum". L'AFP se garde bien de préciser le motif de cette procrastination, et se refuse, évidemment, à évoquer le scrutin des européennes. Mais, désormais, c'est devenu une obligation.
Les tarifs réglementés de l’électricité doivent augmenter de 5,9 % au 1er juin.
C'est un document du gouvernement, consulté ce mercredi par l’AFP, qui le dit.
Le gouvernement a soumis mardi au Conseil supérieur de l’énergie (CSE) un projet de décision sur les tarifs réglementés de vente (TRV) vendus par EDF à environ 25 millions de foyers actuellement. Ils doivent augmenter "à compter du 1er juin 2019", indiquait le texte, "dévoilé" par la lettre spécialisée Enerpresse et dont l’AFP a obtenu copie, à charge de préparer les esprits. Cette date a aussi été confirmée jeudi par une source gouvernementale.
Le 1er juin correspond à "la date limite permise par la délibération de la CRE" pour son application, explique le document soumis au CSE. Obligation, date limite : le gouvernement n'avait pas le choix, tente-on de nous persuader, pas plus que pour la hausse des tarifs des carburants, tout aussi colossale?
Augmentation du prix des combustibles
"En 2018, les prix de gros de l’électricité ont notablement augmenté en France, comme dans toute l’Europe, du fait de l’augmentation des prix des combustibles et du carbone", fait valoir le gouvernement. Encore deux justifications : ce qui se fait à l'étranger contraint-il la France de s'aligner, en dépit de son réseau dense de centrales nucléaires ?
Nos voisins ont une électricité plus chère, en très grande partie du fait de son choix d'une source d'énergie différente, plus coûteuse.
Et d'ailleurs, les "prix de gros de l'électricité" ont-ils augmenté dans des proportions correspondantes ? Cela reste à prouver, au vu du graphique ci-dessous :
Nos voisins ont une électricité plus chère, en très grande partie du fait de son choix d'une source d'énergie différente, plus coûteuse.
Et d'ailleurs, les "prix de gros de l'électricité" ont-ils augmenté dans des proportions correspondantes ? Cela reste à prouver, au vu du graphique ci-dessous :
Evolution des prix de gros de l’électricitéau cours des 3 derniers mois (en €/MWh):
Les concurrents d’EDF ont pour leur part accès à coût fixe à une partie de l’électricité nucléaire produite par EDF, mais seulement dans une certaine limite. Au-delà de ce quota, ils doivent aller se fournir sur les marchés, où les prix sont donc élevés. Les clients du fournisseur institutionnel ne devraient donc pas être affectés. Or, les TRV (tarifs réglementés de vente) sont aussi conçus pour permettre à ces fournisseurs alternatifs d’être compétitifs et de pouvoir proposer des tarifs inférieurs : c’est le principe de la "contestabilité". C'est donc là où l'ouverture à la concurrence, comme facteur de baisse des prix, est un leurre du libéralisme.
Une augmentation repoussée de trois mois
"La hausse proposée par la CRE est du même ordre de grandeur que les hausses répercutées dans les autres pays : 8 % en Espagne et en Italie et hausse de 20 % du tarif social en Belgique", fait en outre valoir le gouvernement.
Le pouvoir évite la comparaison avec l'Allemagne, par exemple, puisque la chancelière Angela Merkel se donne encore dix-neuf ans pour fermer toutes ses centrales électriques qui fonctionnent au charbon, au mépris de l'empreinte carbone. En 2018, 38 % de l’électricité du pays était toujours produite avec cette source d’énergie très polluante. Ce qui peut sembler long en comparaison de la France qui prévoit la fermeture de ses quatre centrales d’ici à 2022, du Royaume-Uni et de l’Italie qui tablent sur 2025 et des Pays-Bas qui visent 2030.
Le pouvoir évite la comparaison avec l'Allemagne, par exemple, puisque la chancelière Angela Merkel se donne encore dix-neuf ans pour fermer toutes ses centrales électriques qui fonctionnent au charbon, au mépris de l'empreinte carbone. En 2018, 38 % de l’électricité du pays était toujours produite avec cette source d’énergie très polluante. Ce qui peut sembler long en comparaison de la France qui prévoit la fermeture de ses quatre centrales d’ici à 2022, du Royaume-Uni et de l’Italie qui tablent sur 2025 et des Pays-Bas qui visent 2030.
En pleine crise des Gilets jaunes, initialement alimentée par des revendications sur le pouvoir d’achat, singulièrement les prix à la hausse des carburants, le gouvernement avait préféré utiliser le délai légal de trois mois dont il dispose pour se prononcer sur la décision de la CRE. Ce faisant, il a retardé son application pendant la période la plus froide, où l’électricité est la plus utilisée par les particuliers, de crainte d'ajouter le chaos à la colère.
Les TRV sont proposés par EDF, l’acteur historique du secteur, ainsi que par les entreprises locales de distribution dans certaines régions. De nombreuses offres de fournisseurs alternatifs sont aussi indexées sur ces tarifs réglementés.
En somme, le principe d'équité dessert tout le monde et devient un argument en faveur des hausses de tarifs... Près de 6% de plus, dans la joie !
En somme, le principe d'équité dessert tout le monde et devient un argument en faveur des hausses de tarifs... Près de 6% de plus, dans la joie !
Et notre bonheur sera à son comble en août, quand EDF nous appliquera une nouvelle hausse des tarifs de l'électricité...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):