Loup-Denis Elion met en évidence le grotesque du scandale
Le footballeur Antoine Griezmann a trouvé un soutien intelligent
Le comédien Loup-Denis Elion s'est grimé en blanc pour tenter de démontrer la stérilité et la stupidité de la polémique, alors que les activistes anti-Blanc font un malheur avec la diffusion d'une photo du footballeur grimé en Harlem Globe trotter et, du coup, accusé de racisme. Sur les réseaux sociaux, les mêmes qui cassent du flic à Aulnay-sous-Bois ou à Champigny-sur-Marne ont submergé le pauvre Antoine Griezmann sous une pluie de critiques en quelques heures. Au moins Castaner sait-il désormais qu'ils ne "bénéficient [peut-être] pas des allocations-chômage pour partir deux ans en vacances"...
Le corps et le visage peints en noir, le footballeur avait voulu, lors d'une fête déguisée, rendre un hommage sincère aux basketteurs de légende des Harlem Globe trotters dont il est un authentique admirateur. Mais les pisse-vinaigre et trouble-fêtes ne prennent pas de repos ! Sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #blackface, les petites-têtes - des fans de foot ? - ont gribouillé des messages accusant le footballeur de racisme. On le sait désormais, se passer la peau au cirage ou revêtir des costumes traditionnels en guise de déguisement est devenu tabou. C'est comme parler islam, pour un Chrétien : interdit !
Vécus comme de la discrimination, par ceux d'entre eux qui sont mal dans leur peau, ces comportements sont stigmatisés par les antiracistes, notamment, qui sont aussi des anti-colonialistes, anti-sionistes, ou des anti-libéraux qui acceptent, en revanche, certaines différences, telle l'homosexualité et ses déclinaisons diverses.
Faut-il laisser proliférer les amalgames ?
Non, répond Loup-Denis Elion, star de 'Scène de Ménages", sur M6. Frère du chanteur de rap Sly Johnson, l'acteur, que l'on a pu voir aussi à plusieurs reprises sur grand écran en 2017, défend ses opinions sans langue de bois. Militant de la lutte contre le racisme, il n'aime pas pour autant qu'on tire à boulets rouges sur un bouc-émissaire, à l'aveugle. Son nom apparaît au générique du film 'Indigènes' (2006) de Rachid Bouchareb.
Il a donc réagi, à sa façon, à la querelle qu'il juge stérile, en postant, sur son compte twitter, quelques clichés qui se passent de commentaires.
Maquillé en blanc, coiffé d'une perruque blonde façon brushing 70's, en costume à jabot très disco, et même sexy torse nu, l'acteur interpelle ses followers : "Est-ce que je suis un méchant raciste anti-blancs ?", poste-t-il en légende à ses photos, accompagnant le tout de plusieurs hashtags révélateurs : #cadevientnimportequoi #calmonsnous ou encore #deguisetoicommetuveux.
Bien sûr, certains diront que sa tentative de dédramatisation n'est pas à la hauteur de l'enjeu ...politique.
D'autres, sur les réseaux sociaux, se révèlent même en le traitant de "nègre de salon", s'inspirant de la distinction du marxiste révolutionnaire Malcom X entre "nègres des champs et "nègres de maison".
Et bon nombre d'anonymes, formatés au communautarisme, lui reprochent un manque de solidarité avec sa ..."communauté." Lien PaSiDupes : Censure communautariste : l'humoriste Lafesse tacle les twittos mais épargne les associations
Les idéologies politiques sous-tendent clairement cette querelle.
On voit clairement deux courants se dessiner : ceux qui, plaidant pour moins de violence et de paranoïa, soutiennent la démarche de Loup-Denis Elion, demandant aux militants de ne pas voir du racisme partout. Et ceux qui prônent le respect de la mémoire, appliquée à la pratique du blackface, non pas une manifestation en lien avec l'esclavagisme, comme ils veulent le faire croire, mais une caricature raciale stéréotypée, comme celle du paysan, mais pointée par le mouvement afro-américain des droits civiques, de la même façon qu'en 1976, Coluche (ci-contre) se grima en noir dans l'un des personnages qu'il interprète dans son sketch culte faisant la satire du Schmilblick; ce sketch est connu sous appellation 'Le Schmilblick', ci-dessous.
Le "blackface" est une une forme théâtrale américaine datant du début du 20e siècle et postérieure à l'esclavagisme : l'interdiction de l'esclavage était acquise dans les principaux Etats de la planète.
Un acteur blanc, grimé en noir, Lewis Hallam Junior, fait naître un personnage noir aux mille et un défauts, au même titre que l'Arlequin de la Commedia dell'arte ou Guignol : fainéant, menteur, porté sur la boisson, il associe les pires clichés négatifs à la fausse couleur de peau du personnage. De la même manière , naissent, sur les scènes, des personnages de femmes faussement noires dont les travers humains donnent de la femme noire une image extrêmement péjorative : corpulente, mauvaise, indolente... Mais la femme de Guignol, surnommée "Mère la Grogne", du fait de son caractère souvent acariâtre avec son mari et son ami Gnafron, est une femme blanche de caractère, certes, mais bavarde et intéressée par l'argent.
Manifestement, sur les réseaux sociaux, les marxistes tirent les ficelles pour opposer les classes et les races. Le mot 'race' est tabou mais, malgré le déni politiquement correct qui l'entoure, la race est une valeur sûre de la lutte des "classes" revisitée.
Après le journaliste Pierre Menès, c'est au tour d'un rappeur de rappeler les racistes profonds à la raison : Rohff
Réputé proche de l'attaquant de l'Atletico Madrid, Rohff n'a pas hésité à se ranger au côté du footballeur. Pour ce natif de Madagascar, nombre d'internautes cherchent avant tout à nuire à l'image d'Antoine Griezmann, comme ils tacleraient le footballeur Olivier Giroud, en croyant soutenir Benzema. Une mauvaise foi qui viendrait, selon le chanteur, disque de platine, d'une volonté d'anonymes de se la joueur "défenseur de quelque chose, en cherchant la petite bête".
Le rappeur ne se dit "absolument pas vexé" par le geste du talentueux gaucher,
"assumant" pleinement son physique : "Je suis fier d'être comme Dieu m'a fait, NOIR".
De son vrai nom Housni Mkouboi, 40 ans, Rohff se dit même prêt à se grimer lui aussi en "Grizou ou Johnny" par humour et sans racisme, à quelque degré que ce soit.
Il convoque même Dave Chappelle, célèbre humoriste américain qui avait retourné le procédé en tentant un "whiteface" pour imiter un journaliste blanc.
Sans même ébouriffer la mèche blonde du président Donald Trump ?
Mais de quoi donner à réfléchir aux pros de l'anti-racisme ringard.
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