jeudi 15 octobre 2015

Cinq syndicalistes d'Air France mis à pied pour violence

Mise à pied de cinq syndicalistes sur dix impliqués dans les violences 

Les cinq syndicalistes -banalisés en "salariés"- d'Air France sont poursuivis, suite aux violences du 5 octobre sur deux dirigeants

Ils sont "mis à pied" - en clair, "suspendus" - à titre conservatoire et sans solde, (avant d'être -sans nul doute- réintégrés), annonce une source syndicale, ce jeudi. 
La sanction prend effet à partir de ce jeudi. Les cinq syndicalistes d'Air France ont reçu mercredi un courrier les informant de leur mise à pied. Il s'agit d'une mesure provisoire permettant à un employeur d'écarter un salarié dans l'attente d'une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement. 


Ce qui est "inadmissible", ce sont les violences aux personnes

Agés de 35 à 48 ans, quatre sont employés de la branche cargo Air France et un d'Air France Industries. Certains ont un mandat syndical à la CGT, selon une source proche du dossier. 

La CGT d'Air France a estimé qu'"après avoir criminalisé la souffrance des salariés, la direction enfonce le clou en s'attaquant aux revenus et à l'emploi des salariés".
"Ceci est inadmissible et non propice à la reprise d'un dialogue social apaisé". 
Ces cinq salariés avaient été déférés devant le Parquet de Bobigny mardi après une trentaine d'heures de garde à vue. Leurs interpellations, lundi au petit matin, ont suscité une salve d'indignations dans les rangs de la gauche radicale et des syndicats. 
Ils sont soupçonnés d'avoir eu un rôle actif dans les violences physiques du 5 octobre au CCE consacré à l'annonce d'un nouveau plan de restructuration menaçant 2900 emplois. 

Deux dirigeants d'Air France avaient alors été molestésleurs chemises déchirées, et poussés à l'exfiltration en escaladant des grilles avec l'aide de vigiles.

L'extrême gauche cautionne les violences

Le numéro 2 de la CGT Air France Mehdi Kemoune a réclamé "l'abandon des poursuites". "On ne peut pas criminaliser le désespoir des salariés, c'est une faute majeure", a -t-il déclaré.


Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche)  s'est emporté mardi matin sur BFMTV et RMC : "C'est une honte ! Qu'est-ce qu'ils ont fait, ces gens ? C'est des trafiquants de drogue ?"

"Ces salariés n'ont rien à faire en garde à vue", a également jugé Pierre Laurent (PCF) sur i-Télé. "Les traiter comme des criminels, c'est vouloir les humilier et humilier à travers eux tous les salariés qui se sont mobilisés".

Au PS, Julien Dray polémique en faisant de l'enfumage. "Excès de zèle des forces de police" ou "provocation"? L'ex-député PS a posé la question sur France Info. "Dans la situation que vit Air France, tous les acteurs, y compris la justice, doivent faire attention à ne pas créer des tensions supplémentaires", a-t-il dit. A commencer par Dray ?

Jugés le 2 décembre

Selon le Parquet, quatorze plaintes ont été déposées après ces violences: neuf émanant de vigiles et cinq de cadres de l'entreprise. Les cinq salariés seront jugés le 2 décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des "faits de violences en réunion ayant entraîné une ITT (incapacité temporaire de travail) n'excédant pas huit jours", délit passible de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende. Avec sursis ?...

Une enquête interne à la compagnie avait permis d'identifier une dizaine d'individus impliqués dans ces violences. De premières notifications de sanctions devaient être envoyées en ce début de semaine, selon une source proche du dossier.

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