lundi 31 août 2015

Climat: problèmes de financement de la COP 21 à Paris

Pas assez d'argent pour la grande conférence de Paris sur le réchauffement climatique

La prochaine session de négociations sur le climat en octobre n'est pas financée non plus

Le signal d'alarme a été tiré par la secrétaire exécutive de la convention cadre de l'ONU sur le climat, Christiana Figueres, à l'ouverture de l'avant-dernière session de négociations à Bonn. "J'ai le regret de vous informer que nous avons actuellement un déficit de 1,2 million d'euros (1,3 million de dollars) juste pour couvrir les sessions prévues à l'ordre du jour", a révélé Christiana Figueres. 

Elle a appelé "les pays en mesure de le faire à apporter une contribution". Ca tombe bien: Michel Sapin vient tout juste d'assurer "il y a les moyens". 

A 195 pays, les financements devraient être un jeu d'enfants 

La COP 21 qui réunira 195 pays du 30 novembre au 11 décembre va tenter d'aboutir à un accord contre le réchauffement climatique. Il s'agit de parvenir à des engagements des pays pour contenir la hausse des températures à 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle. 

Réunis à Bonn jusqu'au 4 septembre, les représentants des parties à la convention de l'ONU sur le climat vont plancher sur un nouveau texte élaboré cet été par les co-présidents des débats. Ce document, base de négociation pour un avant-projet d'accord, est censé être plus clair que le précédent mais maintient toutes les options pour chaque question en discussion. Les engagements nationaux de réduction de gaz à effets de serre (GES) annoncés jusqu'à présent - une soixantaine de pays responsables de près de 70% des émissions de GES - ne permettront pas de limiter le réchauffement à 2 degrés.
Madame Royal ne semble pas au courant ?
La ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l’Énergie de Hollande ne communique pas...

Robin des Bois de Sapin veut rendre aux défavorisés les impôts pris aux classes moyennes

Baisse des impôts : "il y a les moyens de rendre l'argent", assure Michel Sapin

Le ministre des Finances assure travailler pour "rendre une partie des efforts aux Français les plus modestes"

Présenté comme ça, qui contesterait cet effort d'équité? Sauf que ça fait trois ans que ça dure et que ceux qui travaillent sont solidaires- contraints et forcés- des illégaux de France qui représentent une part grandissante de ces "défavorisés" que Sapin ne désigne pas clairement. 

Au détriment des petites gens
A l'approche d'échéances électorales majeures -Régionales en 2015 et campagne présidentielle de 2016- Michel Sapin confirme que des baisses d'impôts sont à l'étude. "Il y a les moyens, avec les sommes considérables que l'Etat, les collectivités locales, la sécurité sociale dépensent, pour trouver deux milliards pour rendre une partie des efforts aux Français les plus modestes", affirme le ministre des Finances, ce lundi, sur France Info.
"Le nombre de foyers imposés à l'impôt sur le revenu a considérablement augmenté entre 2010 et aujourd'hui. Il ne me paraît pas anormal de revenir à peu près au même niveau que 2010, c'est-à-dire rendre aux Français les plus modestes une part des efforts qu'ils ont acceptés", ajoute-t-il. Une hausse de 2% du RSA n'est-elle pas déjà actée au 1er septembre ?

"Si on baisse les impôts d'un côté, ce n'est pas pour les augmenter par ailleurs," clame le ministre. Or, ce lundi, le quotidien Les Echos affirme que la baisse annoncée pourrait s'élever à 2 milliards d'euros dont les travailleurs ne verront encore pas la couleur, s'ils se situent au bas du barème de l'impôt sur le revenu.

En parallèle, le gouvernement ne compte pas laisser filer les comptes publics

Telle est l'autre résolution de rentrée de l'exécutif socialiste. Alors que le passe Navigo, en passant à 70 euros par mois et 770 euros par an, et la redevance télévisuelle augmentent pour tous, Sapin se croit bien avisé de clamer: "On ne va pas modifier nos objectifs de déficits. Il faut diminuer les déficits. Pour le reste, faites-nous confiance". C'est là que les Français hésitent à lui signer un chèque en blanc

Le 20 août,le président de la République par défaut,  François Hollande a déjà fait miroiter qu'"il y aura des baisses d'impôts quoi qu'il arrive en 2016. Pour en fixer l'ampleur, ça dépendra de la croissance que nous pourrons atteindre en 2016", indique le roi des forêts de Noël.
Sapin a-t-il les moyens de verser sa quote-part à l'organisation de la COP
que la France héberge en décembre: financer le réchauffement climatique ou la baisse des impôts, il faut choisir ! 

VOIR et ENTENDRE Michel Sapin avouer que Hollande a trop fiscalisé les travailleurs:


dimanche 30 août 2015

Concours de "tee-shirt" mouillé pour Manuel Valls à l'université d'été du PS

Le premier ministre trahi par sa thyroïde à La Rochelle
Valls tiendra-t-il encore longtemps le coup ?
Les internautes ont ridiculisé Valls, hargneux, ce dimanche à La Rochelle où il clôtura l’université d’été du PS ce midi par un discours fleuve de plus d'une heure... Le premier ministre est longuement revenu sur le sort le terrorisme et les migrants, les résultats économiques du gouvernement ou la nécessité de la solidarité des écologistes tentés de jouer leur carte personnelle pour les élections régionales. 

Mais ce qui a surtout retenu l’attention des internautes, c’est l'état dans lequel s'est mis le chef du gouvernement suite aux sifflets des jeunes militants du MJS.

Une mauvaise climatisation ou un état physique perturbé ? 

Sa chemise blanche devenait transparente au fil des sujets sur lesquels Valls s'emportait à la tribune,
Manu ne sait plus comment se faire remarquer
à la plus grande rigolade des internautes. A la tribune, Manuel Valls habitué à ce phénomène, tentait de ne pas s'alarmer de cette manifestation physique intempestive, voire préoccupante. Chacun avait remarqué sa façon de repasser sa veste à sa sortie de voiture en pensant qu'il se la jouait à la JFK, mais cette mise en scène ne tient plus.

Florian Phillipot et même l’ancienne ministre Michelle Delaunay y sont allés de leur tweet sur le spectacle offert par Valls.
Matignon s'inquiète de l'état de santé du premier ministre
L'élément de langage officiel colporté par les media ne trompe personne. 

De quel mal secret Valls souffre-t-il ?
L'agitation incontrôlée de sa main gauche avait interloqué les députés présents.
Cette fois, on pense à un dérèglement de la thyroïde.

EELV: la permanence de François de Rugy vandalisée à Nantes

Sanction immédiate des radicaux Verts à la désertion de François de Rugy (EELV)

La vitrine de la permanence nantaise du député a été brisée, à coup de masse, dans la nuit de samedi à dimanche.
Le coup de masse a été porté au niveau du visage de l'élu... Ce dimanche matin, l'équipe de François de Rugy a constaté que la vitrine de son local a volé en éclats. "La semaine dernière, c'était un tag "collabo fais gaffe à ta peau", maintenant vitrine saccagée...", se désole l'élu sur son compte Twitter.

Selon la police et l'équipe du député, personne n'aurait pénétré dans la permanence, située rue Paul Bellamy à Nantes, et rien n'aurait été volé. 

Cette agression intervient quelques jours après la démission de François de Rugy du parti Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV).

Sur les réseaux sociaux, plusieurs bons camarades du Parti socialiste (PS) ou d'EELV ont manifesté leur indignation et leur soutien à François de Rugy.

Les regards se tournent vers les Zadistes, les écologistes radicaux 
qui occupent la zone de non-droit du futur aéroport voulu par l'ex-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault.

Pour nuire à EELV, Hollande fait durer la nomination du successeur de Rebsamen


Le remaniement tarde et les chômeurs souffrent

L'exécutif socialiste sacrifie la courbe du chômage aux intérêts politiciens du PS

Pour Noël Mamère, un rapprochement des écologistes avec le gouvernement socialiste est pour l'instant inenvisageable.  Le parti EELV a été meurtri par le lâchage de François de Rugy (ci-contre), l'un des minoritaires de la formation écologiste. Le coprésident du groupe à l'Assemblée nationale a claqué la porte pour espérer un rapprochement avec le gouvernement.  "Nous nous retrouvons dans une situation de nain politique impossible, incapable et impuissant", ajoute-t-il.
Noël Mamère député-maire EELV de Bègles dénonce la "dérive sociale-libérale" qui anime l'ambitieux François de Rugy"Nous avons soutenu un temps le gouvernement et nous voyons que nous sommes très loin des engagements qui avaient été pris et nous ne pouvons pas cautionner."

Une fracture qui aura des conséquences sur la présidentielle. 
"A l'heure qu'il est, je ne vois pas comment les écologistes pourraient ne pas avoir un candidat à la présidentielle, estime-t-il finement, au vu des candidatures EELV opposées aux candidats socialistes dans le Nord-Pas-de-Calais et dans les Bouches-du-Rhône. EELV aura un candidat car il ne se retrouve pas dans la politique du gouvernement, justifie-il. Nous n'avons pas la vocation d'être les strapontins du parti socialiste. Nous ne sommes pas politiquement biodégradables et donc nous serons présents si cela est nécessaire", ajoute-t-il, plein de formules.

"Il est nécessaire que les écologistes se fassent entendre autrement que par ces querelles insignifiantes." (Noël Mamère)
A la question de savoir qui représentera EELV en 2017, Noël Mamère botte en touche : "Je pense qu'il est nécessaire que les écologistes se fassent entendre surtout face au chaos climatique en face de nous, autrement que par ces querelles insignifiantes mais en retrouvant la société .

Pour Jean-Vincent Placé, le parti écologiste est "une structure morte"

Après le départ de François de Rugy, le sénateur écologiste diagnostique le décès de son propre parti. Toutefois, Jean-Vincent Placé n'a pas annoncé s'il quitte Europe Écologie les Verts.

Europe Écologie-les Verts n'a jamais eu la cote. Tous les scrutins démontrent que les écologistes ont l'oreille des media, mais voient le dos des électeurs. Quand ils semblent briller aux législatives, c'est que Martine Aubry a fait entrer le cheval de Troie Duflot dans la place en leur réservant des circonscriptions acquises à la gauche. Ses propres responsables politiques se sont rendus insupportables à la population aux prises avec le chômage, accablée d'impôts et lasse des bisbilles politiciennes. Après le claquement de porte de François de Rugy jeudi 27 août, c'est au tour de Jean-Vincent Placé de taper sur son parti. 

Le sénateur a qualifié jeudi EELV de "structure morte", tout en refusant de dire avant vendredi matin s'il quittera la formation. En début de mois, il avait toutefois déjà menacé de quitter Europe Écologie-les Verts, furieux du rapprochement de son parti avec le Front de gauche pour les élections régionales.

Le chaos n'est pas un privilège exclusif d'EELV
Mamère, ex-socialiste
Dans sa charge contre l'ex-ministre Cécile Duflot, responsable de cette stratégie menée avec Martine Aubry, l'élu écologiste s'est dit "sidéré" du manque de soutien d'EELV à François Hollande, sur les questions de climat notamment. Sur la même ligne de Cambadélis, il a multiplié les appels au rassemblement de la gauche modérée. "Il est encore temps de rassembler; il faut le faire sur le fond, sur les projets", est-il allé affirmer à La Rochelle, lors des journées du Front démocrate, écologique et social (Ecologie et Démocratie) de Jean-Luc Bennhamias, un inconditionnel de François Hollande et vice-président en congé du MoDem, et Génération Écologie, créé en 1990 par Brice Lalonde, Jean-Louis Borloo, Yves Piétrasanta -président- et Noël Mamère (photo ci-contre).
"Il y a le feu à la maison de la gauche et des écologistes."
(Jean-Vincent Placé)

"J'ai trop cru à la force des partis, j'ai longtemps cru à ça, aux accords intermédiaires, aux protocoles. Je crois que c'est totalement fini tout ça. EELV, on y est ou on y est pas, ça c'est un débat qui sera évidemment là, mais au fond c'est déjà une structure morte", a-t-il dit.

Placé réclame plus de soutien à Hollande sur la question du climat

Pressé par la presse de dire s'il restera membre d'EELV, Jean-Vincent Placé a réservé sa réponse à vendredi matin. "Je suis sidéré que le parti écologiste dont je suis encore membre fasse aussi peu de cas, de ce que fait, oui, et ce n'est pas du cirage de pompes, de ce que fait le président de la République, ce que font le gouvernement et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur la question du climat".
 
Marie-Ségolène Royal est absente de ses déclarations pour cause d'llégitimité
La question du climat est, selon lui, "un sujet qui est fondamental pour les écologistes", a-t-il lancé à la veille de la COP21 en décembre. 

Le sénateur a surtout critiqué la constitution de listes communes EELV-Front de gauche dans plusieurs régions. 
"En Nord-Pas-de-Calais-Picardie (...) on va fracturer la gauche dans un endroit où Marine Le Pen peut l'emporter ? Et Xavier Bertrand qui n'est quand même pas le plus sympathique et le plus modéré des Républicains ?" Il a qualifié de "fondamentale" la stratégie de l'union.

Figure modérée d'EELV, François de Rugy a plaqué, désespéré, la majorité radicale en dénonçant sa "dérive gauchiste". 

A la satisfaction de la majorité présidentielle,
 sa décision aggrave la crise qui touche le mouvement écologiste profondément divisé sur la participation au gouvernement et l'alliance avec le Front de gauche aux régionales. 

A qui profite cette débandade à trois mois des Régionales et
alors que Hollande et Valls multiplient les déplacements en régions, accréditant les accusations de pré-campagne présidentielle aux frais de la l'Etat: plus que jamais, ce sont les Français qui paient...

samedi 29 août 2015

Les Jeunes socialistes entrent "en résistance" contre Valls à La Rochelle

Le malaise d'EELV gagne le PS ? 

Outre que le mouvement des MJS garde rancune à Valls depuis l'éviction d'Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon,
les jeunes socialistes condamne les propos sur les 35 heures de son ministre de l'Economie.


Sur la forme, "il y a un problème démocratique"
C'est la brutalité du remaniement qui a d'abord choqué les Jeunes socialistes, historiquement proches des 'frondeurs' et notamment d'Henri Emmanuelli et donc de son bras droit, Benoît Hamon, l'un des ministres congédiés. "C'est la première fois dans un gouvernement de gauche qu'on muselle le débat comme ça", s'agace Manon Comte, 23 ans, cadre de la fédération du Val d'Oise.
"On ne peut pas soutenir un gouvernement qui refuse le débat", lance Brian Mooroogen, 20 ans, "pour qui la Ve République arrive à bout de souffle". Sa compagne de voyage dans le train qui les conduit à La Rochelle (Charente-Maritime) pour l'université d'été du PS, une militante des Jeunes socialistes (MJS) tente vendredi 29 août de calmer ses camarades. "Vous n'avez pas pris vos brassards 'Front de libération de l'intérieur' ? Même Pierre Laurent - le patron du Parti communiste -, il est moins trash que vous avec le nouveau gouvernement", polémique la jeune femme.

La veille,  l'animateur de la fédération des Hauts-de-Seine du MJS a annoncé que le MJS 92 entre "en résistance" dans un communiqué,
Lénine gardé par Trotski sur la place Sverdlovà Moscou, 
devant le théâtre du Bolchoï, face à des unités 
de l’Armée rouge rassemblées le 5 mai 1920
 face au nouveau gouvernement. 
 
"Stupéfaction", "coup de poignard", "décision anti- démocratique"... Les mots sont durs, mais assumés: ce communiqué illustre le malaise d'une grande partie des militants MJS rassemblés à La Rochelle. Le texte a d'ailleurs disparu du site des Jeunes socialistes Hauts-de-Seine, comme lorsque Trotski disparaît des clichés officiels, par la volonté de Staline... Ce communiqué illustre le malaise d'une grande partie des militants MJS rencontrés à La Rochelle.
Photo truquée de G.P Goldstein: en 1927, Staline 
a dû  effacer le souvenir du rôle politique joué par Trotski
Hostiles à la constitution, les jeunes du MJS voient dans cette crise une nouvelle illustration de ses déboires. "Il y a un problème démocratique, avec trop de place pour l'exécutif et pas assez pour le Parlement", regrette Leila Frat, de la fédération du Nord. 

Sur le fond, "ce n'est pas la couleur annoncée en 2012". 
Les militants MJS reprochent à François Hollande de ne pas mener la politique pour laquelle il a été élu. "Ce n'est pas la couleur annoncée en 2012. Quand Marine Le Pen parle d'UMPS, elle est crédibilisée par la politique économique de François Hollande", déplore Brian Mooroogen. 

Le faible score de Manuel Valls (6%) et le discours du Bourget, où le candidat Hollande avait fait du "monde de la finance" son adversaire, reviennent régulièrement dans la bouche de ces jeunes militants. "Le Bourget, c'est le discours qui a donné le ton, rappelle Manon Comte. Ensuite, il y avait des marqueurs forts, comme la taxe à 75%. On voudrait retrouver ces marqueurs une fois au pouvoir".
Présidente du MJS, Laura Slimani tempère, se disant tout de même convaincue "que l'équilibre sur lequel se base le gouvernement n'est pas celui de la gauche". Elle déplore le "signal contradictoire", lancé en pleine université d'été, avec l'abandon de l'encadrement des loyers en dehors de Paris."On en arrive à reculer sur une de nos victoires", regrette-t-elle.

Emmanuel Macron a passé "la ligne rouge"

La presse dévôte le classe parmi les ministres les moins impopulaires, mais Emmanuel Macron, fait l'unanimité contre lui dans les rangs des jeunes socialistes. Son parcours de banquier d'affaires ne passe pas chez ces militants qui organisent à cette université d'été un atelier "l'adversaire, c'est toujours le monde de la finance". "Macron, c'est un affront, balance Manon Comte. Il a nommé l'un des plus grands financiers de la terre à l'économie".

Son entretien, accordé au magazine Le Point avant sa nomination, où il suggère d'assouplir les 35 heures n'a pas arrangé les choses. "Si Arnaud Montebourg a franchi la ligne jaune à Frangy, Emmanuel Macron a franchi la ligne rouge", grond Thomas Boudier-Pothier, 23 ans, de la fédération du Nord.
Attitudes de militants des Jeunes socialistes lors de 
l'intervention de l'ex-trotskiste et actuel premier secrétaire du PS, 
J.-Ch. Cambadélis, le 29 août 2014 à La Rochelle

L'impression d'être "retombés dans l'opposition"

Conscients du malaise de leurs jeunes radicaux, les caciques du PS tentent de calmer le jeu à La Rochelle. Alors qu'il aurait mieux à faire en se consacrant à temps plein à la détresse des éleveurs, le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a fait une apparition dans la salle où le MJS organise des ateliers, pour briefer Laura Slimani, mère normande, père d'origine algérienne, soutenue par un ancien président du MJS, Razzye Hammadi, dont elle a été attachée parlementaire pendant quelques mois.
"Je comprends qu'il y ait des questionnements, a publiquement expliqué Le Foll. "On est en responsabilité devant les Français, on a une obligation de réussir, a-t-il admis, certifiant toutefois que "la ligne n'a pas changé depuis 2012". Emmanuel Macron ? "Il faut arrêter les procès d'intention", a-t-il insisté. Sous prétexte qu'il a réussi ses études et bossé dans une banque, il ne pourrait pas être de gauche ?", feint-il de s'interroger, avec la mauvaise foi qui le caractérise. "L'appel à la résistance ? "Il faut rester solidaire", réplique-t-il.

Gag du slogan 2015
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, s'est lui prêté au jeu des questions-réponses avec la salle. Un drôle de jeu où les questions - sur l'encadrement des loyers - ont été beaucoup plus applaudies que les réponses - "c'est une idée généreuse mais difficile techniquement à mettre en oeuvre". "Il a botté en touche", regrette un militant, dépité.

En off, un membre du MJS croisé quelques heures plus tard à la réunion du courant de Benoît Hamon prend encore moins de gants avec le gouvernement et le parti :"nos militants ont l'impression d'être retombés dans l'opposition".

vendredi 28 août 2015

La "petite musique libérale" du gouvernement est insupportable aux frondeurs du PS

"Venez voir les clowns, les acrobates et les jongleurs !"

"C’est un assez bon résumé de l’état actuel du Parti socialiste,"
 
murmure un socialiste 'frondeur' qui participe à la visite gratuite de la ménagerie annoncée par le haut-parleur de la voiture du... cirque Zavatta  voisin

L’aile gauche du PS s’est réunie, jeudi 27 août à Marennes - ville des huîtres ! - à quelques kilomètres de La Rochelle et à quelques heures de l’ouverture de l’université d’été des socialistes. 
M. Touraine et Montebourg
Près de 300 militants sont venus assister à une table ronde sur les crises européennes, avant les discours de clôture vendredi matin des trois chefs de file du courant: Benoît Hamonle ministre de l’Education chassé du gouvernement et 'drivé' par Henri Emmanuelli, le député de la Nièvre, Christian Paul, vice-président du courant Rénover maintenant animé par Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, et l’eurodéputé Emmanuel Maurel, premier signataire de la motion 'Maintenant la gauche' au congrès PS de Toulouse d' octobre 2012, soit 13 %, et 28 % des voix, lors de l'élection du Premier secrétaire face à Harlem Désir. Les "frondeurs" représentent un militant sur 3 au PS.

Cette table ronde sur les crises européennes accueillait des responsables du parti de la gauche radicale grecque, Syriza
, et du parti espagnol Podemos.
"A gauche pour gagner", proclame le slogan des frondeurs, alors que l'une des leurs, la maire de Lille Martine Aubry, s'est soumise à Hollande et Valls en espérant sauver sa présidence du Conseil général du Nord que lui a finalement ravi Jean-René Lecerf (UMP).
 
Dans les faits, on prend (à peu près) les mêmes et on recommence. 
En cette rentrée, l’aile gauche du PS réclame toujours une "réorientation" de la politique du gouvernement, moins de deux ans avant l’élection présidentielle. Tous ses responsables en sont convaincus: en l’état actuel, si la gauche au pouvoir ne change pas, elle sera battue en 2017. "Cette rentrée est celle de la dernière chance", souligne Emmanuel Maurel, avant l’examen du budget à l’automne. "Notre politique n’a pas de base électorale, donc comme nous ne pouvons pas changer le peuple, il faut changer de politique", ajoute Christian Paul, qui estime que "la gauche au pouvoir manque d’ambition et doit changer d’intensité"

Les cibles socio-libérales des socio-démocrates

Lienemann, Paul, Baumel et Guedj
Les frondeurs sont anxieux
Croissance basse, chômage haut, division des gauches, électeurs qui se détournent vers l’abstention ou les extrêmes, tout est cause d'inquiétudes à vingt mois de la présidentielle. "A-t-on réussi depuis 2012 à réduire le chômage et les inégalités ? Non. Les électeurs viennent-ils voter pour nous depuis quatre ans ? Non. Il faut nous interroger sur ces deux indicateurs", explique Benoît Hamon. 

Mise en garde adressée à François Hollande et à Manuel Valls. 
Le premier ministre reste la cible privilégiée de l'aile gauche du PS. Sa tribune, publiée cette semaine dans Les Echos, qui ferme la porte à une réorientation du pacte de responsabilité et appuie le maintien des réformes, a provoqué leur colère. "La tribune de Valls, c’est une lettre au Medef qui ne parle pas aux socialistes ni aux Français", gronde Christian Paul. Pour le député, le chef du gouvernement "n’est plus un bouclier pour le président, mais l’émetteur d’idées libérales qui peuvent être catastrophiques pour la gauche et le pays". 

L’aile gauche s’inquiète d’une éventuelle nouvelle série de réformes visant à assouplir le droit du travail. Les attaques récentes de Pierre Gattaz, le président du Medef, contre le code du travail, visant à développer la flexisécuritéainsi que les déclarations du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, sont à leurs yeux de mauvais présages. "Il y a en cette rentrée une petite musique très libérale autour du droit du travail qui m’inquiète", explique Benoît Hamon. Pour le ministre de l’Education nationale exclu du gouvernement Valls, "le jappement exalté pour la réforme permanente n’est pas une politique. Laisser les salariés “libres” de renoncer à leurs droits ne serait pas une réforme de gauche"

Les socialistes de gauche grondent

Mais, comme à leur habitude, ils ne rompent pas: ils plient... 
Leurs camarades de Podemos ou de Syriza peuvent bien vanter les mérites de la "recomposition" politique, pas question pour eux de quitter le PS pour tenter de construire une nouvelle force alternative avec les écologistes ou le Front de gauche. Les fuites de Mamère, puis de Rugy et maintenant J.-V. Placé à EELV ne les poussent pas encore à passer des paroles aux actes. Les évictions de Delphine Batho, Benoît Hamon, Aurélie Filippetti ou Arnaud Montebourg du gouvernement alimentent les aigreurs les brasseurs d'idées en périphérie, sans les libérer. A la différence des écolos (mais à l'instar de Barbara Pompili), ils n'ont pas fini leur travail sur eux-mêmes... "Le temps d’une recomposition politique à gauche n’est pas venu, même si je ne peux pas dire de quoi sera faite la gauche des trois prochaines années", balance Christian Paul. 

Pas de rupture, mais la poursuite d’un bras de fer avec le gouvernement. 
"Je n’attends pas la défaite et la grande claque qui réveille parce qu’il est possible que la claque vous tue", explique Benoît Hamon. Une injonction qui n’inquiète pas la direction du PS. "Moi, Marennes, j’y vais pour les huîtres et pour rien d’autre", raille un de ses dirigeants. 
Les frondeurs ressassent les mêmes critiques, selon la Rue de Solférino. "Ils ont perdu au congrès de Poitiers en juin, donc ils tentent d’exister, c’est comme ça depuis le début du quinquennat et ce le sera jusqu’à la fin", pronostique un proche du premier ministre. 
Le gouvernement veut même croire que finalement l’examen du budget ne dérapera pas: les baisses d’impôt d’un côté et un probable geste financier en direction de l’investissement public pourraient suffire, selon l’exécutif, à contenir la fronde. 
Ainsi la France est-elle l'otage des querelles intestines du parti du président, lequel se dit à la hauteur des enjeux...

35 heures: un pavé de Macron dans la mare socialiste

Travailler moins, une "fausse bonne idée"

A l'université d'été du MEDEF, le ministre de l'Economie plombe l'université d'été du PS de La Rochelle 

Emmanuel et Pierre filent le parfait amour
Macron, indésirable à La Rochelle, espéré au ministère du Travail par le Medef
S'il n'a pas son bristol, c'est officiellement parce qu'il n'adhère plus au PS depuis 2009, assure la rue de Solférino. Une affaire de fichiers, donc. Pourtant, Michel Sapin assurait, gêné ce mercredi matin, "chacun vient à La Rochelle s'il en a envie. J'y serai d'ailleurs".
Si donc la présence de Macron fait monter la chaleur de l'université d'été du PS, c'est d'abord parce qu'il est un ancien banquier chez Rothschild, riche, social-libéral aux airs de curé de paroisse du siècle passé. C'est ensuite parce qu'il n'a jamais recherché l'onction électorale d'un quelconque scrutin. C'est aussi et surtout parce qu'il a fait passer en force sa loi pour la croissance et l'activité, dont certaines mesures ont été combattues aussi bien à gauche qu'à droite. Si, en revanche, il ravit Gattaz, patron du Medef qui lui promet tout son soutien, Macron est donc le poil à gratter de son camp, notamment des bouillonnants jeunes adultes du MJS, ceux qui lèvent le poing en entonnant L'Internationale à tout propos. A La Rochelle, il pourrait essuyer des sifflets et Manuel Valls, dont il est l'âme damnée, ne veut pas de ça.

Issu du MJS, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis,  lui-même passé  de la mouvance trotskiste à l'entourage de Dominique Strauss-Kahn, ex-patron maudit du FMI, ne cache pas son peu de sympathie à l'égard de l'un des ministres les moins impopulaires du gouvernement. Interrogé sur la rumeur qui attribuerait l'Emploi au locataire de Bercy, en remplacement de François Rebsamen parti pour Dijon, le premier secrétaire du PS a fait preuve d'ironie. "Il fait déjà beaucoup de choses, ne le surchargeons pas", a-t-il lâché du bout des dents sur i-télé. "Il a du talent mais pas au point de porter la totalité de la politique gouvernementale", a-t-il ajouté.  

Boudé au PS, mais chéri du MEDEF

Le ministre de l'Économie a été accueilli à bras ouverts à l'université du Medef
ce jeudi 27 août, à la veille de celle du PS qui le boude. A Jouy-en-Josas, ses détracteurs se font rares car les chefs d'entreprise apprécient son style et ses premières mesures. "Jeune, dynamique, entreprenant et à l'image des ministres dont la France a besoin", a confié l'un d'entre eux au micro de France 3.

VOIR et ENTENDRE 
les amours d'Emmanuel et du Medef:
 

Le chouchou des patrons a bien l'intention de surfer sur cette vague. "Vous avez l'amour, mais vous avez les preuves d'amour", a lancé le ministre de l'Économie du président socialiste devant un auditoire conquis. Mais quand on aime on se dit tout alors la coqueluche des entrepreneurs n'a pas hésité a les houspiller : "Votre responsabilité, c'est de prendre votre part de ce mouvement de transformation de notre économie parce que nous savons que si nous n'anticipons pas le changement dont je parle, nous le subirons demain".

Le ministre attend notamment des entreprises qu'elles ne tardent pas à investir. La transformation de l'économie, "ce n'est pas le gouvernement seul qui peut y répondre", a avoué Emmanuel Macron, "je compte sur vous pour faire avancer le pays dans ses réformes".

"La gauche a cru un temps que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C'était des fausses idées"
, a déclaré le ministre de l'Economie de Hollande au MEDEF à Jouy-en-Josas. Cet aveu n'a pas manqué de provoquer une nouvelle levée de boucliers au sein de l'aile gauche du Parti socialiste, à la veille de l'ouverture vendredi de l'université d'été de La Rochelle...

Gattaz fait l'éloge de Macron

Le président du MEDEF rêve de cette éventuelle nomination de Macron au Travail. Le profil qu'il dessine du successeur idéal de Frère Rebsamen est en effet le portrait-robot en creux et tout en louanges d'Emmanuel Macron. Le patron des patrons, devrait être "un homme qui connaît l'entreprise, qui connaît et assume l'économie de marché, et qui connaît la mondialisation", a-t-il résumé sur Europe 1. Ce n'est "pas un apparatchik, pas un parachuté", a-t-il encore précisé.

Alors que Pierre Gattaz ouvrait l'université d'été du Medef, il affirma que l'enjeu, outre la stabilité du cadre donné aux entreprises, est de réduire la dépenses publiques et de modifier la législation du travail. Celle-ci est, juge-t-il, "trop rigide, trop complexe, anxiogène". "J'espère que Manuel Valls et son gouvernement auront le courage de réforme le code du Travail". 
"Il faut profiter de ce moment d'accalmie pour colmater les brèches et écoper le bateau France. Il ne coule pas, mais il n'est pas en très bon état", a résumé Gattaz.

Macron, Voix de son Maître, Valls

Le chef du gouvernement revient sur les trois principaux objectifs de sa politique et énonce trois chantiers phares pour la rentrée politique :

Premier chantier : le projet de loi de finances pour 2016. Le Premier ministre revient sur le pacte de responsabilité et de solidarité, annonçant que "l'ampleur du soutien aux entreprises ne sera pas remise en cause. Les entreprises ont besoin de cette visibilité pour investir et embaucher en confiance". Mais Manuel Valls prévient : "Je l'ai dit au patronat : chacun doit tenir ses engagements. Nous tenons les nôtres, aux entreprises de tenir les leurs." Qu'a dit d'autre Macron ? 
Deuxième chantier : le projet de loi sur le numérique

Troisième chantier : continuer à bâtir le modèle de "flexisécurité à la française". Pour cela, le Premier ministre souhaite "faire confiance au dialogue social à tous les niveaux, et notamment dans l'entreprise", conclut Manuel Valls. 
Donner des preuves d'amour à Emmanuel, c'est donner de l'amour à Manu.