jeudi 26 février 2015

L'agence chinoise de notation dégrade la dette française


Dagong abaisse la note de la France à A+ à A 

La France dégradée par une agence de notation semblable aux trois grandes occidentales (Moody's, Standard & Poor's et Fitch)

L'agence chinoise Dagong a justifié sa décision par "la faiblesse de la croissance économique [qui] a retardé le processus de consolidation budgétaire"Même si les investisseurs chinois ne sont pas les plus gros acheteurs de dette française, la nouvelle tombe mal quelques jours après le succès du premier emprunt émis en yuans par la Cades. 

Elle s'interroge aussi sur les capacités du gouvernement français à rembourser la dette. 
Avant ce nouveau conseil de méfiance, la signature française bénéficiait encore de la confiance. L'Agence France Trésor a emprunté 6,785 milliards d'euros lundi à court terme et à des taux d'intérêt toujours négatifs. A un an, la France a notamment levé 1,3 milliard à - 0,121 % contre - 0,117 % une semaine plus tôt. Ce qui ne signifie pas que la France se désendette et que sa jeunesse -priorité de Hollande - n'aura pas la facture socialiste à payer.

La redoutable agence précise de surcroît que la faible croissance économique française a par ailleurs repoussé le processus de consolidation fiscale.

Les Echos laisse transparaître un mépris certain pour cette agence

Agence émergente, Dagong avait fait parler d'elle durant l'été 2011 en dégradant les USA de "A+" à "A", évoquant des menaces de faillites. Cette dégradation coïncidait en effet avec le timing de celle de l'agence Standard & Poor's concernant les Etats-Unis. Dagong avait  encore dégradé les USA fin 2013, à "A-".

Les Echos décrit "une agence chinoise qui essaie de se faire une place au soleil". Le point de vue de Dagong ne mérite pourtant pas tant de condescendance. Il est en effet étayé par de solides arguments en termes de niveau et d'évolution de la dette et de croissance potentielle, comme le souligne Patrick Artus. Mais aussi parce que la Chine est un des principaux créanciers de la planète.

Et les investissements chinois en France décollent.

Le montant total des investissements directs a bondi de 250 millions d'euros en 2005 à 3,5 milliards en 2012 (4,2 milliards en incluant Hongkong), soit 0,8 % du total des investissements étrangers dans l'Hexagone à cette date. 
Ce bond découle pour l'essentiel de la prise de participation du fonds souverain CIC dans la filiale d'exploration-production de GDF Suez fin 2011. La prise de participation de Dongfeng dans PSA Peugeot Citroën va avoir le même effet.

Dans leur arrogance, les décrypteurs des Echos n'ignorent pas qu'en janvier 2015 le propriétaire du plus grand conglomérat privé de Chine continentale, Fosun International, a pris possession du Club Med, déboursant près d’un milliard d’euros,  pour tenter de redresser une marque en difficulté, à l'issue d'une bataille boursière historique, la plus disputée qu'ait connue la place de Paris, et qu'en décembre 2014 Sapin, Valls et Hollande ont cédé 49,9% de l'aéroport de Toulouse-Blagnac à deux investisseurs chinois. Il faut que, si perchés qu'ils soient, ils atterrissent...


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