mercredi 3 septembre 2014

Créations de postes à Education nationale: actées, mais non pourvus !

Vallaud-Belkacem enfume l'opinion sur les créations de postes promises 

Mais le SNES 
ne cache pas son inquiétude sur l’effet "assez nul" sur le terrain
Les profs de mathématiques (et autres), 
espèce en voie de disparition ?
" Les 60.000 postes sont actés, a lancé mercredi avec aplomb Najat Vallaud-Belkacem, la nouvelle ministre de l'Education nationale respectueuse des Français, en marge de l’université d’été de la Conférence des présidents d’université (CPU). Je ne les laisserai pas remettre en cause. L’éducation est la priorité budgétaire de ce gouvernement et il faut qu’elle le reste." Des propos de nature à rassurer les syndicats d’enseignants sur les intentions de la nouvelle ministre de l’Education nationale, après les interrogations qu’ils avaient exprimées dans la foulée de la nomination du nouveau gouvernement.

Las, les co-gestionnaires du ministère dénoncent l'embrouille. 
L’effet des créations de postes engagé depuis l’arrivée de François Hollande a été "assez nul", en tout cas "peu sensible sur le terrain", selon Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du SNES, le syndicat dominant du second degré. Car " la moitié des postes créés a servi à financer la décharge des stagiaires - c’est une bonne chose, mais on ne peut pas parler de moyens nouveaux. A la rentrée 2015, cela sera fini. Mais, pour l’instant, on doit financer la réforme des stagiaires."

 "On n’a pas pourvu tous les postes"

Au SNES, Frédérique Rolet pointe la crise du recrutement. Ainsi, l'enseignement aurait perdu tout pouvoir d'attraction et la ministre n'en aurait aucune conscience ? Le double-jeu de l'exécutif mène les jeunes en pédalo: Hollande leur fait des promesses, mais il ne fait rien pour les tenir: trop coûteuses, mais tellement séduisantes...

Le cumul des déficits de recrutement pour 2012 et 2013 se monte, selon le syndicat, à 7.000 postes. Ces 7.000 emplois existent au budget, affirme le SNES, mais "il n’y a pas eu les recrutements pour les pourvoir". Ces 7.000 postes "non consommés" pourraient monter à 10.000 l’an prochain "si on ne prend pas très vite à bras-le-corps cette question de la crise du recrutement et si le phénomène se poursuit".
 
On aurait alors "un affichage de 54.000 postes créés [dans l’enseignement scolaire] et 10.000 emplois qui passeraient à la trappe", prévient Frédérique Rolet. Pour juguler la crise du recrutement, le syndicat insiste sur le développement de l’aide aux étudiants et la revalorisation salariale des enseignants.

Les propos du SNES rappellent le rapport de la Cour des Comptes de mai dernier. La haute juridiction financière considérait ainsi que, pour la rentrée 2013, sur les 8.781 emplois d’enseignants prévus dans la loi de Finances, seuls 5.159 avaient été réalisés

Les comptables de l'Etat concluait à "un écart à la prévision de 3 622 équivalent temps plein (ETP), écart qui souligne les difficultés importantes de prévision du ministère". Surtout, les emplois manquent sur l’école primaire, affirmait la Cour : "Ce n’est pas cohérent avec la priorité affichée pour l’enseignement primaire dans la loi de refondation" de l’école.

L'engagement présidentiel de création de 60.000 postes dans l’Education nationale était clairement menacé fin mars 2014, déjà. Le gouvernement doit trouver de quoi économiser 50 milliards d’euros d’ici 2017, comme l’a demandé François Hollande et au cabinet de Bernard Cazeneuve, le ministre du Budget, on assurait désormais avoir trouvé où opérer des baisses de dépenses. Dans la ligne de mire, les fonctionnaires et une promesse en particulier, celles faites à l'Education nationale... 

La subite découverte du SNES est-elle honnête?

Juillet 2014: "Les profs de mathématiques en voie de disparition?", selon Le Monde. Belkacem ne lit pas Le Monde? L'éducation nationale ne parvient pas à recruter suffisamment d'enseignants dans cette discipline. Un tiers des postes ouverts restent non pourvus après les résultats du dernier concours des professeurs certifiés. Sur les 1.243 postes à pourvoir, seuls 836 candidats ont été admis... 
Ne nous a-t-on pas dit pourtant que le lauréat de la médaille Fields pour 2014 est françaisArtur Ávila? Petite omission de la presse stalinienne aux ordres: le jeune génie est Brésilien d'origine et n'est arrivé en France qu'en 2003, recruté au CNRS à 23 ans, après avoir été formé au Brésil et au Canada.

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