vendredi 1 août 2014

Répression: pour avoir critiqué la politique de Taubira, mise au placard du numéro 3 de la gendarmerie

Sanction politique: aucune tête ne doit dépasser
Le général Soubelet, devant la commission parlementaire de "lutte contre l’insécurité" 
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, et le Premier ministre, Manuel Valls, ont visiblement souhaité mettre un coup d'arrêt à la contestation dans l'armée, en fusillant le général de corps d'armée Bertrand Soubelet pour l'exemple.

L’homme a été remplacé hier et mis au placard.
C'est ce qu'il en coûte à quiconque n'opine pas aux projets gouvernementaux soumis à concertation vertueuse...
Les deux spécialistes du dialogue n'ont pas apprécié les critiques du numéro trois de la gendarmerie à l’encontre de la politique pénale du gouvernement socialiste, lorsque l’Assemblée nationale se livra à son audition

Le général Soubelet a osé donner un avis personnel et objectif sur la politique pénale de Christiane Taubira. Le 18 décembre dernier, lors de son audition devant la commission parlementaire de lutte contre l’insécurité, ses propos avaient créés un choc. Le général Soubelet, haut fonctionnaire, numéro trois de la gendarmerie, avait déclaré que la politique pénale est "en décalage" avec les infractions constatées. L’homme avait poursuivi son raisonnement en expliquant que le nombre d’incarcérations a diminué de 33%, alors que, dans le même temps, il y a eu une hausse de 14% de personnes inquiétées par les services de la gendarmerie.

Des chiffres qui ne sont manifestement pas du goût du gouvernement. 
Salué par les gendarmes, le général a provoqué la fureur de Manuel Valls. A la suite de la révélation des chiffres exactes du général par l'AFP en janvier, les réseaux sociaux n'ont pas manqué de diffuser les chiffres de cet expert qui contredisent ceux du pouvoir. Beaucoup de gendarmes ont salué le courage du général. Mais le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, ne l’a pas entendu de cette oreille: "opposer justice aux forces de l’ordre est extrêmement contre-productif et affaiblit l’Etat", avait déclaré l'actuel Premier ministre, lors de ses vœux à la gendarmerie. Une sorte d’avertissement, qui visait directement le général Soubelet. 

La direction de la Gendarmerie nationale avait confirmé les propos du général

Elle expliqua que "
son intention n'était pas de mettre en cause la politique pénale ni de critiquer l'institution judiciaire, mais de souligner les difficultés rencontrées au quotidien par les unités dans la lutte contre la délinquance". 

Des explications qui n’ont apparemment pas satisfait l'exécutif. 
Mercredi, lors du Conseil des ministres, il a été décidé que le général Soubelet sera limogé et expédié au "bagne" de Guyane, prendre le commandement de la gendarmerie d’Outre-Mer. L'exécutif a poussé le vice jusqu'à qualifier de "prestigieux" ce poste "de confiance"...
Beaucoup évoquent une mise au placard, comme le député UMP Philippe Goujon, qui est vice-président de la commission parlementaire où le général Soubelet s’est exprimé : "on a censuré un général qui a dit la vérité, c’est de la censure !" fustige l’élu dans des propos rapportés par Le Parisien. 

Une promotion fulgurante
Sous-directeur de la police judiciaire à la direction générale de la gendarmerie nationale en 2012, général de brigade depuis juin 2013, Michel Pattin va remplacer le général de corps d'armée Soubelet au poste de numéro trois de la gendarmerie, selon le compte-rendu du Conseil des Ministres. Dès août, Michel Pattin est à nouveau promu général de division et nommé adjoint coordonnateur des enquêtes internes de l’inspection générale de la gendarmerie nationale.
Dans la foulée, l’un des rares policiers réputés sarkozystes à être resté à son poste, Frédéric Perrin, fait partie de la charrette. Directeur central de la police aux frontières depuis 2009, il a été élevé au rang nommé inspecteur général de la police.

  

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