samedi 23 août 2014

Austérité: Montebourg appelle à "redresser" les supposés torts de l'Allemagne

Pour sa rentrée, Montebourg appelle les autres à l'action 

Montambour voudrait que la France "hausse le ton" contre l'Allemagne
 

Le ministre français de l'Economie adopte une posture victimaire. Faisant sa Ségolène Royal, l'ancien ministre du Redressement productif en échec, le ministre "prise au piège de la politique austéritaire", dans un contexte où la France ne peut "plus (se) laisser faire".

Montebourg: pas de
croissants pour Hollande
Une attaque frontale qui n'efface pas les échecs des gouvernements auquel il a pris part. "Il faut hausser le ton. L'Allemagne est prise au piège de la politique austéritaire (!) qu'elle a imposée à toute l'Europe. [Montebourg s'est-il laissé enfler ?] Quand je dis l'Allemagne, je veux parler de la droite allemande qui soutient Angela Merkel. La France n'a pas vocation à s'aligner sur les axiomes idéologiques de la droite allemande. Je ne peux que remercier Sigmar Gabriel, mon homologue socialiste à l'économie, qui pousse dans le même sens que nous" [à moins que ce ne soit l'inverse...], a déclaré Montebourg dans un entretien au journal officieux du PS, Le Monde.

Souffleté, Montebourg en a gardé la joue cuisante


Mariage pour tous franco-allemand:
une étreinte étouffante ?

Cette déclaration de guerre intervient après la fin de non recevoir infligée par Berlin à l'appel de François Hollande à une politique allemande plus favorable à la croissance.
"Les déclarations très générales en provenance de Paris ne fournissent aucune raison pour de quelconques corrections dans la politique économique", avait répliqué le 6 août le gouvernement allemand, après des propos du chef de l'Etat français déplaçant les responsabilités: il attendait que la reprise vienne de l'Allemagne, mais se trouve fort dépourvu quand rien de vient. C'est toutefois toujours de l'Allemagne  qu'il attend "un soutien plus ferme à la croissance".

Montebourg secoue Hollande rentré dans le rang  après cet épisode

Alors que le président vient tout juste de renoncer mercredi à un "face à face" avec Berlin, en position de faiblesse,  Montebourg fait néanmoins le roquet, s'en prenant en outre à l'Allemagne pour son rôle à la BCE dans la détermination de la politique monétaire en zone euro. Selon lui, "aujourd'hui, malheureusement, les faucons de l'inflation qui combattent l'inflation quand elle disparaît en oubliant de combattre l'essentiel, le chômage de masse, sont surreprésentés à la Banque centrale européenne", a accusé Montebourg.
Aux premiers rangs de ces "faucons" figurent les Allemands qui estiment traditionnellement que le rôle de la BCE doit se limiter à limiter l'inflation, et qui son opposés à l'idée qu'elle puisse racheter des obligations d'Etat, ce qui reviendrait à financer presque directement les pays.

Arnaud Montebourg l'assure: "la BCE doit changer de braquet et se mettre à faire ce que font toutes les banques centrales du monde, notamment des pays qui ont su faire repartir la croissance, à savoir racheter de la dette publique", a-t-il exigé. Ces pays, qui ont adopté une politique d' "assouplissement quantitatif ", ne sont pas membres de la zone euro: parmi eux, la Réserve fédérale américaine (FED) la banque d'Angleterre ou la Chine.

Selon ce partisan du "non" lors de la campagne du référendum sur le "projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe" (2004-2005), nous avons deux problèmes: la politique budgétaire européenne, avec l'accumulation des plans d'austérité dans tous les pays de l'Union, et la politique monétaire, excessivement verrouillée. Les leçons des années 1930 devraient nous faire comprendre que c'est le chômage qui provoque un durcissement et une montée de la violence dans les sociétés européennes", a-t-il résumé. Et qu'est-ce qui provoque le chômage, Mr Redressement?

Alors que Hollande est entré dans la seconde moitié de son mandat, Montebourg, qui joue sur l'aile gauche du gouvernement, a estimé, concernant la politique budgétaire française, que "la mi-temps est toujours le moment de la revue tactique et stratégique"

"Je défends la règle des "trois tiers", reprend Montambour 

Et le coeur de la cible,
c'est qui ?
"Concernant la répartition de l'effort de 50 milliards d'euros d'économies voulu par le gouvernement, "j'ai adressé une proposition en ce sens au Premier ministre et au président de la République. Un premier tiers de ces économies doit servir à réduire le déficit (...) Un deuxième tiers est déjà affecté au soutien des entreprises (...) Enfin, le dernier tiers doit être consacré aux ménages pour stimuler leur pouvoir d'achat et la croissance." Et de faire la leçon à l'Europe: " Il serait d'ailleurs très bon que tous les pays européens fassent de même"...
"Pour l'instant, je fais des propositions, explique-t-il, faussement modeste et un brin accablé. Je souhaite qu'au sein du gouvernement et de la majorité nous puissions les faire progresser", a-t-il ajouté, quelque peu désabusé sur sa capacité de conviction.

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