En guise de stratégie industrielle, la colère théâtrale et la polémique médiatique
Le ministre accuse Patrick Kron de lui avoir caché les discussions en cours avec General Electric. Christiane Taubira nie être informée de ce qui se passe Place Vendôme et Valls, ministre de l'Intérieur, n'était pas au courant des écoutes téléphoniques visant Sarkozy. Mais où vivent-ils tous? Leur arrive-t-il de passer par leur ministère?
Montebourg a accusé l'allemand Siemens, assurant qu'il "est en train de déposer" une offre. Le groupe allemand Siemens a été appelé à se porter à nouveau candidat et a donc formulé une offre pour la reprise d’une partie des activités du groupe industriel Alstom, a déclaré mardi le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, à l’occasion des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. "Une offre de l’allemand Siemens s’est présentée. C’est une information. Elle est en train d’être déposée entre les mains du conseil d’administration d’Alstom", a déclaré Arnaud Montebourg, en réponse à une question du député UMP Claude Sturni.
Alstom, un fleuron industriel français n'est pas en difficulté, mais a tenu un conseil d’administration mardi pour étudier les marques d’intérêt manifestées par l'américain General Electric pour sa branche énergie, qui représente près de trois quarts de son chiffre d’affaires.
Arnaud Montebourg s’en est pris avec virulence au PDG d’Alstom
Le ministre-histrion a accusé Patrick Kron d’avoir délibérément caché à l’exécutif les discussions en cours avec l’américain General Electric, dans lesquelles Siemens se serait invité dimanche en avançant une contre-proposition.
"Un détecteur de mensonges dans le bureau [du PDG d'Alstom] ?"
Le second rôle Montebourg s'attribue un rôle central. "Depuis le mois de février, j’interroge Monsieur Patrick Kron, président de cette entreprise qui est notre fleuron national. Et Monsieur Patrick Kron, alors que je l’ai interrogé dûment, solennellement et sérieusement, m’a toujours dit qu’il n’avait aucun projet d’alliance", a lancé Arnaud Montebourg.
Son numéro a culminé avec une interrogation. "Est-ce que le ministre de l’Economie doit aller installer un détecteur de mensonges dans son bureau ? Pour les présidents du CAC 40 qui n’ont pas le civisme élémentaire d’avertir leur gouvernement ?" a-t-il lancé, rouge de colère surjouée.
Montebourg a annulé son rendez-vous avec le patron de General Electric
Jeffrey Immelt était venu à Paris pour finaliser le rachat des activités énergies d'Alstom, mais le gouvernement soutient, lui, l'offre de l'allemand Siemens qui vient de faire savoir qu'il est "prêt à discuter coopération" avec Alstom.
Montebourg a revendiqué l’intervention de l’Etat dans ce dossier pour préserver ses intérêts, soulignant le caractère stratégique d’Alstom qui doit, estime-il, prendre le temps d’examiner équitablement les deux offres sur la table. "Alstom fabrique les turbines des chaudières nucléaires d’EDF, de l’EPR et c’est la raison pour laquelle j’ai invoqué auprès des investisseurs étrangers comme d’ailleurs General Electric la clause du contrôle des investissements étrangers, comme d’ailleurs elle existe aux Etats-Unis", a-t-il expliqué.
Hollande préfère retirer les négociations à son ministre hystérique, comme le souligne i-télé.
"Nous avons, en liaison avec l’Autorité des marchés financiers, demandé (...) que l’égalité de traitement des offres soit assurée. Nous avons déjà gagné 48 heures depuis dimanche soir. Et bien, nous allons maintenant gagner le temps nécessaire pour que les intérêts industriels de la nation soient préservés".
Mercredi, i-télé confirme les divergences entre Hollande favorable à GE et Montebourg, à Siemens
Montbourg continue dans l'invective: "Nos entreprises ne sont pas des proies"
Comme dans un mauvais film policier, Nono joue le méchant flic et travaille au profit du bon, Hollande !
"Le gouvernement n’accepte pas, et d’ailleurs aucun gouvernement de quelconque Etat dans le monde n’accepterait le fait accompli d’être informé un vendredi qu’un de ses fleurons nationaux qui vit de la commande publique (...) soit vendu le dimanche soir", a-t-il encore martelé, après la révélation du projet d’Alstom par la presse la semaine dernière.
Arnaud Montebourg a marqué sa préférence pour une alliance, plutôt qu’une vente à la découpe du groupe industriel, qui fabrique notamment des turbines pour centrales électrique et des éoliennes. "Notre position, et c’est ce que nous avons dit avec le président de la République à l’Elysée, lorsque nous avons reçu les deux dirigeants qui sont intéressés par Alstom, nous leur avons dit "nous préférons nouer des alliances plutôt que de vendre par pièces détachées un fleuron industriel dans l’énergie".
Le ministre souffle en fait le chaud et le froid. "Nos entreprises ne sont pas des proies, ce sont des entités puissantes, capables d’affronter avec des alliés le monde tel qu’il est", a-t-il assuré, saluant le comportement "largement correct" de General Electric dans ce dossier.
Le ministre souffle en fait le chaud et le froid. "Nos entreprises ne sont pas des proies, ce sont des entités puissantes, capables d’affronter avec des alliés le monde tel qu’il est", a-t-il assuré, saluant le comportement "largement correct" de General Electric dans ce dossier.
Car GE et Alstom ont vécu une histoire ancienne
Le cinéma de Montebourg n'est pas crédible
Le ministre de l'Economie et du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a soutenu que le dossier Alstom n'est "pas plié" et que le gouvernement a "été entendu". Devant l'Assemblée nationaleil s'est prononcé également mercredi, pour "des alliances" et pas "des absorptions". Selon le ministre, "l'intervention du gouvernement aurait permis: 1) l'amélioration des offres de General Electric, 2) la survenance d'une offre dans laquelle il est possible d'ouvrir le choix, 3) la possibilité pour le gouvernement de construire une stratégie industrielle dans laquelle les choix sont ouverts".
Mais la parole de Montebourg est totalement dévaluée
Raffarin: "La France est-elle pilotée ?"
Mardi 29 avril sur RTL, Jean-Pierre Raffarin a attaqué la stratégie du gouvernement, que ce soit en matière de politique industrielle ou au niveau des réformes budgétaires. "Je suis extrêmement inquiet, ce qui manque à la politique gouvernementale aujourd'hui, c'est le sérieux. Il semble que le socialisme d'aujourd'hui, c'est l'improvisation", a déclaré l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.
L'affaire n'est pas encore pliée pour l'allemand Siemens
Le groupe français a indiqué qu'il se réserve néanmoins "le droit de répondre à des offres non sollicitées pour la reprise de l'ensemble de ses activités énergie".
Le 30 avril, Nicolas Doze s'est intéressé au conseil d'administration d'Alstom qui s'est officiellement prononcé pour un examen prioritaire de l'offre de reprise de General Electric pour racheter sa division énergie, sur BFM Business.
Le 30 avril, Nicolas Doze s'est également penché sur les leçons qu'on peut tirer de l'affaire Alstom.
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