Le Parquet financier tente de s'expliquer
Les socialistes se sont plongés dans la tourmente
Et le Parquet national financier a maladroitement tenté mercredi de clarifier la chronologie judiciaire des faits.
Deux téléphones utilisés par Nicolas Sarkozy ont ainsi été placés sur écoute les 3 et 19 septembre 2013 sur ordonnance des juges enquêtant sur les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle 2007 de l'ancien président, a confirmé le Parquet, mercredi 12 mars, et cela, bien qu'il ne fasse pas l'objet d'une mise en examen.
En revanche, les lignes téléphoniques de Me Thierry Herzog, l'avocat de l'ancien président, "n'ont jamais été interceptées et enregistrées", a expliqué ce Parquet, prenant les Français pour des blaireaux. "Seule une ligne téléphonique, souscrite sous un nom d'emprunt, a été placée quelques heures sur écoute, immédiatement interrompue dès lors qu'elle a été identifiée comme étant la sienne," minimise-t-il, jusqu'à preuve du contraire...
Chacun comprend que si le client est mis sur écoute, son avocat l'est du même coup !
Le Parquet semble en outre cautionner la pratique consistant à espionner tous les interlocuteurs arbitrairement mis sur écoute, responsables politiques de l'opposition, proches et citoyens.
Six mois d'écoutes politiques d'un citoyen ordinaire non inculpé
Après l'annonce de ces écoutes, des avocats - marqués à gauche comme à droite- dont certains ont plaidés contre Sarkozy - ont manifesté leur indignation d'une atteinte "intolérable" au secret professionnel entre un avocat et son client, un citoyen qui ne fait l'objet d'aucune poursuite.
Des sources proches du dossier ont auparavant précisé que l'avocat a été entendu par les enquêteurs de manière incidente, lors de ses conversations avec l'ancien président, qui est la véritable cible des écoutes judiciaires.
N. Sarkozy et Me Herzog étaient bien inspirés d'utiliser des portables acquis sous des identités d'emprunt pour communiquer entre eux: ils semblent bien connaître les hommes du président socialiste. "L'interception des lignes téléphoniques de M. Nicolas Sarkozy a été ordonnée par les magistrats instructeurs le 3 septembre 2013 pour l'une, le 19 septembre 2013 pour l'autre, soit depuis six mois", a affirmé le Parquet.
Les écoutes téléphoniques sont une dérive des dictatures
Les téléphones de Claude Guéant et de Brice Hortefeux ont également été placés sur écoute à la demande des juges.
Des sources proches du dossier ont précisé que c'est encore le cas de l'actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, ancien patron de la police nationale.
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