lundi 31 mars 2014

Changement ...de gouvernement: Hollande sort son Valls pour contrer la montée du FN

La débacle des municipales emporte Ayrault 

La vague bleue apporte Valls à Matignon
Pour la première fois, des municipales sont fatales à un premier ministre
Après le limogeage de Jean-Marc Ayraut, le président a nommé Manuel Valls à la tête "d'un gouvernement de combat".

Les trois infos à retenir :
- Jean-Marc Ayrault a annoncé sa démission du poste de Premier ministre, peu avant 18h.
Hollande a placé Manuel Valls à Matignon et un jeu de chaises musicales a commencé.
Le président a fait l'annonce d'"un gouvernement de combat" avec le colonel Valls à la tête de la cavalerie légère.
- l'intervention télé de François Hollande
Deux heures après avoir congédié Jean-Marc Zéro, François Hollande a fait savoir que Manuel Valls était déjà nommé Premier ministre. Le président meurtri a précisé que Valls dirigerait une "équipe resserrée, cohérente et soudée", annonçant l'ouverture, selon lui, d'"une nouvelle étape".

La feuille de route de Manuel Valls 
Le nouveau Premier ministre, dont on ne connaît toutefois pas encore le gouvernement, aurait pourtant déjà une feuille de route qui ne serait pas floue, cette fois. 
François Hollande a annoncé lundi  un pacte de plus, dit "de solidarité", qui doit correspondre au pacte de responsabilité pour les entreprises."Au pacte de responsabilité, doit correspondre un pacte de solidarité dont le premier pilier est l'éducation, et la formation de la jeunesse; le second, c'est la sécurité sociale avec la priorité donnée à la Santé; et le troisième, c'est le pouvoir d'achat - actuellement en recul sur l'année 2013 - avec une diminution des impôts des Français d'ici ...2017 et une baisse rapide des cotisations payées par les salariés", a détaillé le président.

Un Premier ministre arrive et  les écolos s'en vont 

Une ébauche de gouvernement. Selon les informations recueillies par Europe 1, durant tout le week-end, Manuel Valls avait cherché un terrain d’entente avec les députés de la gauche du PS pour arriver à convaincre François Hollande de le nommer. Le ministre de l'Intérieur a même tenté de débaucher des écolos, comme Dominique Voynet ou Yannick Jadot. Il aurait même préparé une ébauche de gouvernement.

Ce sera sans les écolos. Lundi, les ministres écologistes Cécile Duflot et Pascal Canfin ont annoncé officiellement qu'ils ne participeront pas à un gouvernement Valls, au motif que les "idées portées par le nouveau Premier ministre (...) ne constituent pas la réponse adéquate aux problèmes des Français".

L'effet FN sur Hollande 

En octobre dernier, Mediapart avait déjà assuré que la cote de François Hollande dans les sondages baissait à mesure que progressait celle de Manuel Valls car, expliquait le site trotskiste, "il ne suffit pas de détester les Roms pour aimer la gauche" et que la " 'démagogie' " de droite ne paient pas." Plenel n'avait pas tout vu.

Valls ressort pourtant son jocker Valls
Un coup de barre à droite en réponse la vague bleue qui a emporté le PS aux municipales 2014
VOIR et ENTENDRE Brice Hortefeux souligner que la responsabilité de François Hollande "est totale":

L'UMP devait remporter tout au plus 100 mairies, selon les experts et, quand elles étaient déjà plus de 150France Info n'en reconnaissait encore que 110 ce matin. Et la diabolisation du FN pour enfumer les électeurs n'a pas opéré puisqu'il emporte "plus d'une dizaine de mairies", selon Le Parisien, une douzaine, en vérité, en dépit des messages de haine et des menaces, comme à Avignon.

Valls est le signal fort de Hollande  à la gauche radicale 
Les altermondialistes et les "Aubrystes" ont intrigué depuis le 1er tour contre l'hypothèse Valls. Ils ont fait savoir leur rejet de l'aile droite atypique du PS qu'incarne l'ancien ministre de l'Intérieur, à lui presque tout seul.
L’annonce de la désignation de Manuel Valls a été accueillie lundi soir avec stupeur par l’aile gauche du PS, alors que beaucoup attendent du président Hollande une réorientation de sa politique après la déroute des municipales. "Le choix de Manuel Valls est assez surprenant, compte tenu de l’analyse que l’on peut faire du scrutin (municipal) et de l’indéniable besoin de gauche qui s’est exprimé à l’occasion de cette élection", a réagi Emmanuel Maurel, figure de l’aile gauche du parti. Car Manuel Valls est considéré comme peu consensuel et minoritaire au PS, en raison de ses prises de positions antérieures et de ses 5% de voix à la primaire PS pour la présidentielle de 2012, se classant avant-dernier devant Jean-Michel Baylet (PRG) comme ne manque pas de le rappeler la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann, autre ténor de l’aile gauche du PS.
Une telle nomination constitue-t-elle une réponse adéquate au message des urnes ? "Rien ne sera plus comme avant", balaie le député de la Nièvre Christian Paul, proche de Martine Aubry, qui menace: "dorénavant les parlementaires vont peser sur les choix".

Depuis août 2012, la colère de Martine Aubry contre Valls n'est pas retombée sur le sujet de l'expulsion des Rom. Il est plus que jamais l'homme à abattre depuis qu'il est arrivé en tête (31%) des pronostics pour Matignon, loin devant Martine Aubry (17%).
Martine Aubry se remet sur le marché en se signalant par tweet:

A l’Assemblée, lundi en fin d’après-midi, près de 50 parlementaires se sont réunis à l’appel des deux courants de l’aile gauche (Maintenant la gauche et Un monde d’avance), du courant "la Gauche durable" (aubrystes notamment), avec aussi les responsables de "la gauche populaire". Ils vont proposer à Manuel Valls un pacte  "contrat de majorité" axé sur l’investissement, le pouvoir d’achat des bas revenus et une réorientation européenne, remettant en cause l’austérité, et censé, sur la forme, donner plus de poids au parlement.
Une autre rencontre, avec les "reconstructeurs" du parti (regroupement transcourant qui réunissait en 2008 les amis de Martine Aubry, Laurent Fabius, Arnaud Montebourg et Dominique Strauss-Kahn), est prévue mardi, à l’Assemblée également, en fin de matinée, avec l’objectif de "peser sur la ligne politique".

Plusieurs menacent de ne pas voter la confiance au prochain gouvernement faute de voir leurs propositions retenues. "Les maires ont payé l’addition. La rébellion parlementaire s’impose: pas de confiance au prochain gouvernement si pas de réorientation", a écrit sur Twitter Laurent Baumel (Gauche populaire). On ne se contentera pas d’un "changement de casting", avertissent-ils.

Défiance des altermondialistes (EELV) 
Cécile Duflot n'a jamais caché qu'elle ne resterait pas dans un gouvernement dirigé par Manuel Valls, avec qui elle a eu plusieurs accrochages, notamment sur la question des Rom. "Il y avait incompatibilité d'humeur avec Manuel Valls (...) c'est une affaire de personnes", a réagi sur RTL le président du groupe socialiste au Sénat, François Rebsamen. "Ce n'est pas parce que Cécile Duflot quitterait le gouvernement que les écologistes ne seraient pas au gouvernement", a ajouté ce proche de François Hollande.

Selon des sources parlementaires PS, des "individualités vertes" devraient cependant participer à ce gouvernement. Il y avait deux ministres écologistes dans le gouvernement Ayrault; Cécile Duflot et Pascal Canfin (délégué au Développement). Parité oblige, on parle d'un nouveau couple, Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé en remplaçants.

Mélenchon est pâle de rage
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé l'erreur de François Hollande, qui n'a "rien compris au message qui lui a été adressé par le peuple français" .
Il  a appelé les parlementaires à voter contre le pacte de responsabilité et à refuser la confiance "à qui ne la mérite pas". Jean-Luc Mélenchon a enfin appelé à se rassembler dans les rues le 12 avril pour "la première manifestation de l'opposition de gauche contre ce gouvernement" qui n'existe pas.

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