dimanche 16 février 2014

Rencontre Obama-Hollande: le cousin d'Amérique reçoit un chef de tribu

Le syndrome du petit cousin de province

Que retiendra-t-on de la visite d’État du président français aux États-Unis? 

Les noeuds papillons défaits, les robes de galas rangées, les coups de canons tirés et les toasts oubliés, la question se pose de l'utilité du déplacement du Français et de la dépense publique américaine pour recevoir un si petit homme.

On est en effet un peu gêné par la vanité du moment symbolisée par les selfies et les tweets style sortie scolaire des journalistes, les yeux écarquillés des socialistes de la délégation, tel Alain Rousset du journal Le Monde qui fixe la scène sur son iPhone. Tous ces anti-libéraux nouvellement convertis au libéralisme social avaient des airs de cousin de province monté à Paris, empruntés et émerveillés d'être là. Malgré le changement et le pouvoir sans partage, ils n'auraient pas  dominé leurs complexes?

Le sentiment d'infériorité de l'équipe Hollande 

De cette rencontre d'Etat en grandes pompes surannées, il se dégage la confirmation que le principal moteur des hommes de pouvoir reste l’ego et l’idée qu’ils ont d’eux-même et de leur pays. Tout président que l’on soit, lorsque ces ego se rencontrent, le dérisoire marque l’Histoire.

Vincent Auriol arrive aux États-Unis en paquebot, après une traversée de l’Atlantique qui rappelle combien le pays de l'oncle Sam est loin et que la France lui est d'autant plus redevable de l'envoi de ses jeunes hommes pour combattre la Seconde Guerre mondiale, si longs qu'aient pu être les USA à contrer l'axe germano-japonais. L'Amérique acclama Auriol et célèbra avec lui sa victoire qui le posait les États-Unis en centre du monde, Plan Marshall en prime, auquel les Trente Glorieuses doivent temps. 


Eisenhower, général devenu président, accueille De Gaulle, général devenu président.
 
Leurs rapports n’avaient pas toujours été faciles. De Gaulle n’a pas oublié que "Ike" et les États-Unis l’ont tenu longtemps pour un agité, sachant que la Résistance était phagocytée par les communistes en opération survie face au nazisme et leur préférant le gouvernement d’Alger du général Giraud. C’est l’époque de la France fidèle, mais non alignée, qui veut parler d’égale à égale avec les États-Unis.

Arrive ensuite Valéry Giscard d'Estaing, en Concorde.
Les Américains sont éberlués. Le président français est là en trois heures et demie, deux fois moins de temps que n’en a mis Hollande ! VGE vante une France à la pointe du progrès, au même rang que les États-Unis, refuse le traducteur et parle dans les 2 langues indifféremment. C’était avant le changement socialiste.

Avec Mitterrand, les États-Unis reçoivent un monarque républicain et européen. 
Le très anti-communiste Reagan a compris que le président socialiste ne ferait pas la révolution prolétarienne à Paris. La visite sera celle d’un président français leader d’une Union européenne émergeante et encore difficile à cerner pour Washington. 
En 1996, Chirac, reçu par Clinton, c’est l'arrivée du vieux continent, comme le dira plus tard Villepin, soulignant le retard de l'Europe. Une France indépendante, qui avant de s’opposer aux États-Unis et à Bush sur la guerre en Irak revendique de reprendre ses essais nucléaires, ce qui irrite Washington. Mais l'humour de Chirac sauve tout ! C’est la France, alliée imprévisible et attachante. 
Sarkozy, très américanophile,  malgré son choix de réintégrer le commandement de l’OTAN, n’aura pas droit à une visite d’État. Il arrive entre deux présidences américaines: en 2009, George W. Bush est sur la fin de son mandat et c'est un démocrate, Obama, qui arrive six mois plus tard.

La France, fidèle adjudant du capitaine américain


Hollande, chef de guerre en Afrique, seconde classe à Washington, est inconnu au bataillon de la presse américaine. Mais un président aussi bas dans les sondages et qui se fait prendre tout chaud en scooter au sortir des bras d'une actrice suscite la curiosité. Non sans amateurisme, le pépère casqué s'est d'ailleurs lancé dans des opérations étrangères risquées, au Mali, puis en  Centrafrique et l'irresponsable intrigue tout autant qu'un Oliver Hardy


Echaudé par l'échec de son ObamaCare,
le président  noir cherche à se grandir auprès de plus nul que lui. En faisant le taf demandé, celui de pompier en Syrie, Hollande sert les intérêts du président américain. Le socialiste ne se formalise pas des mauvaises manières de Washington. Les écoutes de la NSA, le lâchage sur les frappes en Syrie, la négociation iranienne dans le dos de l'allié, tout glisse, Hollande n’en fait pas un plat ni une affaire de principe. La presse hexagonale n'est pas plus sourcilleuse. Celle qui militait pour le boycottage des J.O. de Pékin et réclamait de Sarkozy un coup d'éclat, est restée passive sur cette surveillance américaine secrète  de la France à des fins d'espionnage économique et de manipulation diplomatique, et non pas de lutte contre le terrorisme.

Hollande veille à ce que la France tienne son rang, le second. 
Il le fait sans état d’âme, sans l’orgueil d'un De Gaulle, les ambitions d'un VGE, les coups de gueule de Chirac. La "gauche molle" reste à sa place, au fond de la classe et répond présent quand le maître lui demande d'aller au tableau. Ca valait bien un plat de lentilles à la Maison blanche.

Ce que la presse n'a pas décrypté


Hollande a fait sa Beyoncé. Comme Obama pimente son couple de rumeurs, la dernière étant une supposée liaison avec la chanteuse, le cousin français s'est fait instrumentaliser par le métis. 
Il s'agissait pour lui de titiller Poutine en s'affichant avec un second rôle de la diplomatie internationale
pour débloquer la situation que verrouille Poutine en Syrie.
On dit que Hollande a pris du plaisir.



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