lundi 4 novembre 2013

Fermeture des urgences à l'Hôtel-Dieu : la profession tarde à se solidariser

Le gouvernement bénéficiera-t-il de la complicité du milieu hospitalier ?

Le journal Le Parisien tient la fermeture pour acquise !

Cette presse-là se trompe d'objectif: elle acte sans broncher la fermeture des urgences et se tourne déjà vers la suite... "Les opposants à la fermeture des urgences de l'Hôtel-Dieu, prévue ce lundi, sont restés mobilisés, interpellant les responsables politiques sur la saturation des autres services parisiens qui accueilleront désormais les cas les plus graves. Pas un instant le quotidien ne questionne la décision...
En juin 2009, les soignants se mobilisaient
"Ce qu'on voudrait dire à François Hollande (PS), Marisol Touraine (ministre PS de la Santé), Bertrand Delanoë (maire PS de Paris) et Anne Hidalgo (candidate PS aux municipales), c'est que si vous laissez mourir les urgences de l'Hôtel Dieu, vous allez aggraver la saturation des urgences à Paris", a déclaré l'urgentiste Gérald Kierziek, fer de lance de l'opposition, lors d'une conférence de presse.

Les socialistes laissent faire
La CFDT avait le virus de la loi Bachelot:
depuis mai 2012, le syndicat est porteur sain 
Syndicalistes CGT, médecins et élus (EELV, NPA, Front de gauche) étaient installés devant l'entrée de l'établissement où des affichettes ont été disposées, sur lesquelles on pouvait lire "Madame Touraine, c'est oui ou non pour les urgences" ou "Madame Hidalgo, c'est oui ou non pour les urgences". Plusieurs banderoles barraient également la façade de l'Hôtel-Dieu: "Non à la fermeture de l'hôpital Hôtel-Dieu" ou "urgences fermées, patients en danger". Mais Le Parisien n'adhère pas à cette tentative de sauvetage.

"C'est aujourd'hui la date de fermeture des urgences de l'Hôtel-Dieu, ce qu'on constate c'est qu'elles sont en train d'agoniser" car "aujourd'hui, 4 novembre, la dernière caserne de pompiers a amené le dernier patient", a expliqué G. Kierziek.

Le Guen reste dans le coma
Avril 2010
Tandis que l'encéphalogrammme du directeur de Jean-Marie Le Guen, député PS et président du conseil de surveillance de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) reste plat, Gérald Kierziek image la situation. "C'est comme un château de cartes, la direction de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) enlève les cartes pour que le château s'effondre". "Les autres hôpitaux ne pourront pas faire face à cet afflux de patients,» a poursuivi l'urgentiste, alors que l'Hôtel Dieu, situé au coeur de Paris, «rayonne sur neuf arrondissements, dans une zone accueillant «20 millions de touristes» par an «Plus on attend aux urgences, plus le taux de mortalité augmente», a-t-il souligné.
En juillet dernier Le Guen déplorait non pas tant la fermeture que la polémique visant la décision de Marisol Touraine: "Je regrette que la polémique sur les urgences vienne brouiller les cartes, car ce n’est pas le vrai sujet. Le maintien dans la forme actuelle du service des urgences sans service hospitalier n’a pas de sens durable. 80 % des services ont déjà été transférés ailleurs. La communauté médicale l’a dit et répété", avait-il accepté.

VOIR et ENTENDRE un reportage de BFMTV sur la disparition des urgences à l'Hôtel-Dieu : la ministre avait promis un report de date d'effet...

Le Guen, patron socialiste de l'AP-HP, souhaite fermer ces urgences pour les remplacer par une maison médicale ouverte 24 heures sur 24.

"La concertation doit reprendre le pas sur l’autoritarisme."

Tel est le mot d’ordre du rassemblement qui mobilise syndicats, médecins, associatifs et élus devant le ministère de la Santé ce mercredi matin. 
Le comité de soutien veut demander des comptes à Marisol Touraine, qui s’était engagée en juillet 2013 à retarder la fermeture des urgences de l’hôpital parisien de l’Hôtel-Dieu (4e), prévue le 4 novembre. Une annonce mensongère, puisque son avenir est plus que jamais compromis.

Le Parisien se satisfait d'un pis-aller
Un centre de consultations 24 heures sur 24A la place des urgences, un centre de consultations 24 heures sur 24, voit le jour en dépit d'une vive opposition. Les personnes arrivant à l'Hôtel-Dieu par leurs propres moyens - soit les trois quarts de la fréquentation, selon la direction - seront toujours accueillies par des médecins, à toute heure et sans rendez-vous. Elles seront transférées ailleurs en ambulance si leur état nécessite des examens plus poussés ou une hospitalisation. Ces nouvelles consultations en médecine générale ont commencé début octobre à l'Hôtel-Dieu et l'AP-HP prévoit une montée en charge, jusqu'à accueillir 30 000 personnes par an. Le bureau de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP, sorte de parlement des médecins, a réaffirmé mercredi son soutien au projet de la direction.«Les urgences de l'Hôtel-Dieu ne ferment pas, elles évoluent vers un nouveau modèle d'accueil pour les patients ayant besoin d'un avis médical sans délai, dans un environnement enrichi (plateau technique d'imagerie et de biologie) et sûr (présences de médecins urgentistes, ambulance du Smur)», a rapporté le président de la CME, Loïc Capron. Les opposants au projet estiment que cette nouvelle organisation va mettre en danger les patients en provoquant une «sursaturation» des urgences des autres établissements parisiens
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), souhaite par ailleurs transférer son siège à l'Hôtel-Dieu et convertir l'établissement en centre de recherche et d'enseignement, sans lits d'hospitalisation.

Qu'est donc devenu Patrick Pelloux, médecin urgentiste médiatique?
Est-il en réanimation?
Avant de rentrer dans le rang, il a débranché Roselyne Bachelot ou encore Jean-François Mattei.

L’avenir de ce service du centre de Paris s’est invité dans la campagne municipale. 

Dans un communiqué,
Danielle Simonet, conseillère de Paris et candidate du Parti du Gauche, hurle son mécontentement: "Dans six jours, le service de médecine interne est censé fermer. Si cette fermeture se confirme, les urgences devront également fermer ne pouvant légalement se maintenir sans lits d’aval. La promesse de la Ministre Marisol Touraine du report sine die de la fermeture des urgences se transformera en énième mensonge du gouvernement...

Le groupe UMPPA
(Groupe Union pour une Majorité de Progrès à Paris et Apparentés) moquait de son côté dans un communiqué la "mascarade orchestrée par Jean-Marie Le Guen", adjoint au maire de Paris en charge de la Santé et les "revirements incessants de l’exécutif". 
Des critiques qui n'ont pas interpellé la ministre: la concertation n'est que baliverne.

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