jeudi 2 mai 2013

Dailymotion: Moscovici n'assume aucune complicité avec Montebourg

Montebourg crée un blocage sur Dailymotion


Arnaud Montebourg a fait capoter un projet de rapprochement du site Dailymotion avec Yahoo
Montebourg, ministre de tutelle de
Moscovici
Le groupe américain renonce à injecter un peu de sang frais dans  Dailymotion, filiale de France Télécom-Orange, suite à l'opposition du ministre du Redressement productif au projet de rachat de 75% des parts de cette "pépite française".

Une nouvelle marque de l'interventionnisme et du protectionnisme d'Etat 
Cette initiative provoque des remous en France et des tensions entre ministres du gouvernement français .

Yahoo a renoncé mercredi à l'opération aux conditions fixées par l'Etat socialiste, qui détient 27% de parts dans le capital de l'opérateur historique,  une répartition du capital à 50/50, loin des ambitions du géant américain.
"Dailymotion est une filiale d'Orange, et non de l'Etat. C'est le groupe, sa direction et son conseil d'administration qui gèrent ce dossier", a dit jeudi Stéphane Richard, PDG de France Télécom-Orange, dans un entretien aux Echos, tout en assurant qu'il n'y a pas de conflit entre l'opérateur et l'Etat.

A la sortie du Conseil des ministres, Arnaud Montebourg  s'est montré satisfait de la soumission du PDG de l'opérateur téléphonique.
"C'est normal, France Télécom-Orange veut se débarrasser de Dailymotion mais nous pas, nous souhaitons développer Dailymotion", a-t-il dit. "France Télécom aurait dû développer Dailymotion.  S'il ne le souhaite pas, nous allons faire en sorte que ce soit le cas dans les conditions qui soient bonnes."

"Nous ne pensons pas que ce soit une bonne opération d'abandonner Dailymotion entre les mains d'une société, Yahoo, dont la santé est parfois vacillante", accuse-t-il. "Et qui, de surcroît risque de dévorer, faire disparaître Dailymotion. Donc le gouvernement fait son travail," se justifie-t-il.

"Tension amicale" entre Montebourg et Moscovici ?

Le ministre du Redressement ignore son collègue des Finances
Montebourg passe outre l'avis de Moscovici. 
Alors qu'Arnaud Montebourg prétend que "c'est une décision que nous avons prise, Pierre Moscovici et moi-même," le ministre de l'Economie a démenti avoir été tenu au courant du blocage de l'opération par son collègue.

Montebourg ne rend compte à personne au gouvernement
"Ce n'est pas un dossier dans lequel j'ai été particulièrement impliqué, contrairement à ce que j'ai pu lire ici ou là", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse. "Je n'ai pas eu tous les éléments en ma possession."

"Nous avons eu une conversation à ce sujet mais qui est restée extrêmement générale, il n'y a pas eu de réunion, de décision conjointe sur ce dossier."

La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem assure pour sa part que l'intervention de Montebourg est bien celle du gouvernement.
"Il est absolument naturel que l'Etat défendre les intérêts de ses entreprises (...) L'enjeu était d'éviter la disparition de Dailymotion", a-t-elle estimé à l'issue du Conseil des ministres.

Pour Benoît Hamon, le ministre virtuel délégué à ...Pierre Moscovici et chargé de l'Economie sociale et solidaire, la décision d'Arnaud Montebourg "paraît tout à fait justifiée". "Ministre" pour représenter l'aile gauche du PS, il applaudit au protectionnisme anti-américain du champion du  "Made in France" en marinière.
"On considère là qu'il y a une pépite française dont on pense aujourd'hui qu'il faut pouvoir la conserver principalement dans le champ économique français, en tout cas avec des capitaux français", a-t-il argumenté sur France Inter en politique, hors de sa compétence ministérielle.

L'ancien ministre UMP Luc Chatel dénonce le protectionnisme socialiste

Dans le silence assourdissant du chef du gouvernement
"Je ne crois pas que ça soit en opposant Dailymotion au reste du monde, en travaillant dans notre coin, que la France rayonnera davantage sur les questions du digital, sur les questions d'internet", a-t-il dit au micro de France Info.

L'initiative d'Arnaud Montebourg survient quelques jours après l'annonce d'un ensemble de mesures par
François Hollande qui prétend promouvoir la création d'entreprises et clore l'épisode des "pigeons", ces patrons de start-ups qui s'étaient élevés en octobre contre les projets fiscaux du gouvernement.

Fleur Pellerin, plus que jamais potiche du gouvernement
Personne ne mentionne plus l'existence de la ministre au nom de la parité et de la diversité, déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique. Rattachée au ministre du ...Redressement productif, a-t-elle seulement été consultée ?

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